La presse régionale nous informe régulièrement des bons chiffres du trafic réalisé par l'aéroport de Caen-Carpiquet définitivement placé, semble-t-il, au delà du seuil des 100000 passagers annuels pour en faire le premier aéroport normand pour le grand public.
Très bien! Autre bonne nouvelle: la création d'une nouvelle agence régionale baptisée "Aéroports de Normandie" pour gérer en commun de façon mutualisée les quatre principaux aéroports normands (par ordre d'importance: Caen-Carpiquet/ Deauville-Saint Gatien/ Rouen- Boos/ Le Havre-Octeville) sachant que les aéroports de Carpiquet de de Saint-Gatien ont déjà une présidence commune. L'idée est de connecter enfin la Normandie à tous les grands hub aériens nationaux et européens à partir d'un réseau régional d'aéroports qui vont amorcer une spécialisation complémentaire tant par le type de trafic et de clientèle que par le type de destinations... Sur le papier, on ne pourra qu'applaudir l'intelligence territoriale de cette vision...
Mais sur le terrain de la réalité, ne parlons pas du tarmac réservé aux professionnels de l'aviation pour d'évidentes raisons de sécurité, il y a, hélas, de sérieuses marges de progression pour que la qualité d'accueil des visiteurs, des touristes, des familles au moment de partir en vacances, suive la progression du trafic!
Comme beaucoup, nous avons fréquenté l'aérogare de Caen-Carpiquet l'après-midi de ce dimanche 8 juillet 2018 sous un soleil de plomb: une petite fille devant rejoindre sa grand-mère à Nice via Lyon...
Désolé d'avoir à le dire mais nous fûmes consternés par la médiocrité de l'accueil à Carpiquet!
Faisons une rapide liste qui, espérons-le, pourra service de "check list" de contrôle de l'avion normand avant son décollage vers le ciel de la qualité. Car pour lors, cela ressemble à un crash aérien!
1) A l'arrivée: parking payant (mais on en trouve hélas partout) bondé avec des voitures garées sur l'herbe et encombrant les allées... Gratuit pendant une heure, néanmoins. Sauf que l'on reste bien souvent plus d'une heure dans un aéroport sachant que les avions des vols intérieurs français restent plus longtemps cloués sur les tarmacs des aéroports qu'à voler dans le ciel (par exemple pour nous la veille: 1h30 d'attente à Carpiquet pour un vol de 40 minutes entre la Normandie et Lyon).
2) A l'entrée de l'aérogare: accueil par un tas de sacs poubelles transparents à côté d'une médiocre sculpture contemporaine en résine figurant un cheval avec, vissé au sol, un panneau de la CCI locale au ton juridiquement comminatoire et ridicule défendant aux gamins de grimper dessus! Le temps d'admirer cette oeuvre impérissable, violent choc derrière la tête contre une poutrelle métallique qui supporte le toit arrondi de l'aérogare jusque devant les accès au public...
3) Dans l'aérogare:les passagers et les familles accompagnantes pour le vol Caen-Lyon prévu à 14h00 sont déjà arrivées et errent sans trop savoir où aller: il n'y a pas de personnel d'accueil permanent dans le hall. Il faut aller se réfugier pour finalement se faire éconduire chez le déplorable patron du bar-restaurant"la Caravelle" qui devrait prendre les voiles au lieu de squatter le fond de l'aérogare caché, tel un pirate, derrière des plantes exotiques en pots et fânées faute d'être arrosées régulièrement! Il faut savoir que la CCI de Caen a fait un procès perdu devant le conseil d'Etat contre cet olibrius commercial pour permettre une nette amélioration de la qualité d'accueil dans l'aérogare avec un établissement franchisé ou l'arrivée d'un kiosque presse et librairie...
En effet, on découvre que ce "commerçant" n'accepte pas la carte bleue en deça de dix euros, que son terminal CB ne fonctionne pas en raison d'une soi-disant panne internet, qu'il n'y a pas de distributeur automatique de billets dans l'aérogare (la CCI de Caen refusant de le financer)... Finalement, la seule machine à"cash" en fonctionnement dans l'aérogare c'est la caisse automatique pour payer le parking...
4) Le moment du "check in" arrivé, les familles dont les enfants sont considérés comme "UM" (c'est à dire voyageant non-accompagnés de leurs parents) sont invités à se rendre dans un "salon d'attente" particulier: nous insisterons pas sur l'état plutôt miteux dudit salon quant au mobilier proposé aux augustes fessiers du Normand moyen qui prend rarement l'avion...
5) Du côté de la promotion du territoire d'accueil, Caen et la Normandie, dans l'aérogare, on est dans un désastreux bricolage amateur (en Normandie on dit: bouinage) avec des petites vitrines d'objets souvenirs qui ne sont pas à vendre, une communication plus en franglish qu'en anglais, pas de pavoisement normand apparent (on pourrait pendre aux cintres du hall de l'aérogare un grand drapeau normand qui ferait son effet...) et un capharnaüm indescriptible sur les comptoirs du "tourism information" (des brochures qui trainent sur les sièges métalliques de l'aérogare ou par terre avec un numéro du magasine d'informations consulaires "Normandinamik") entre ce qu'il y a visiter en Normandie (réduite au seul Calvados) et ce qu'il y a à visiter à la descente de l'avion en Corse ou plus loin encore au départ de Caen...
Là encore, personne dans le kiosque!
Bref! on ne résistera pas à la comparaison malheureuse avec l'aéroport de Rennes Saint Jacquesà peine plus grand que celui de Caen-Carpiquet mais doté d'une aérogare dont les aménités proposées aux visiteurs et passagers font preuve d'un professionalisme qualitatif qui fait encore défaut à Carpiquet, petit aéroport "provincial" dans le sens "parisien" du terme!
Petit reportage (surréaliste!) en image à l'appui de notre propos:
La caisse pour le parking payant: la seule machine à"sous" disponible pour le public de l'aérogare de Caen-Carpiquet...
Accueillir petits et grands, ce n'est pas mon... dada! La preuve:
Culture générale normande: Amédée Poubelle est bien néà Caen...
Bienvenue en Normandie... Mais avec toutes nos excuses car nous sommes en train d'apprendre. Accueillir nos clients est un vrai métier. Nous sommes en formation! Indulgence pour un petit aéroport "en croissance" (sic!) qui fait sa crise d'ado...
Franglish or not franglish... A noter et c'est heureux qu'un beau soleil brille sur le"trou du c... du monde"
Ne pas traîner à l'aéroport de Caen-Carpiquet pour ne pas avoir à subir ici la spécialité locale et folklorique réservée à l'accueil des hôtes et autres touristes: le rituel du "car... piqué"!
Coup de pied de l'âne breton dans la carlingue normande:
Sur la départementale d'accès à l'aéroport de Caen-Carpiquet, nous vîmes sur de grands panneaux publicitaires quatre mètres par trois, au moins deux ou trois fois la publicité suivante: