Gilets jaunes. Après les violences, Hervé Morin pressent « la dissolution de l’Assemblée nationale »
Le président de la Région Normandie appelle au calme après les violences de l'acte VIII des Gilets Jaunes. Il pressent surtout la dissolution de l'Assemblée nationale. Détails.
Samedi 5 janvier 2019, l’acte VIII des Gilets jaunes s’est transformé après une manifestation pacifique en des scènes de guérillas urbaines. Caen n’a pas étéépargnée et le président de Région craint que le mouvement perdure. (©Jérémy Bonnet/Normandie-actu))
Il n’a jamais revêtu le Gilet jaune mais est alléà leur rencontre dès le début du mouvement, samedi 17 novembre 2018 àBeuzeville, dans son fief de l’Eure. Depuis il dit recevoir des délégations régulièrement au siège de la Région Normandie. Hervé Morin, président de Région, appelle « au calme et au dialogue » du bout des lèvres, après les violences perpétrées àCaen (Calvados) et Rouen (Seine-Maritime), samedi 5 janvier 2019, à l’occasion de l’acte VIII. Car ce qu’il pressent surtout c’est un mouvement qui va perdurer : « Et nous n’aurons pas d’autres choix que la dissolution de l’Assemblée nationale. »
#GiletsJaunes@Herve_Morin« Je crains que le pouvoir en place n’ait plus d’autre alternative que le suffrage universel. Ce sont auj des mouvements insurrectionnels… La seule solution est la dissolution si le mouvement dure encore. »
— Philippe RIFFLET (@PRIFFLET) January 7, 2019
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« La multiplication des annonces ne va rien changer »
« Je pense que nous allons vers une multiplication des revendications sociales, catégorielles, des manifestations en tous genres qui risquent de dégénérer comme on l’a vu ce week-end en Normandie. » Mais officiellement, Hervé Morin appelle au calme et au dialogue :
J’ai reçu vendredi encore une délégation de Gilets jaunes et je leur ai dit que maintenant il était temps de s’asseoir pour discuter et accepter le dialogue.
Mais l’analyse d’Hervé Morin est sans appel : « La multiplication des annonces ne va rien changer. Si le mouvement perdure, alors il faut s’en remettre au suffrage universel, et on n’aura pas d’autres choix que la dissolution de l’Assemblée nationale. »
Selon Hervé Morin le sentiment de « haine » est maintenant beaucoup trop important :
Les gens avaient de la haine pour Sarko, du mépris pour Hollande, mais jamais ça n’a atteint ce point… Je pense vraiment que l’erreur d’Emmanuel Macron c’est d’avoir voulu s’adresser uniquement à ceux qui réussissent. La « mondialisation heureuse » oublie un élément qui constitue une grosse part de la société française.
Celui qui a commencé sa carrière politique comme maire àÉpaignes, « sais d’où [il] vien[t] » et sait « qu’il ne faut jamais commettre cette erreur en politique ».
« Ils sont en train de bâtir un vrai parti »
« Ils ne comptent pas en rester là, ceux que j’ai vu vendredi pensent d’ailleurs que s’ils stoppent les manifestations, ça sera fini, mais ce que je vois, c’est justement le contraire. » En décembre, Hervé Morin a rencontré le porte-parole des Gilets jaunes de Rouen : « Quand on rencontre ces personnes, on se rend bien compte qu’ils sont en train de bâtir un vrai parti, de se structurer et de s’organiser. »
@Herve_Morin#GiletsJaunes Quand j’entends la dialectique construite d’un représentant comme François Boulo qui est avocat à Rouen, qui intervient dans tous les médias, je pense qu’on est en voie de construction d’un mouvement politique… »
— Philippe RIFFLET (@PRIFFLET) January 7, 2019
En pleine crise des Gilets jaunes, Emmanuel Macron a choisi la Normandie pour démarrer sa tournée des maires des 13 régions de France. Le président de la Région « attend de voir comment ça va se passer, mais je ne suis pas certain que réunir des maires dans une salle va ramener le pays au calme ».
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