Avenir de l'AXE SEINE NORMAND...
Pour le compte de la rédaction de l'Etoile de Normandie, nous avons eu le plaisir de déjeuner, vendredi 12 octobre 2018 à Caen avec d'autres amis réunificateurs normands historiques avec Marc Ligot et son staff de Seine Solutions.
http://www.seinesolutions.com/
Seine Solutions est un réseau expert d'entrepreneurs de la logistique normande qui se donne les objectifs et les moyens de réussir l'implantation sur les friches foncières disponibles dans l'immédiat amont du Port du Havre et plus largement dans la vallée de la Basse- Seine normande, des grands donneurs d'ordres de la logistique française pour créer ce qui manque réellement aux GPM normands du Havre et de Rouen pour être, à la fois, des ports mais aussi et surtout des carrefours logistiquesoù l'on doit pouvoir trouver une chaîne de valeur complète pour que nous ayons, enfin, dans une région française l'équivalent de ce que l'on trouve dans la région d'Anvers.
La logistique normande ne doit plus consister à regarder comme des vaches un défilé de conteneurs filant sur une noria de camions d'un terminal havrais vers un terminus parisien avec des rétro-transports à vide vers l'estuaire normand. Ou de ne décharger que 10 à 20% de la cargaison de ces immenses porte-conteneurs qui, pourtant, accostent à Port 2000... Ou encore de claironner dans la presse régionale ou dans la presse spécialisée les chiffres d'un trafic qui ne sont pas mirobolants (le GPM du Havre toujours sous la barre des 3 millions d'EVP annuels).
D'après Seine Solutions, la logistique normande c'est de démarcher des clients dans l'hinterland le plus profond possible des ports normands pour développer la logistique normande en Normandie: il s'agit, très concrètement, de prendre des clients à Anvers ou à Rotterdam et de leur proposer des facilités foncières et logistiques plus innovantes, plus pratiques et surtout moins coûteuses que sur une Rangée Nord européenne qui frise la saturation de son espace en terme d'infrastructures et d'équipements logistiques alors que d'immenses réserves foncières sont encore disponibles en Normandie ne serait-ce qu'en convertissant vers la logistique en lien avec le commerce maritime les nombreuses friches industrielles qui entourent Le Havre, Rouen ou Caen... Le réseau professionnel constitué par Seine Solutions travaille déjà concrètement à cette ambition avec, déjà, des résultats remarquables tel que la venue du Groupe Panhard sur les rives de la Seine normande...
Le Terminal Multi Modal du GPM du Havre: l'éléphant blanc de Monsieur Kolher suscite la colère de la Cour des Comptes...
A l'heure où on attend les arbitrages d'Edouard Philippe sur l'avenir des GPM de l'axe Seine pour la fin de novembre 2018 tandis que la gestion du terminal multimodal du Havre par l'Etat est épinglé par la cour des comptes comme par la presse (affaire Kolher), alors que l'on s'inquiète des conséquences du Brexit sur nos ports... A l'heure aussi d'une reprise en mains par la Région Normandie des outils nécessaires pour conduire et maîtriser un aménagement ambitieux de l'axe Seine (SHEMA) associéà la création, à terme, d'un réseau portuaire normand complet (il faudra réfléchir aux complémentarités entre Ports Normands Associés et les deux grands GPM de l'Axe Seine), Marc Ligot a donc fait passer par notre intermédiaire le message suivant:
Seine Solutions aimerait pouvoir davantage travailler avec la Région Normandieà la définition concrète d'un contenant (aménagement foncier) permettant un contenu (prospection commerciale de l'hinterland pour implanter ici les projets logistiques et industriels) d'un Axe Seine ou d'une Basse Seine qu'il faudrait rebaptiser la "Seine normande" avec des acteurs normands.
Conclusion: il est temps que les acteurs normands montent enfin sur... Seine!
