L'Orne est plus que jamais dans le rôle du petit Poucet dans la famille normande: c'est le département le plus rural, le plus enclavé, le moins peuplé et le moins dynamique, démographiquement parlant, des cinq départements normands avec, à peine plus de 285 000 habitants au dernier relevé des compteurs de l'INSEE régionale. Voilà qui est inquiétant. Très inquiétant.
Pourtant l'Orne n'est pas un département dépourvu d'industries, d'écoles, de centres d'innovation et de formation et certains fleurons normands de l'Orne ont même une réputation ou un rayonnement mondial: le centre d'études et de conception des nouveaux matériaux et de nouvelles technologies pour les équipements automobiles entre Flers et Condé-sur-Noireau; la plasturgieà Alençon (il n'y a pas que la dentelle inscrite au patrimoine de l'UNESCO ou les époux Martin, parents de notre Sainte-Thérèse), la fabrication de tous les outils de jardin de France à Tinchebray (ville natale d'André breton, comme quoi tout est possible dans l'Orne); la production séculaire des aiguilles de la marque Bohinà Sulpice-sur-Risle près de l'Aigle et, bien entendu, le cheval sur le site de l'ancien haras national du Pin.
Autre atout maître de l'Orne: une ruralité paysagère, patrimoniale et naturelle encore authentique, préservée, secrète à moins de deux heures de Paris. A condition que la mise au vert dans l'Orne ne soit ni une expédition (enclavement routier, autoroutier et ferroviaire) et encore moins une punition (absence de connection correcte à lnternet).
A ces conditions, une "ruée vers l'Orne" pourrait être possible comme l'espère Christophe de Balorre qui a repris, en suivant les conseils de l'économiste et géographe Laurent Davezies, les rênes du département après les années très controversées d'Alain Lambert...
Lire, par exemple, la chronique de Normandie, n°566 21 janvier 2019:
L'un des atouts maîtres de l'Orne reste le cheval dans le cadre de la Normandie dont Hervé Morin, lui-même éleveur de chevaux dans l'Eure, aimerait qu'elle soit la région française de référence: le déménagement de toute la filière équine de l'école nationale vétérinaire de Maisons-Alfort à Goustranville dans le Pays d'Auge devait aller de pair avec le projet de centre européen des métiers du cheval qui devait prendre la suite de l'ancien haras national du Pin dans l'Orne...
Mais, une fois de plus, l'Etat a fait faux bon... au risque de faire totalement capoter cet ambitieux projet.
Car depuis les ministères parisiens, l'Orne est VRAIMENT "le trou du cul du Monde!"
Lire, encore, la Chronique de Normandie, n°566 (21 janvier 2019):