Grâce à la perspicacité des journalistes du site d'informations Normandie Actu que nous remercions vivement nous sommes tombés il y a deux jours sur... ça:
Une étude prospective en stratégie militaire sortie d'obscurs crânes d'oeuf chercheurs travaillant pour l'OTAN à Bruxelles en forme de jeu de guerre se déroulant en... Normandie en 2023: une guerre civile déchire notre belle région entre Haut et Bas Normands puis entre Haut-Normands sur fond d'enjeux stratégiques liés à la présence du port du Havre, de la vallée de la Seine, de la base aérienne d'Evreux ou du nucléaire dans le Cotentin...
Nos amis journalistes ont décidé de traiter ce sujet incongru de façon plaisante en n'y prêtant guère plus de conséquences. Quant à nous, nous estimons que cette plaisanterie est d'un fort mauvais goût eu égard à la mémoire militaire tragique de notre Normandie où soldats et populations civiles furent sacrifiés sous les bombes de 1944 pour permettre la Libération de l'Europe de l'enfer nazi.
A l'heure de commémorer le 75ème anniversaire du tragique essai de débarquement sur les falaises de Dieppe et sur la plage de Puys, cette initiative est tout simplement... INDECENTE !
La Normandie a déjà donné et plutôt largement dans les réalités militaires: Messieurs les dégradés de l'OTAN trouvez-vous, par pitié, un autre terrain de jeu et fichez nous la Paix pour ne pas ainsi polluer de considérations ou de projets aussi puérils que stupides la mémoire de nos morts et des héros militaires tombés sur notre sol !
D'autant plus que c'est ne pas la première fois: le 20 avril 2013, l'Etoile de Normandie avait déjà attiré votre attention ainsi que celle du président de région Laurent Beauvais sur un autre "war game" aussi sinistre que crétin ayant pris la Normandie pour cadre à l'initiative de l'école militaire de Paris: le président Beauvais avait, à l'époque, vivement réagi pour mettre un terme à cette farce au moment oùétaient lancées les procédures officielles de demande de classement au patrimoine de l'Humanité des plages du Débarquement de 1944 auprès de l'UNESCO:
http://normandie.canalblog.com/archives/2013/04/20/26969602.html
Comme en 2013 et alors que la Normandie souhaite devenir sur la scène internationale la région de la Paix, nous avons aussitôt alerté, la veille d'écrire ce billet, le président de région Hervé Morin, par ailleurs ancien ministre de la Défense, pour que ce nouveau scandale, qui porte atteinte à l'image de la Normandie, puisse cesser au plus vite !
Car au-delà de ce mépris indécent à l'égard de l'histoire et de la mémoire normandes, prendre connaissance de ce projet otanesque de war game post guerre froide imaginant le pire, à savoir un scénario de guerre civile urbaine ethnique dans un grand pays développé membre de l'alliance militaire, provoque un grand malaise et ce, pour deux raisons:
1) Les éléments de ce scénario "normand" sont quasi "fascistoïdes":à la première lecture de ce machin, nous avions l'impression que les journalistes de Normandie Actu avaient maraudé dans la "fachosphère"... Imaginer, par exemple, une guerre urbaine sur base ethnique du côté de Saint Adresse à partir d'une rébellion de dockers d'origine étrangère travaillant sur le port du Havre relève d'un délire à la Soral ou à la Dieudonné: "À Sainte-Adresse, des milices issus d'une communauté immigrée se forment. Équipés d'armement léger, ils s'organisent en milices et s'attaquent aux loyalistes car ils subissent les conséquences économiques de la guerre"(sic !). Voilà qui est inquiétant et qui nous éloigne totalement de l'Histoire normande et de ses valeurs !
2) Ce scénario militaire aussi peu prospectif que délirant ne nous concerne finalement pas:alors que les attentats djihadistes de l'islamisme radical de DAESH ensanglantent nos villes et nos rues (à Barcelone il y a quelques jours et maintenant à Marseille ce 21 août 2017), alors que sont durement frappées par ce fléau djihadiste les grandes démocraties de l'Europe occidentale officiellement protégées par ce machin militaire américain qui continue de s'appeler "Organisation du Traité de l'Atlantique Nord" et qui donne l'impression que la Seconde Guerre Mondiale n'est toujours pas finie, une obscure bande de crânes d'oeuf en casquette planche sur une guerre civile ethnique et urbaine divisant la Normandie en... 2023 !
Cherchez l'erreur!
