On a beaucoup parlé de l'Axe Seine sur ce site... Et on nous amuse la galerie parisienne avec des appels à projets bidon sous prétexte de "réinventer" la Seine...
http://normandie.canalblog.com/archives/2017/07/22/35497657.html
http://normandie.canalblog.com/archives/2016/07/29/34131512.html
http://www.reinventerlaseine.fr/
Eh bien justement et très concrètement! Dans quel état sont les berges du grand fleuve de France qui traverse la Normandie jusqu'à la mer? Mieux vaut ne pas se poser la question ! La situation dans les roseaux (quand il y en a encore) des bords de Seine est affligeante: des milliers de déchets vont et viennent en fonction de la marée. Et le ramassage est confiéà une association d'insertion sociale et citoyenne qui reçoit peu de moyens de la part des collectivités territoriales concernées. Le conseil régional de Normandie est, quant à lui, aux abonnés absents. La régionalisation de la Seine normande ne doit pas oublier le plus concret ou le plus évident car le meilleur moyen de convaincre les habitants et riverains de la Seine que la réunification normande est utile serait d'assurer la propreté des berges de la Seine en procédant au ramassage régulier des déchets quitte à envoyer la facture aux pollueurs s'ils sont identifiés...
Lire l'excellente enquête, sans concession, proposée par le site d'informations Normandie Actu:
Qui ? Comment ? Avec quel argent ? L’épineuse question du nettoyage des berges de la Seine, en Normandie
En Normandie, la Seine (et ses déchets) traverse l'Eure et la Seine-Maritime, deux départements engagés dans le nettoyage des berges, malgré le manque d'encadrement et de moyens.
Les déchets stockés et rejetés par la Seine sont une plaie pour l’environnement, mais aussi pour les départements traversés par le fleuve. En Normandie, la Seine-Maritime et l’Eure ont choisi de confier cette tâche à une entreprise d’insertion. Une initiative qui pâtit d’un manque d’encadrement et de moyens.
Le nettoyage des berges normandes de la Seine est-il menacé ? Qui doit s’en charger ? On fait le point.
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« Le Département n’a pas l’obligation de nettoyer »
La question du nettoyage des berges de la Seine est épineuse. « Les déchets situés dans et aux abords du fleuve sont orphelins, ils vont et viennent en fonction de la marée et n’appartiennent à personne », explique Brigitte Viault, technicienne déchets et chargée d’opération au sein de la direction de l’Environnement de la Seine-Maritime. Elle l’affirme :
Aujourd’hui, au niveau de la Seine et de ses berges, le Département a seulement l’obligation d’entretenir les digues afin de lutter contre les inondations. Il n’a pas l’obligation de procéder au ramassage des déchets puisqu’il n’a aucune compétence dans ce domaine.
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Le nettoyage confiéà une entreprise d’insertion
« Ce n’est pas pour autant que rien n’est fait au niveau départemental », souligne-telle. Depuis 2008, la Seine-Maritime et l’Eure, constitués en groupement de commande, ont mis en place une action d’insertion sociale et professionnelle commune axée sur le nettoyage des berges de la Seine.
« Le cinquième marché d’insertion a débuté en avril 2017, il est effectif pour deux ans », précise Brigitte Viault. Jusqu’à présent, Naturaulin, une entreprise normande qui accompagne les personnes durablement exclues du marché du travail, a remporté chacun des marchés publics lancés conjointement par les deux départements. Une décision basée sur un constat « plutôt positif », selon la chargée d’opération :
Naturaulin a embauché 55 personnes entre 2008 et la fin du quatrième marché, le 31 mars 2017. Parmi elles, 70 % ont quitté l’entreprise avec une perspective d’embauche, de formation ou de poursuite vers un autre processus d’insertion.
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32 440 emballages en verre, 8 170 seringues…
En neuf ans d’action de ramassage des déchets à la pince sur les berges de la Seine, les employés de Naturaulin auraient notamment ramassé et trié : 32 440 emballages en verre, 12 260 aérosols, 8 170 seringues, 2 040 bidons en plastique, 250 pots de peinture, 125 extincteurs ou encore, 95 bouteilles de gaz…
Des chiffres impressionnants qui, pourtant, ne concernent qu’une petite portion des berges normandes du fleuve. « L’entreprise nettoie une vingtaine de sites qui vont du pont de Tancarville jusqu’au Val-de-la-Haye, à l’entrée de Rouen« , relate Brigitte Viault, avant d’ajouter : « Il y a d’autres zones sur lesquelles nous pourrions intervenir, mais nous n’avons pas les moyens de le faire ».
