Un adage de géopolitique bien connu dit ceci: "les empires n'aiment pas les frontières. Surtout celles des autres." Cette vérité se vérifie une nouvelle fois à l'Est du continent européen dans ces confins mouvants et toujours problématiques avec l'actuelle Russie du côté de l'Ukraine et de la Crimée puisqu'aucune conférence internationale n'a été réunie pour fixer les nouvelles frontières des états issus de l'éclatement de l'ancien empire soviétique. Dans ce contexte flou, les plus opportunistes et les plus arrogants font la loi. Vladimir Poutine, le président inamovible de la Russie a, ainsi, récupéré la presqu'île de Crimée aux dépens d'une Ukraine incertaine et divisée...
Quittons les environs de Brest-Livtosk pour revenir à l'extrémité ouest du continent européen où des enjeux de frontières inter-étatiques voire, infra-étatiques (donc au niveau régional) existent bel et bien: des enjeux extrêmement sérieux pourraient surgir à nouveau en Irlande du Nord si le Royaume-Uni optait pour un Brexit total: la frontière coupant en deux l'Irlande pourrait être, de fait, rétablie. Ne parlons même pas de l'éventuelle indépendance d'une Ecosse souhaitant rester dans l'Union européenne. On pourrait évoquer aussi la division entre Wallons et Flamands qui fracture la Belgique ou l'irrédentisme catalan qui menace plus sûrement l'unité de l'Espagne que le terrorisme basque, heureusement en phase terminale.
La question des frontières d'un territoire est donc une question sensible sinon sérieuse car elle touche à l'identité collective des habitants.
Et en France, pays hypercentralisé sur son Ile de France, cette question ne pourrait-elle pas aussi se poser?
L'idée régionale en France,à lire d'ailleurs les programmes de quelques "grands candidats"à l'élection présidentielle qui veulent, soit supprimer les conseils régionaux, soit fusionner des départements avec les métropoles, demeure méprisée, dissimulée, négligée, escamotée et manipulée pour qu'elle soit définitivement discréditée au nom de la défense de l'unité et de l'indivisibilité de la République française. On aurait tort de maltraiter ainsi la géographie historique constitutive, structurelle, qui fait la solidité de la nation française et son identité. Car quand on ne la malaxe pas dans de grandes réformes territoriales aussi absurdes que technocratiques, le jacobinisme parisien achève de mépriser la géographie régionale française en la laissant dans les mains des pires entrepreneurs politiques qui la creusent pour la vider de tout sens ou de toute légitimité afin d'y faire carrière...
Ainsi, le cas breton est assez éclairant sinon symptomatique de cette réalité politique qui prévaut ici ou là-bas, quelle que soit l'époque, l'échelle du territoire concerné ou l'enjeu politique en cause: on ne doit pas plaisanter avec l'idée de frontière ni manipuler cette question car la frontière est à la géographie des territoires humains ce que le visage ne doit jamais cesser d'être pour tout être humain: une obligation à la reconnaissance mutuelle et au respect.
Alors nous oserons soutenir l'affirmation suivante:
Nous avons trouvé un point commun entre Vladimir POUTINE, le nouveau tsar de toutes les Russies et Jean-Yves LE DRIAN, le ministre-président de la Défense de la Bretagne: leur rapport sans vergogne à l'idée de frontière avec un mépris assumé pour les frontières de leurs voisins.
Le 21 mars 2015, à l'occasion de l'inauguration de la fin des travaux du rétablissement du caractère maritime du Mont St Michel, Laurent Fabius avait cru bon devoir remettre à sa place le breton Le Drian en lui rappelant que le Mont St Michel était bien en Normandie et que la Bretagne avait suffisamment d'atouts propres pour n'avoir pas besoin de s'approprier ce qui ne lui appartenait pas...
Le Drian a donc une fixette sur le Mont Saint Michel tout comme Poutine peut en avoir une sur la Crimée...
http://www.europe1.fr/international/vladimir-poutine-dans-un-sous-marin-en-crimee-2503523
Vladimir Poutine explorant les fonds marins au large de la Crimée à bord d'un petit sous-marin: un dispositif qui devrait inspirer quelques Bretons entreprenants et intrépides quand il s'agira d'inspecter le lit du Couesnon afin d'y retrouver la frontière perdue entre la Bretagne et la Normandie !
A défaut de pouvoir afficher officiellement la carte de la Bretagne historique enfin réunifiée (car il aurait fallu s'entendre avec Monsieur Auxiette, le président de la région Pays de la Loire au moment de cette absurde réforme de fusion régionale de 2014), le site officiel du tourisme breton (qui dépend du conseil régional présidé par Monsieur LE DRIAN) nous propose la proposition"post-géographique" suivante:
http://www.tourismebretagne.com/decouvrir-les-destinations/saint-malo-baie-du-mont-saint-michel
LE DRIAN, un Donald TRUMP BRETON?
En effet, la post-géographie relève de ce nouveau phénomène intellectuel plutôt inquiétant, une maladie mentale venue des Etats-Unis particulièrement contagieuse semble-t-il depuis qu'elle a été diagnostiquée au plus haut niveau de l'Etat depuis l'élection de Donald TRUMP: la"post-vérité" ou la "vérité alternative" sous prétexte de ne voir midi qu'à sa porte pour ne retenir de la réalité que ce qui nous arrange et d'y croire car vos fans, vos "supporters" sinon vos "followers" croient dans tout ce que vous pouvez leur dire.
Visiblement, un Donald Trump breton est possible car le chauvinisme régionaliste breton a parfois été tenté de justifier ses fins par tous les moyens !