Et surtout le manque de courage au final assez crétin des dirigeants américains de l'OTAN qui, effectivement, craignent une guerre civile urbaine ethnique... Non pas en Normandie, dans l'un des pays de la vieille Europe encore docilement membre d'une organisation militaire qui ne les protège pas du risque terroriste islamiste qui est le "dommage collatéral" de l'embrasement américain du Proche Orient depuis 2003, mais aux Etats-Unis quand on voit par exemple les images terrifiantes des manifestations violentes de Charlotteville...
Alors Messieurs les Américains de l'OTAN, un peu de courage pour organiser vos "war game" débiles !
Au lieu d'embraser à nouveau du feu de la guerre les villes de Haute ou de Basse Normandie (alors que notre région est réunifiée officiellement depuis le 1er janvier 2016) amusez vous plutôt avec vos deux Virginie ou vos deux Caroline et FICHEZ NOUS LA PAIX !
Le truc déniché par Normandie Actu est à lire ci-après:
Et si une guerre civile éclatait en Normandie en 2020 ? Pas de panique, l’OTAN a tout prévu…
La Normandie, future zone de guerre civile ? L'Organisation du traité de l'Atlantique nord (OTAN) a imaginé qu'un tel scénario puisse se produire en 2020, et sait comment agir.
La Normandie plongée dans une guerre civile sanglante à l’horizon 2020 ? C’est l’idée du scénario imaginé en 2003 par un groupe de chercheurs travaillant pour l’OTAN, l’Organisation du traité de l’Atlantique nord. Dans cette fiction, la Haute-Normandie est coupée en deux, avec des rebelles dans l’Eure, soutenus par la Basse-Normandie.
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Prévoir les opérations en aires urbaines à l’horizon 2020
Le rapport a été publié par la Research and technology organisation (RTO), la branche de recherche de l’OTAN en 2003. Intitulé« Opérations en aires urbaines en l’an 2020 », il théorise les défis que devront relever les armées des 29 États membres de l’organisation. Issu de trois ans de travail, ce rapport part du constat suivant :
L’organisation de recherche de l’OTAN a conclu que les forces de l’OTAN devront, en 2020, conduire des opérations en aires urbaines où non-combattants et infrastructures seront des critères significatifs.
En somme, l’idée est de réfléchir aux modes d’interventions et aux stratégies à adopter en cas de guerre urbaine. Le rapport estime que le modèle en vigueur en 2003 est celui de la Seconde Guerre mondiale, « caractérisé par des niveaux élevés de victimes et de dommages collatéraux ». Ces conséquences sont jugées « inacceptables », dans le préambule du rapport.
Qu’est-ce que la Research and technology organisation ?
La RTO est une branche de l’OTAN, chargée de réfléchir et de préparer tous les cas de figures militaires possibles. Dans son rapport de 2003, la RTO se définit ainsi : « Notre objectif est de supporter le développement et l’efficacité des recherches nationales et de s’adapter aux besoins militaires de l’Alliance ». Pour le faire, la RTO s’engage à« maintenir l’avance technologique » de l’OTAN, en lui « fournissant des conseils, ainsi qu’aux décideurs nationaux ».
Développer une doctrine moins frontale en cas d’assaut
Dans sa réflexion, le groupe d’étude a opposé deux modes d’action radicalement opposés. Le premier scénario, dit « traditionnel », consiste au « siège, à la destruction et à l’assaut frontal » d’une zone urbaine. Pour éviter cette brutalité, utilisée à Caen (Calvados)à l’été 1944, le groupe développe une autre « doctrine » :
Nous devons utiliser le schéma « comprendre, mettre au point et engager », avec des applications précises sur le champ de bataille : frappes chirurgicales, isolation et capture…
C’est ce scénario qu’ont appliqué les forces américaines en 1993 lors de l’opération Restore Hope, en Somalie. Sans succès, puisque leur mission a échoué, causant la mort de 19 soldats et le retrait des États-Unis.
La Normandie, terrain d’application du groupe de recherche
Pour mettre en application leur théorie, les chercheurs de l’OTAN ont donc choisi un territoire… la Normandie ! Dans le scénario qu’ils ont imaginé, Haute et Basse Normandie sont divisées et s’affrontent. Ils expliquent :
En 2015, les Oranges (la Haute-Normandie) ont fait sécession des Jaunes (la Basse-Normandie) après une courte guerre. Les Jaunes refusent de reconnaître les Oranges. Ces derniers sont divisés en deux groupes ethniques. Celui au nord de la Seine possède tous les postes de pouvoir, celui du Sud est une minorité forte supportée par les Jaunes.
