Les élus locaux (communes, intercoms, départements et régions) en ont ras-le-bol ! Le grand mouvement de décentralisation démarré voici 40 ans s'essouffle et s'achève car les difficultés financières de l'Etat central dont le budget est en déficit chronique montrent crûment qu'il ne s'agissait pas d'une décentralisation mais plutôt d'une déconcentration: transferts de compétences sans avoir transféré les finances ou les pouvoirs nécessaires pour les mettre réellement en oeuvre. Aujourd'hui, les collectivités se retrouvent dans la situation de sous-traitants prestataires d'un grand groupe qui paye à plus de 90 jours... Au point que de coups de rabot en coups de rabot sur la fameuse dotation globale de fonctionnement (DGF) cet argent de poche laissée aux collectivités territoriales et voté chaque automne à l'occasion de la loi de finances, les collectivités territoriales sont devenues la variable d'ajustement d'un état central jacobin impécunieux puisque contrairement à ce dernier, les collectivités territoriales ont l'interdiction de présenter des budgets équilibrés.
A cela s'ajoute les inquiétudes générées par le bouleversement du cadre géographique séculaire des collectivités territoriales française: après la désastreuse réforme régionale de 2015 (sauf pour la Normandie), la réforme de fusion se poursuit à l'échelle infrarégionale avec les mêmes conséquences négatives: construire de nouveaux territoires plus grands qui ne ressemblent à rien sous prétexte de faire des économies de fonctionnement. Le projet du candidat Macron de fusionner départements et métropoles inquiète tout particulièrement tout comme le projet qui vient d'être confirmé de supprimer la taxe d'habitation pour 60% des foyers fiscaux.
La crainte est, au contraire de ce que nous raconte la théorie libérale du "ruissellement" de la richesse des métropoles vers les territoires ruraux qui en sont les plus éloignés, le creusement de la fracture sociale et territoriale.
Bref! une conférence territoriale est convoquée ce 17 juillet 2017 à Paris: y verra-t-on enfin plus clair? C'est d'abord le souhait des élus locaux. Celui d'avoir enfin sur cinq ans, un peu de visibilité et surtout de la stabilitéà commencer par les finances, à défaut d'une véritable décentralisation.
Lire ci-après, le communiqué des associations d'élus locaux représentant le "bloc communal", cette France des territoires de la proximité qu'il ne faudrait pas oublier depuis les hautes tours de la mégalopole parisienne.