Mission impossible sans l’Europe
Bien sûr, l’argent est le nerf de la guerre (aux déchets). Selon Brigitte Viault, « l’action d’insertion est cofinancée à 18 % par l’Agence de l’eau Seine-Normandie, 12 % par la Seine-Maritime, 10 % par l’Eure, 10 % par le Grand port maritime de Rouen. Les 50 % restants étant apportés par le Fonds social européen (FSE), car il s’agit d’une opération d’insertion ». Elle est catégorique sur ce dernier point :
Sans l’Europe, cette opération ne pourrait pas avoir lieu.
Au niveau régional, le constat est moins glorieux. La chargée d’opération affirme en effet que« l’ex-Haute-Normandie finançait l’action lors des trois premiers marchés ». Depuis, la Normandie ne semble plus être impliquée. Contactée à ce sujet, la Région n’a, pour l’heure, pas donné suite à nos sollicitations.
« Nous souhaitons pérenniser l’action, mais, dans deux ans, il nous faudra une nouvelle fois solliciter les partenaires sur leur participation financière, donc rien n’est garanti », conclut-elle.
Coopération au point mort
Si le financement est un obstacle à l’enlèvement des déchets, l’absence de coopération en est un autre. Il y a quelques années, avec l’étude dite « Seine propre », la Seine-Maritime et ses partenaires avaient pourtant fait un premier pas vers la pérennisation du nettoyage des berges du fleuve.
« Les acteurs qui tournent autour des sites pollués par les déchets, telles que les communes et les entreprises, avaient été identifiés dans le cadre de cette étude », affirme Brigitte Viault. Elle précise :
L’idée était de réunir les acteurs pour leur présenter l’opération d’insertion, leur montrer ses impacts et l’étendre à plus de zones. Notre but était de trouver d’autres financement, via les communes par exemple, car celles-ci bénéficient du ramassage des déchets mais n’y contribuent pas.
Sauf qu’ « aucun scénario n’a étéétabli depuis », regrette-t-elle, avant d’indiquer que cette réunion pourrait avoir lieu « d’ici la fin de l’année 2017 ».
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Quelques associations également impliquées.
Brigitte Viault ne le cache pas : « Aujourd’hui, il n’y a pas de lien établi entre le groupement de commande et les associations, mais dans le cadre des réflexions à venir, ce serait intéressant de les associer ». D’ici là, certaines associations agissent déjà :
> La Seine en partage organise « Berges saines », une action annuelle durant laquelle communes, associations et citoyens volontaires basés dans les départements traversés par la Seine se mobilisent pour nettoyer les berges. Durant l’édition 2016, la Normandie comptait 11 entités participantes, neuf dans l’Eure et deux en Seine-Maritime. En tout, 42 tonnes de déchets avaient été ramassés par les 63 villes, 1 500 volontaires et 15 associations mobilisés. Par ailleurs, « dans le cadre de la Responsabilité sociétale des entreprises (RSE), les sociétés peuvent demander à ce que l’association leur organise une journée de nettoyage des berges proches de leur lieu d’implantation », précise Pascale Dugat, déléguée générale.
> La Maison de l’estuaire, dans le cadre de la gestion de la réserve naturelle de l’estuaire de la Seine, située entre le pont de Tancarville et la mer de la Manche, fait elle-aussi appel à une entreprise d’insertion (Être et Boulot) pour des opérations de nettoyage organisées chaque année sur quelques jours. « Au début, ils enlevaient beaucoup de déchets volumineux comme des télévisions, maintenant il y a de plus en plus de petits déchets comme des papiers de bonbons, des cotons tiges ou des petites billes de plastique », explique Stéphanie Reymann, chargée de communication.
Commentaire de Florestan:
Le Vern faisait mieux que Morin sur les berges de la Seine? Un comble !!!