Notre titre se fait volontiers taquin car le sujet est grave: faute d'argent public suffisant, la collectivité territoriale responsable n'est plus apte à proposer aux usagers de son territoire un service public performant et sécurisé, par exemple, traverser la Seine maritime (au sens strict de l'expression) entre Quillebeuf et Port Jérôme à l'aide d'un bac non pas fluvial mais de gabarit maritime avec tous les surcoûts en personnel spécialisé et techniques que cela implique.
Et quand on compte ses sous, la logique mesquine de Ténardier n'est jamais très loin alors qu'il s'agit de faire fonctionner un service public essentiel pour assurer la continuité territoriale de la Normandie consistant à passer d'une rive à l'autre de la Seine.
Aussi nous poserons LA question qui n'est pas posée par l'article proposé par Paris-Normandie à lire ci-dessous:
QUE FAIT LA REGION NORMANDIE SUR CE DOSSIER?
Avec une question corollaire: à quoi sert la contractualisation de finances et de projets officiellement annoncée par le "G6" NORMAND qui doit associer le conseil régional de Normandie et les cinq départements normands, toutes ces collectivités territoriales normandes étant réunifiées sous la même famille partisane depuis plus d'un an?
Quillebeuf-sur-Seine. Le conseil départementa confirme qu’il ne veut pas supprimer le bac, victime, selon lui, de choix réalisés par l’ancien exécutif de gauche du Département de Seine-Maritime.
L’avenir du bac de Quillebeuf-sur-Seine continue de susciter la polémique. Après le maire (PS) Alain Tessier et ses administrés - lire notre édition de vendredi -, c’est au tour du Département de l’Eure d’apporter son point de vue au débat. Il réfute toute idée de faire mourir le passage d’eau : « Il n’a jamais été question de supprimer le bac. Ceux qui agitent cette menace ne sont pas des interlocuteurs sérieux. »
Et le cabinet de Sébastien Lecornu (LR) de rappeler que la participation de sa collectivité au fonctionnement du bac est passée« de 450 000 € en 2004 à 820 000 € en 2011. Une somme réglée encore actuellement, chaque année, par le conseil départemental de l’Eure. »
« Il consomme trop de fuel »
Si discorde il y a, elle résulterait, selon l’exécutif eurois, des choix réalisés par l’ex-majorité de gauche du Département de Seine-Maritime, alors dirigé par Didier Marie (PS), qui auraient fait exploser les coûts d’exploitation : « À cette date, le conseil seinomarin a décidé unilatéralement de remplacer le bac fluvial existant par un modèle neuf et plus puissant. La consommation quotidienne en carburant de ce nouveau bac maritime s’est révélée très supérieure à celle de l’ancien puisque nous sommes passés de 850 litres de fuel à 1 500 litres. Les frais de personnels ont eux aussi progressé dans des proportions importantes, pointe le cabinet de Sébastien Lecornu. Pour faire face à ce surcoût, le Département de Seine-Maritime a donc demandéà celui de l’Eure d’augmenter sa participation aux frais de fonctionnement de 300 000 € pour atteindre 1,10 M€ par an. »
« Plusieurs pistes sont explorées »
En 2015, 1,40 M€ ont été demandés au Département de l’Eure pour couvrir les frais de fonctionnement mais aussi l’amortissement du nouveau bac (coût d’acquisition : 7,60 M€ HT), « dont la Seine-Maritime avait pourtant décidé seule du remplacement ».
Très concrètement, le conseil départemental eurois a donc vu sa participation financière passer de 820 000 € à 1,40 M€ en quatre ans. « Dans un contexte budgétaire particulièrement contraint, nous ne pouvons pas assumer seuls cette augmentation. Plusieurs pistes sont donc actuellement explorées par l’Eure et la Seine-Maritime afin de combler ce « delta » financier : solliciter une participation financière d’autres partenaires (communautés de communes) ; mettre en place un péage des usagers du bac ; réduire l’amplitude horaire d’ouverture du service ; remettre en service un bac fluvial en lieu et place du bac maritime pour retrouver des coûts de fonctionnement d’origine qui étaient acceptables... », énumèrent les Eurois.
Un bac maritime coûte plus cher qu’un bac fluvial car il est plus puissant et n’implique pas les mêmes personnels, qui y sont, en outre, plus nombreux. « On est obligé d’y mettre des marins alors qu’on peut placer de simples agents départementaux sur un bac fluvial. Ce ne sont pas les mêmes salaires, ni les mêmes conventions de travail... », rappelle le conseil départemental de l’Eure.
Ces études sont menées conjointement par les deux Départements, avec pour objectif de trouver une solution au second trimestre 2017.