Nous prenons, ce 4 décembre 2013, une nouvelle fois Ouest-France en flagrant délit de "britannotropisme": l'Etoile de Normandie ne cultive surtout pas une paranoïa normande contre un quelconque complot breton anti-normand... Ce serait d'ailleurs trop simple. Car finalement, ce que nous avons encore relevé dans les pages "Normandie" de la dernière édition disponible du quotidien ligéro-breton dans toutes les villes de la seule demi-région bas-normande, tient plus de l'impensé, de l'inconscient que d'une volonté délibérée de provoquer... Mais gageons que l'effet sur tout lecteur normand averti et lucide des pages "Normandie" (pages 6 et 7) de Ouest-France (édition caennaise du 4/12/13) sera saisissant !
Au delà de la querelle inutile et vaine entre Bretons et Normands, ce nouvel exemple (dérapage ?) de Ouest-France, journal breton qui parle de la Normandie (parfois et c'est le cas ici en sa totalité) illustre une question devenue essentielle dans les pratiques contemporaines du journalisme, à savoir, celle du "reflet":
En effet, la façon de présenter une information (complète ? tronquée ? positive ? négative ? objective ? subjective ?) est devenue plus importante que l'information elle-même... Pour un quotidien régional qui a pour objectif d'informer les habitants-citoyens sur ce qui se passe dans la "région" qu'ils habitent, la question du "reflet" est donc importante: elle influence profondément la qualité de l'image et des représentations collectives que les habitants peuvent avoir sur la "région" qu'ils habitent.
Ouest-France: une pavane bretonne dans un rétro-viseur... breton ?
(La pavane c'est la danse du paon qui fait sa roue...)
Mais nous sommes obligés de mettre des "guillemets" au mot "région" car, une fois de plus, Ouest-France confond sa zone de diffusion avec l'idée de région, territoire géo-historique ou institutionnel clairement identifié par ses habitants. Mais pour un certain normbre d'entre eux, au delà de la zone de diffusion et de l'organisation des éditions régionales ou locales de Ouest-France, il existe bien (et de plus en plus) une unité normande et une unité bretonne...
Bref ! si Ouest-France avait une opinion positive sur la Normandie ou si un "angle" spécifique de Ouest-France existait pour valoriser l'idée d'une unité normande, d'un intérêt général normand, voire que la Normandie, tout simplement, existe et a son identité propre... ça se saurait !
Page 7 "Normandie": cette valorisation de la Normandie existe puisqu'on peut lire un article fort intéressant sur le beau spectacle d'ouverture et de fermeture qui sera donné pour les Jeux Equestres Mondiaux à Caen l'été prochain... Mais avant la page 7 il y a la page 6 dans laquelle, on trouvera un article sous le titre suivant (dont une version résumée est mise en ligne sur le site internet du journal):
Festival Beauregard. Les concerts gratuits à Rouen inquiètent Hérouville
Les organisateurs du festival Beauregard, à Hérouville-Saint-Clair, viennent d’apprendre que le conseil régional de Haute-Normandie organisera des concerts gratuits à Rouen, à la même date que leur événement. Du 3 au 6 juillet 2014, les Hauts-Normands pourront assister à quatre concerts avec une première partie régionale, dans l’esprit de ce qui s’était fait en juin dernier pour l’Armada.
Pour Beauregard, qui a lieu du 4 au 6 juillet 2014, c’est un coup dur. C’est aussi « une bêtise », estime Paul Langeois, co-directeur du festival. « Pourquoi proposer deux choses à la même date alors que nous aurions tous intérêt àêtre sur des week-ends différents, y compris pour le public ? », commente-t-il.
Commentaire de Florestan;
Dans la version papier du journal quotidien (édition caennaise du 4/12/13 p. 6 "Normandie") on trouve le "chapeau" suivant:
"Le festival hérouvillais vient d'apprendre que le conseil régional de Haute-Normandie organise quatre soirées gratuites, du 3 au 6 juillet. Soit en même temps que le rendez-vous bas-normand".
On y apprend aussi que: "La Haute-Normandie met un budget de 1 million d'euros pour ces concerts, qui seront précédés de premières parties régionales"
De quelle région s'agit-il ?
