Alors qu'on nous dit en haut lieu qu'il n'y a plus d'argent pour les grands projets d'infrastructures, qu'il faut dorénavant privilégier les "mobilités du quotidien"...
Alors que l'inspection générale de finances craint un "effet d'éviction" généralisé sur les rares finances publiques encore disponibles pour les grands projets et qu'il faut trouver au moins 7 MILLIARDS d'euros pour les prochains Jeux Olympiques de Paris de 2024 avec le risque assez certain que cela coûtera plus cher...
Alors que l'Etat central jacobin parfaitement impécunieux demande aux collectivités un effort de 13 milliards sur cinq ans tout en leur demandant de financer par elles-mêmes les grands projets d'infrastructures qui les concernent...
Alors qu'il manque 750 millions pour boucler le budget du Canal Seine Nord et que l'Etat refuse de cautionner l'emprunt afférent...
Alors qu'on apprend que le contournement autoroutier de Rouen va coûter au moins 1,2 MILLIARDS et que l'Etat refuse de ne pas y mettre plus de 250 millions ou que le département de l'Eure refuse d'y mettre, d'ailleurs, un seul centime...
Alors que la SNCF croule sous une dette publique qui va atteindre 50 MILLIARDS en 2020 ou qu'un EPR à Flamanville qui devait coûter 3 MILLIARDS en coûtera, au final, plus de... onze...
Alors que nous savons déjà que le coût total de la Ligne Nouvelle Paris Normandie qu'on a repoussé aux calendes normandes, c'est à dire plus loin dans le temps que les calendes grecques, devrait dépasser les 10 MILLIARDS...
On apprend, donc, par un article du quotidien Paris-Normandie que le prochain comité de pilotage (COPIL) de la LNPN qui doit se réunir à Rouen le 26 octobre 2017, validerait définitivement le principe de creuser un tunnel ferroviaire sous la Seine à la hauteur de l'agglomération de Rouen entre la rive gauche (future gare de Saint Sever) et la rive droite en plein plateau cauchois (Malaunay), un trou profond et long de plus de 10 km pour, à la fois, passer sous le fleuve et rattraper la forte pente du méandre rouennais dominé par le plateau cauchois à près de 100 mètres de hauteur.
UN TROU qui, à lui seul, coûterait au moins 1,5 MILLIARD d'eurossi l'on en croit notre correspondant Michel Duval du Havre qui défend une autre option de franchissement ferroviaire sous-fluvial bien plus respectueuse de l'intérêt général de la Normandie, de l'environnement et surtout des finances publiques, à savoir:
La pause, au fond d'une simple tranchée à creuser dans le fond de l'estuaire, à la hauteur du Pont de Normandie, d'un tunnel ferroviaire d'à peine moins de 3km constitué de caissons de béton soudés entre eux et immergés. Une technologie parfaitement maîtrisée depuis des années par nos grands groupes nationaux du BTP mais qui, curieusement, ne la mettent pas en oeuvre en France... On se demande bien pourquoi !
Si l'on se résume, faire de Rouen, le carrefour ferroviaire normand unique et obligé au lieu de penser un réseau normand central à trois pôles (Caen-Rouen-Le Havre) lui-même connectéà Paris et au reste de la région ou du pays coûtera largement plus d'un milliard, voire... DEUX: la centralité rouennaise mérite-t-elle une telle dépense?
Inutile de dire aussi que ce projet risque d'impacter le paysage d'un plateau cauchois déjà bien attaqué par le passage des autoroutes, des lignes THT et de la ligne ferroviaire déjà existante.
Enfin, compte tenu du contexte actuel de rigueur dans les finances publiques qui risque de durer, il est très probable qu'il sera très difficile de trouver ces milliards et que l'Etat n'y mettra que le minimum si d'aventure il y mettait le moindre centime. Il est encore plus probable que la région Normandie sera le maître d'oeuvre principal avec la future métropole de Rouen: ce seront, dans l'avenir, les deux plus grandes collectivités territoriales normandes de par le budget et les capacités d'investissement.
Or il est à noter que la région Normandie disposera d'une compétence totale en matière ferroviaire puisqu'en 2020 la SNCF sera entièrement "normandisée": les élus métropolitains rouennais vont devoir s'adapter aux intérêts de la région Normandie en matière ferroviaire sachant que l'ensemble des usagers normands ont plus intérêt à disposer, au meilleur coût possible, du meilleur service ferroviaire régional possible pour relier de façon rapide, cadencée et "robuste" les trois plus grandes agglomérations urbaines de la région.
Lire ci-après, le texte du message que Michel Duval a envoyéà M. François PHILIZOT, préfet délégué interministériel au développement de la vallée de la Seine, députés de la Seine-Maritime):
"Un article paru dans Paris-Normandie du 26 septembre 2017 sous le titre "LNPN : ce que devrait décider le prochain Copil du 26 octobre" rapporte que c'est le scénario " ouest " qui l'emporterait, avec une sortie du tunnel à Malaunay pour limiter au maximum l'impact sur cette zone urbaine très dense...
Au moment du débat public sur la LNPN, le scénario C a été disqualifié en prétendant qu'un franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine aurait un coût exorbitant et en omettant de préciser quel serait le coût d'un franchissement sous-fluvial de la Seine à Rouen, où il existe déjà un franchissement ferroviaire par viaduc. Je fais partie de ceux qui ont considéré que le débat public avait été biaisé en recourant à une désinformation des acteurs pour favoriser l'adoption de l'un des scénarios empruntant le trajet Rouen-Le Havre au Nord de la Seine.
Il est de plus en plus probable que le franchissement sous-fluvial projetéà Rouen soit aussi coûteux, sinon plus cher, qu'un franchissement ferroviaire de l'estuaire de la Seine au moyen d'un tunnel composé de caissons immergés que j'avais préconisé dans le cadre de la défense du scénario C.
Je tiens à votre disposition des documents susceptibles de vous convaincre du bien-fondé de ma position.
Dans l'attente de votre réponse, veuillez agréer, Monsieur le Délégué Interministériel, l'expression de mes salutations distinguées et de mon attachement à la défense des intérêts du port et de la ville du Havre."
Michel DUVAL, 23 rue Auguste Comte, 76600 Le Havre
Ci-après, prendre connaissance de l'argumentaire proposé par Michel Duval:
Lire l'article proposé par Paris-Normandie (26 septembre 2017):