Fin de feuilleton "social"à la raffinerie de Petit-Couronne? C'est aujourd'hui, 16 avril que le tribunal de commerce de Rouen examine les dossiers des candidats à la reprise du site de Pétroplus... Cela fait plus d'un an que l'inter-syndicale des 470 salariés du site normand se battent avec détermination et responsabilité pour la sauvegarde de leur outil de travail: il est commercialement et techniquement viable sinon stratégique car jusqu'à la preuve du contraire, la France n'a pas de pétrole mais a besoin d'essence pour faire rouler les véhicules des Français: Il est donc stratégique que des capacités industrielles de raffinage demeurent en France sachant que la Basse- Seine normande raffine 30% de l'essence consommée en France. Exxon et Total font de grands investissements à Notre Dame de Gravenchon et Port Jérôme: ce n'est donc pas pour rien!
Cependant, l'inquiétude demeure... Notamment à la lecture du compte rendu donnéà la mi-journée par Paris Normandie:
Petroplus : le repreneur libyen quitte Rouen "décu"
Publié le mardi 16 avril 2013 à 11H44

Manifestation de salariés de la raffinerie Petroplus à Rouen le 5 mars 2013
ROUEN (Seine-Maritime) - Le président de Murzuk Oil, repreneur potentiel libyen de la raffinerie de Pétroplus à Petit-Couronne (Seine-Maritime), a quitté ce mardi 16 avril, "déçu", le tribunal de commerce de Rouen qui examinait les offres de reprise de l'usine, alors que l'autorisation de poursuite de l'activité expire le jour-même, a constaté l'AFP.
"Je rentre chez moi en Libye, je suis déçu", a affirméà la presse Mabrouck Jomode Elie Getty à l'issue de son audition. Le tribunal examinait les deux offres de reprise transmises par les administrateurs judiciaires le 2 avril, celle du Panaméen NetOil, en lice depuis juillet 2012, et celle du Libyen Murzuq Oil, apparu ces dernières semaines.
"On a respecté les choses de A à Z, on nous demandait d'avoir de l'argent, du pétrole et l'avenir pour les salariés, je ne peux pas faire plus", a affirmé M. Getty, qui a quitté le tribunal 90 minutes environ après le début de l'audience. Celle ci se poursuivait en fin de matinée, peu après 11H30.
"En Libye, on a du pétrole brut, on voulait se développer dans le raffinage on a besoin de savoir-faire. C'est pour ça qu'on a choisi la France, si la France ne veut pas, je choisis l'Allemagne", a-t-il ajouté. "Je vais aller en Suisse ou en Suède là où il y a des raffineries", a-t-il également dit.
L'intersyndicale CGT-CFDT-CFE/CGC de la raffinerie, qui emploie 470 personnes, demandait pour sa part que les juges consulaires prennent en considération également deux autres dossiers écartés par les administrateurs et présentés respectivement par le Luxembourgeois GTSA et le Hongkongais Oceanmed Seasky System Limited.
Ouverte en 1929, la raffinerie avait déposé son bilan le 24 janvier 2012 à la suite de la faillite de sa maison-mère suisse. La liquidation avait été prononcée en octobre par le tribunal de commerce de Rouen qui avait toutefois autorisé la poursuite de l'activité jusqu'au 16 avril et la recherche d'un repreneur.
Commentaire de Florestan:
Posons à nouveau la vraie question...
Les amateurs qui composent la justice consulaire savent-ils vraiement ce que c'est que faire tourner une raffinerie de pétrole?
Reprendre un salon de coiffure ou un garage ce n'est pas la même chose que relancer une industrie lourde avec plus de 470 salariés sur un marché aussi stratégique que mondial!