Vous l'avez tous compris... La Normandie, tout le monde s'en fout!
Et jusqu'à une date récente, les décideurs politiques normands n'étaient pas loin de s'en foutre aussi... au carré division normande aidant. En profitant du relatif confort de laisser à d'autres la charge, la responsabilité de décider de notre avenir à notre place avec pour conséquence de transformer une Haute Normandie rouennaise et séquanienne en banlieue de Paris et de transformer la Basse Normandie caennaise en ploukistan oriental d'un Grand Ouest ligéro-breton pilotéà Nantes et Rennes.
Sauf qu'il y a l'enjeu national de l'Axe Seine, à savoir celui de ne pas laisser tomber l'économie maritime française...
Sauf qu'il y a le retour à l'unité normande depuis le 1er janvier 2016
Sauf qu'il y a le réveil des consciences normandes face au constat de ce que la Normandie est devenue, cette friche, cet angle mort coincé entre la puissance de la région parisienne et le dynamisme métropolitain breton mais aussi face à l'immense potentiel d'un rayonnement normand, notamment à l'international qui renvoie l'acteur, le décideur normand a l'urgence d'en finir avec cet insupportable paradoxe d'être si attendu, célébré, apprécié, connu voire aiméà l'étranger et d'avoir à subir ici le mépris, la méfiance, l'ignorance, la défiance, le défaitisme voire une certaine "haine de soi" savamment entretenue par de vrais ennemis de l'idée régionale ou de l'idée normande, tout simplement, car la restitution du cadre géo-historique séculaire normand en ce début du XXIe siècle à moins de trois heures de bagnole à l'Ouest de la région parisienne est un véritable défi pour le centralisme jacobin parisien:
En effet, il s'agit pour le grand pari normand de faire comprendre au Grand Paris et à tous les pouvoirs parisiens qu'une région et la plus authentique des régions désormais sur la carte de France, peut prendre en charge complètement le gouvernement d'un enjeu national: celui d'animer la première façade portuaire et maritime de France par le trafic et la variété des activités économiques.
La Normandie? Tout le monde s'en fout... Surtout en ce moment à Paris.
TANT MIEUX!
En effet, nous considérons que c'est une opportunité, sinon une chance historique pour les Normands car quand Paris a le malheur de trop s'intéresser à nous cela donne plutôt des catastrophes: c'est d'ailleurs, en large partie, la raison du bilan normand désastreux des 50 dernières années suite à la modernisation brutale d'une Normandie dévastée par la Libération de 1944, reconstruite dans la nationalisation, la subordination et la division au nom de l'enjeu national de faire Paris sur Mer ou Le Havre port de Paris ou encore "Seine Métropole" (ce qui revient au même):
De Delouvrier à Grumbach en passant par Rufenacht, certains dirigeants ont ainsi vendu la Normandie contre un plat de lentilles parisiennes. L'illusion de l'Axe Seine se déchire enfin:
La Normandie tout le monde s'en fout!
La Normandie est enfin réunifiée en ayant ôté le Haut et le Bas...
Mais elle est totalement... à poil!
Le moment est donc venu de nous intéresser enfin à nous-mêmes car on n'est jamais si bien servi que par soi-même, car charité bien ordonnée comme par soi-même... Etc, etc.
Le moment est donc venu de NORMANDISER L'AXE SEINE
Et il semble bien qu'Hervé Morin, après avoir expérimenté la "normandisation " ferroviaire envisage désormais l'étape suivante, à en croire cet article paru dans Paris-Normandie (édition du 29/11/16):