Tandis que la capitale administrative des Oranges, où sont concentrés les pouvoirs, est Rouen (Seine-Maritime), le pouvoir économique est lui au Havre (Seine-Maritime). Dans les deux villes, les deux groupes ethniques opposés y sont mélangés.
Forces militaires en présence et enjeux stratégiques
Les tensions, fortes depuis la guerre et la sécession de 2015, atteignent leur paroxysme en 2019. C’est l’année où« la rébellion du groupe ethnique du sud à l’encontre de celui du nord commence ». Les forces armées Oranges sont « à la disposition du groupe ethnique du nord », malgré les « sérieuses crises internes » causées par la rébellion du sud.
Pour que son scénario tienne la route, le groupe de recherche a listé les points stratégiques à détruire en cas de conflit entre le nord, tenu par les Oranges, et le sud, soutenu par les Jaunes. Ainsi, les chercheurs écrivent que « les ponts de Tancarville et de Brotonne » doivent être les « premiers àêtre détruits ».
Lorsque le conflit éclate en 2019, les rebelles parviennent à rapidement prendre possession d’un territoire au sud de la zone Orange. Vaste de 572 km², c’est la « zone libérée ». Les forces gouvernementales ont échouéà reprendre ce territoire, tout comme elles n’arrivent pas à neutraliser « les guerrillas urbaines à Rouen et au Havre ». Seule réussite à l’actif des forces loyalistes : les groupes extra-urbains ont été vaincus.
Qui dit guerre dit destructions. Le harcèlement et les attaques répétées des rebelles sur les infrastructures Oranges ont des répercussions sur le fonctionnement économique du pays. « En plus des dommages pour l’économie, l’intense violence des combats a causé un exode des deux côtés », écrivent les chercheurs. Mais plus grave, ils notent l’entrée dans le tableau d’une communauté immigrée basée à Sainte-Adresse :
La communauté Violette, principalement composée de travailleurs portuaires immigrés de troisième génération, a maintenu une cohésion interne grâce à sa culture. À cause du chômage, la communauté prend les armes et réclame l’aide des institutions Oranges.
Abandonnés par le pouvoir central, les Violets s’organisent « en milices armées ». Le groupe de recherche pousse loin l’exercice d’imagination, assurant que « les Violets n’hésitent pas à utiliser femmes et enfants comme boucliers humains ».
Cessez-le-feu et déploiement de Casques bleus
Le degré de violence atteint au cours de l’année 2019 force les belligérants à négocier. De septembre à décembre, loyalistes et rebelles se rencontrent, sous l’égide des Nations unies, à Genève. Un cessez-le-feu est conclu, à partir du 1er janvier 2020. Il comporte plusieurs mesures :
- la mise en place d’un gouvernement d’unité nationale incluant les personnalités politiques du nord et du sud ;
- la reconnaissance du parti politique du sud comme un parti officiel des Oranges ;
- la tenue d’élections en avril 2021 ;
- la libération des prisonniers ;
- le retour des réfugiés et déplacés.
Au 15 janvier 2020, une force dirigée par l’OTAN est déployée, mandatée par l’ONU. Les troupes envoyées pour maintenir la paix, des Casques bleus, sont divisées en deux groupes : un pour le nord, un pour le sud. En plus, des ONG doivent pouvoir intervenir. L’importance de ces mesures est justifiée dans le rapport :
La situation chez les Oranges doit être stabilisée afin d’éviter que ce pays ne devienne une menace pour la paix et la sécurité internationales.
La situation ainsi maîtrisée, le groupe de chercheurs de la RTO n’exclut pas une recrudescence de violences, pouvant être causée par des facteurs internes et externes. Pour que la paix soit maintenue, l’OTAN estime qu’il faut que « tous les soldats des belligérants regagnent leurs casernes ». Dans leur mission, les Casques bleus ont notamment la sécurisation de plusieurs « points sensibles » :
- protéger les ports et aéroports de Dieppe et du Havre ;
- protéger Rouen, en tant qu’axe principal de communication entre le nord et le sud ;
- organiser et sécuriser le flux logistique passant par la Seine ;
- préparer le débarquement de troupes supplémentaires, simultanément à Dieppe et au Havre.
La mission de l’ONU et de l’OTAN, un échec total…
La Normandie a-t-elle retrouvé la paix grâce à l’intervention de la communauté internationale ? Pas encore. Après le succès initial du déploiement des Casques bleus, des escarmouches se sont multipliées à partir de juin 2020.