Quelques éléments de contexte à lire ci-dessous nous permettront d'apprécier l'urgence de la situation, en tout cas avec plus de lucidité qu'un directeur de port nommé en conseil des ministres pour faire des ronds dans l'eau chez nous pendant cinq ans: cinq ans, le temps d'un "lustre"... Et cela fait des lustres qu'on attend le début de la Seine normande!
Axe Seine – Faire basculer les flux
Publié le 02/10/2018 —
Bertrand Lefetz
L'Axe Seine à de nombreux atouts à faire valoir en matière de logistique routière
Organiser et moderniser la logistique : un défi indispensable à relever pour concurrencer le nord de l’Europe.
Dans la vallée de la Seine, 232 000 salariés travaillent dans les 25 métiers de la logistique, un chiffre qui montre à 460 000 si on prend en compte l’ensemble des activités liées à la logistique. Le secteur regroupe 22 000 établissements, dont les deux tiers exercent une activité dans le transport terrestre. En Normandie, le poids de la logistique portuaire est plus important, alors qu’il s’agit de l’aérienne en Île-de-France. L’emploi est en hausse, les volumes d’investissements privés considérables depuis deux ou trois ans.
« Ces statistiques démontrent qu’il s’agit d’un secteur stratégique, qui doit être observé et analysé par adapter les politiques publiques », constate François Philizot, délégué interministériel au développement de la Vallée de la Seine. « On remarque ainsi que la Normandie et l’Île-de-France ont partie liée dans les flux, dans l’organisation des entreprises, qu’une coopération et une cohérence du système logistique se mettent en place ».
Il reste beaucoup à faire
Affichant « l’objectif de faire basculer les flux importants de l’Europe du Nord vers la Seine », le préfet constate que la tendance est bonne, avec une augmentation de 8 % des flux de containers passant par Haropa, une croissance qui se poursuit. Mais « il reste beaucoup à faire », prévient-il, à l’image de l’offre foncière ou de la valorisation des capacités de transport, toutes deux insuffisantes. Il souhaite aussi voir s’établir des connexions plus fortes entre la Basse-Seine et Roissy, « ces deux grands ensembles qui sont les portes d’entrée et de sortie du territoire national ».
Le président de Logistique Seine Normandie, Alain Verna attire l’attention sur l’importance de la question de la formation : « les métiers de la logistique sont de plus en plus qualifiés, il convient d’adapter les formations à cette évolution qui englobe aussi bien l’usage du numérique que le savoir-être ». LSN, qui regroupe 200 entreprises dans l’ensemble de la Normandie, prévoit ainsi d’élaborer un campus des métiers de la logistique.
Alain Verna pointe un deuxième souci, « le manque de disponibilité foncière et d’immobilier de grande taille », pour lequel il préconise de « travailler sur le parc logistique du futur ».
La Normandie est la 1re région française pour la part de la logistique dans l’emploi salarié (4,2 %). Dans la vallée de la Seine, la part du secteur excède 10 % de l’emploi dans trois zones : Roissy-Sud Picardie, Orly, Le Havre et Vire-Normandie (présence de quatre transporteurs routiers).
Voir aussi:
La conccurence des blés russes pourrait fragiliser la position éminente du GPM de Rouen dans le commerce maritime des céréales...
La Russie veut chasser le blé français des fournils algérien
L’Algérie est de loin le premier débouchéà l’exportation des agriculteurs français, avec près de la moitié des épis expédiés hors de l’Union européenne.
Les boulangers algériens vont-ils dire adieu au blé français ? Meilleur marché, riche en protéines, d’une qualité sanitaire en constante amélioration, l’ambitieux épi de blé russe s’est rappelé ces derniers jours au bon souvenir des paysans français sur le débouché crucial de l’Algérie. « Mohamed Belabdi, directeur de l’OAIC, autorité publique algérienne des achats de céréales, a confirmé que l’Algérie est grandement intéressée par l’importation de blé russe » : cette affirmation, qui inquiète depuis fin septembre les exportateurs français, provient du ministère russe de l’agriculture.
