Tandis que de grands projets d'infrastructures sont en suspens (Bordeaux-Toulouse, A45, canal Seine-Nord, etc.), un autre – moins médiatique et de taille plus modeste (295 M€ HT) – avance à petits pas.

Destinéà améliorer la desserte ferroviaire du port du Havre, le chantier de modernisation du tronçon de ligne Serqueux-Gisors a franchi une nouvelle étape. Setec, qui assiste le maître d'ouvrage SNCF Réseau, vient de désigner un autre acteur du secteur de l'ingénierie pour conduire l’ordonnancement, le pilotage et la coordination (OPC) des travaux.
 
"Edeis va assister, pendant trois ans, le maître d’ouvrage, SNCF Réseau, et Setec Organisation, mandataire de maîtrise d’ouvrage, dans les études d’exécution, les procédures administratives (procédures de consultation des entreprises et d’attribution des marchés de travaux) et les travaux de ce projet", a fait savoir ce groupe d'ingénierie français le 6 novembre 2017. Edeis ne précise pas le montant du contrat.
 
Le projet de modernisation de la ligne Serqueux-Gisors (double voie non électrifiée longue de 50 kilomètres) consiste à créer un itinéraire de fret alternatif à celui longeant la vallée de la Seine, et entièrement électrifié, avec un passage par Rouen et Mantes-la-Jolie.

Un plan de travaux annoncé
 
Les travaux, qui devaient initialement démarrer cette année pour s'achever en 2019, prévoient :
- la création d’un raccordement direct d’environ 1,5 kilomètre au sud de Serqueux entre les lignes Rouen-Amiens et Gisors-Serqueux ;
- l'électrification de la ligne Serqueux-Gisors ;
- la  suppression de passages à niveau et le rétablissement des liaisons ;
- la  mise en place d’une signalisation automatique et la création de postes de signalisation ;
- la mise en place de systèmes de télécommunication GSM-R ;
- la mise en œuvre de protections acoustiques.

Edeis, petit nouveau, n'est pas le plus connu des acteurs de l'ingénierie en France. Créé en 2016 et présidé par Jean-Luc Schnoebelen (ex-Ginger), l'entreprise est, en fait, l'héritière dans l'Hexagone du géant canadien SNC-Lavalin qui, après un scandale de corruption, a dû revendre une part importante de ses activités dans le monde. Ce sont deux acteurs français, le fonds Ciclad et la société de participation Impact Holding qui ont repris les actifs.

Spécialisé dans l’ingénierie ainsi que dans l’exploitation d’infrastructures et de bâtiments complexes, Edeis affiche un chiffre d'affaires de plus de 100 millions d'euros et emploie 1.000 collaborateurs. Ceux-ci sont répartis entre les 13 agences (en France et à Monaco) et le management d’infrastructures –18 aéroports en France et en Espagne, 2 trains touristiques dont le train de la Mure dans l'Isère que le groupe prévoit de rouvrir en 2020, un port de plaisance.

Marc Fressoz