En juillet, la coalition internationale a été dépassée par « l’augmentation du nombre d’incidents entre les deux groupes ethniques, qui ont dégénéré en massacres, exodes et destructions d’infrastructures ». Acculé, le gouvernement Orange, du nord, a perdu le contrôle du sud de la Seine, envahi par les Jaunes le 1er août. Ils capturent Rouen et marchent sur Le Havre. Le cessez-le-feu vole en éclats.
Rouen, divisée entre l’ethnie du sud sur sa rive gauche et du nord sur sa rive droite, subit une flambée de violence. L’ethnie du nord, au pouvoir jusque là, est la cible « d’intimidation, de harcèlement, de racket, d’assassinats et d’attentats à la bombe ». Les Casques bleus sont défaits : ils se retirent du Havre en gardant le port, de Dieppe et de Honfleur. La situation est dramatique à Évreux :
Le bataillon d’infanterie de l’OTAN qui y est stationné est encerclé et isolé par les Jaunes. Ils n’ont aucune liberté de mouvement. Tous les avions de combat de l’escadron ont été détruits.
Face à cette situation désespérée, le commandement prévoit la recapture des points de traversée de la Seine, le désencerclement des soldats d’Évreux et la retraite de l’armée Jaune sur ses terres.
Défaits, les soldats de l’OTAN préparent la reconquête
Pour mettre un terme à l’invasion du territoire Orange par les Jaunes, l’OTAN s’apprête à lancer une offensive. Les chercheurs situent les troupes combattantes des Jaunes :
Un bataillon d’infanterie mécanisée encercle nos soldats àÉvreux. Deux de ce type occupent Rouen. Ils peuvent bloquer les axes de Tôtes àRouen, de Dieppe àRouen, de Maromme àMont-Saint-Aignan et Bois-Guillaume.
En plus de ces bataillons, des compagnies de tanks sont prêtes à franchir la Seine pour bloquer toute contre-offensive. Dans le même temps, le port du Havre est menacé par des bataillons équipés de mortiers et lance-roquettes. Toutefois, les troupes Jaunes n’ont pas « d’équipements technologiques de pointe ». La coalition internationale entend reconquérir les territoires perdus par les Oranges et appliquer le cessez-le-feu.
Dans l’ordre, les troupes de l’OTAN doivent sécuriser leurs positions à Dieppe et au Havre, reprendre Rouen, libérer Évreux puis expulser les Jaunes du pays Orange. Pour ce faire, trois options sont identifiées :
- renforcée par des unités débarquées à Dieppe, la coalition marche sur Rouen et capture ses ponts pour foncer sur Évreux et libérer les soldats isolés ;
- mener une opération amphibie le long de la Seine après un débarquement à Honfleur, pour reprendre Rouen et Évreux simultanément ;
- avancer jusqu’aux Andelys pour traverser la Seine et attaquer Rouen ou Évreux.
L’offensive est lancée le 1er septembre 2020. Avec le renfort de deux divisions – une à Dieppe et une au Havre – supportées par 40 avions de combat polyvalents et 40 avions de transport, la coalition reprend du terrain. Malgré le renforcement des troupes Jaunes à Rouen, la ville tombe à la fin du mois de septembre.
Les soldats piégés àÉvreux ont continuéà résister aux forces Jaunes qui les encerclaient. Ils sont libérés au début du mois d’octobre 2020. Le rapport ne dit pas si les élections espérées pour avril 2021 ont pu se tenir, ni si les Oranges ont bien repris le contrôle entier de leur territoire.
Pourquoi avoir choisi la Normandie pour imaginer ce scénario ? Le rapport ne le dit pas non plus. Contactée, la délégation française à l’OTAN n’a pu répondre aux questions de Normandie-actu car « ce rapport est trop ancien ». De son côté, la Research and Technology Organisation a indiqué« ne pas avoir le temps pour une interview ». Trop occupée à imaginer une Troisième Guerre mondiale entre Cherbourg et Alençon, peut-être…
Commentaire de Florestan:
Pourquoi donc avoir choisi la Normandie? La question des journalistes de Normandie Actu est, pour le moins pertinente ! On notera qu'ils n'ont pas envie de répondre: on attend donc avec intérêt ce qu'ils pourront répondre à un ancien ministre français de la Défense aujourd'hui président de la Normandie et qui a, semble-t-il, le coeur à la défendre !
Lire aussi ceci sur le site de Ouest-France: l'ironie sur sort... Encore et toujours !
http://www.ouest-france.fr/normandie/aux-etats-unis-la-normandie-est-reconnue-5197143