On apprend enfin que: "la concurrence sur le public et les artistes se double d'un problème logistique: la grande scène de Beauregard est louée à une société de Seine-Maritime qui est aussi sollicitée pour les concerts rouennais"
Et de préciser, en outre, que "Rock dans tous ses états, à Evreux, qui se déroule le week-end précédent (...) risque d'en pâtir" assure Paul Langeois, l'organisateur du festival de Beauregard...
On appréciera donc le travail de la journaliste caennaise Aurélie Lemaître qui a donné un "angle normand"à son article pour précisément noter, ironiquement, à la fin de son papier, ceci:
"un autre exemple des difficultés à s'accorder de part et d'autre de la Seine ?"
De l'art de confondre les conséquences avec les causes: Les bas-normands lecteurs de Ouest-France ignorent les haut-normands lecteurs de Paris-Normandie et réciproquement...
Heureusement que l'on peut aller s'informer sur Internet !
Mais pour que l'ironie soit complète, en bas à droite de la page 6 "Normandie" on trouvera surtout cela:
Le coup de pied de l'âne breton qui pilote la régie publicitaire de la PRAVDA ligéro-bretonne dans la page "Normandie" de l'édition caennaise suggérant, de fait, que la Normandie n'existe pas et qu'elle est, au mieux, une zizanie de clochemerles haut ou bas normands...
En terme de "reflet" et donc d'image ou de représentation des Normands sur la Normandie ou, plus généralement, des habitants de la Normandie sur la région qu'ils habitent, l'effet est ravageur...
Ainsi, pour finir, ce fil de commentaires trouvé sur Internet, sur l'image respective de Rouen et de Caen chez les jeunes: il n'est même pas question de la Normandie. Normal ! Personne ou presque ne leur en parle de façon spécifique ou de façon positive...
http://www.journaldunet.com/management/ville/ville/temoignage_tous/1220/164/5/caen.shtml
L'avis de Pierre (Rouen (Hélas)) sur la ville de Rouen | Ville lugubre "Magnifique ville musée... Des\" années pompidou\", Rouen a aujourd'hui 25/30 ans de retard sur les villes de même taille comme tours par exemple. Les infrastructures modernes sont absentes (gare étriquée, pas de contournement routier, pas de médiathèque, etc.), la ville est engluée et polluée par la circulation notamment de poids lourds, pas d'espaces verts et le peu qui existent ne sont pas ou peu entretenus (à l'image du reste de la ville qui est sale), les bord de seine sont une vaste autoroute en plein cœur de ville. De plus Rouen est une ville coupée, physiquement, socialement, en deux : d'un coté la rive gauche, de l'autre la rive droite. La ville peu animée et ne se soucie même pas de l'être même lors d'évènements comme l'armada totalement reléguée dans la zone portuaire. Bref une ville àéviter ou à fuir !" Ce que j'aime à Rouen"Les monuments, les maisons à colombages." Ce que je n'aime pas à Rouen"Des habitants sympathiques comme des portes de prisons, pas d'animations, des rues sales et peu ou pas entretenues, pas d'espaces verts." (février 2011) | |
L'avis de Maxime Bigot (Caen) sur la ville de Caen | Un passé glorieux et d\'encourageantes persperctives d\'avenir. "Une ville très agréable où il y fait bon vivre, jeune et étudiante (35 000 avec les bts, les différentes écoles et classe prépa)." Ce que j'aime à Caen"Son histoire, sa richesse, son architecture (abbaye aux hommes et aux dames, le chateau, place saint-sauveur). Les différents festivals et animations culturelles (nordik impakt, boréale, beauregard, le cargo), le carnaval étudiant (10 000 étudiants dans les rues cette année : et oui il faut sortir pour les voir). Les nombreux projets, le stade nautique, les rives de l'ornes, la bmvr, la lgv... La proximité avec la mer." Ce que je n'aime pas à Caen"Une minorité de frustrés \" c'est toujours mieux ailleurs qu'ici \". Le tramway, la programmation du zénith." (février 2011) |