Les trompettes de la Renommée sont-elles bien embouchées?
Un vieux proverbe français nous invite à en douter. Alors que nous rabâchons le sujet sur l'Etoile de Normandie depuis des mois sinon des années, on vous invite à en douter... avec certitude!
On annonce des investissements massifs dans les GPM normands (au Havre et à Rouen) dans l'idée de relever le défi sinon le "chalenge" (un mot d'origine normande) de l'ouverture du canal Seine-Nord Europe qui permettra de brancher directement par la voie d'eau la région parisienne et le port de Dunkerque, qui se présente, pour lors, comme l'outsider le plus sérieux pour le contrôle de l'hinterland logistique déployéau service d'un Grand Paris qui méprise les questions logistiques. Sachant, qu'au delà du port flamand français, un autre port flamand, belge celui-là, est déjà en mesure de prendre près de 45% du trafic de marchandises débarquées pour le marché grand-parisien.
La question essentielle reste donc toujours éludée: c'est celle de la gouvernance des grands ports maritimes et, plus encore, les idées périmées qui y président encore avec les performances médiocres que l'on sait et que l'on se garde bien de rappeler dans les articles de la presse quotidienne normande à lire ci-dessous.
Cette idée obsolète, qui fait naufrage dans le vaste monde de l'économie maritime est la suivante:
C'est de gérer une rente plutôt que de piloter des opportunitésà l'instar de ce qu'un capitaine de navire à voile devait, jadis, faire en se jouant sans cesse de tous les caprices du ciel et de la mer pour faire avancer son bâtiment sur son cap.
Un grand port maritime n'est pas une mine où l'on fait carrière.
A Paris où l'on confond culture maritime et agriculture, inutile d'espérer une révolution des cerveaux. La seule nouveauté dans ce dossier qui fait des ronds dans l'eau depuis des années, vient du Conseil régional de Normandie et de certains acteurs professionnels de la logistique régionale: la solution n'est pas dans un énième rapport délivré par un ancien préfet de la Saône et Loire mais dans les propositions qui ont été récemment mises sur la table par Hervé Morin pour reconstruire depuis les GPM normands une place maritime régionale jouant son rôle propre dans l'économie maritime mondiale comme c'était encore le cas avant la Seconde guerre mondiale...
Mais l'autre question qui fâche est de savoir si les dirigeants actuels des communautés portuaires normandes souhaitent réellement humer l'air du large: on dirait qu'ils ont le mal de mer et ne supportent que de monter à bord d'un bateau mouche pour une croisière sur la Seine entre deux ponts (ou pontes) parisiens!