Selon Moscou, les Algériens, dont une délégation venait de se rendre sur place, doivent prendre une décision « fondée sur les résultats de l’étude d’un lot d’essai de blé qui sera prochainement envoyé en Algérie ». De quoi faire tousser les agriculteurs français : l’Algérie est, de loin, leur premier débouchéà l’exportation, avec près de la moitié des épis expédiés hors de l’Union européenne.
Epargné par la punaise des blés
Si elle n’a pas tout à fait repris ses positions d’avant la récolte catastrophique de 2016, la France a tout de même exporté vers l’Algérie près de 4,3 millions de tonnes de blé en 2017-2018, selon des chiffres de France Export Céréales. « Il faut qu’on ait toujours une longueur d’avance sur le plan qualitatif, sinon on se fera prendre des parts de marché », estime Philippe Pinta, président de l’AGPB (producteurs français). « Le nettoyage, pour nous, c’est l’un des points les plus sensibles et les plus difficiles aujourd’hui, parce que les clients sont très attentifs à avoir du blé le plus nettoyé possible », débarrassé des poussières et autres impuretés, explique-t-il.
A l’heure actuelle, le cahier des charges fixé par l’autorité algérienne protège les blés français. A l’inverse des épis russes, ils sont généralement épargnés par la punaise des blés qui, en piquant le grain, dégrade ses propriétés de panification.
sur le même sujet Le blé français joue à la roulette russe
Mais ce verrou pourrait sauter, à en croire Pierre Duclos, président d’Agri Trade Consulting. « Il y a une autorisation maximale de 0,10 % [de grains punaisés] dans le cahier des charges de l’OAIC et les blés russes sont en général entre 0,50 et 0,70 %, alors qu’ils étaient par le passé plutôt entre 1 % et 1,50 % », explique-t-il à l’AFP. « La distance qui séparait les qualités s’est en quelque sorte réduite. Est-ce que c’est une tendance durable ou la conjonction d’événements passagers ? On n’en sait trop rien », ajoute M. Duclos.
Alors le blé russe va-t-il conquérir les fournils algériens ? « A court terme, je n’y crois pas », tempère M. Duclos, qui reconnaît néanmoins qu’il jouit d’un avantage de taille, un prix actuellement d’environ 20 dollars (environ 17 euros) la tonne moins cher, « soit 8 % à 10 %, ce n’est pas négligeable ».
« Diversifier ses fournisseurs »
Il relève également que le voyage de la délégation algérienne, outre la volonté de poser « un diagnostic plus précis sur la qualité russe » et de répondre à une visite des Russes au printemps, pourrait « mettre un peu la pression sur la psychologie du marché », et donc sur les prix français.
En revanche, M. Duclos écarte l’hypothèse selon laquelle l’Algérie pourrait revoir son cahier des charges à la baisse. « L’OAIC et le gouvernement algérien ont plus intérêt à attendre que le progrès qualitatif permette aux blés russes de rentrer dans leur cahier des charges, plutôt que de prendre le risque d’avoir un retour médiatique sur une modification de leur cahier des charges vers le bas », estime-t-il.
sur le même sujet Les agriculteurs français restent très dépendants des aides de la politique agricole commune
« L’enjeu pour les Russes est de montrer que leur blé a gagné en qualité et correspond à ce cahier des charges très exigeant », renchérit pour sa part un autre bon connaisseur du secteur. Il estime que l’Algérie, dont l’économie reste fragilisée par une grande dépendance aux fluctuations des hydrocarbures, « a besoin de diversifier ses fournisseurs et d’acheter moins cher » son blé.
Preuve en tout cas que le ministère des affaires étrangères prend la menace au sérieux. Début septembre, le secrétaire d’Etat au commerce, Jean-Baptiste Lemoyne, a annoncéà la filière céréalière qu’il se rendrait au premier trimestre 2019 en Algérie, a annoncé le syndicat Agro Paris Bourse.