

Chant final en commun et Pot de l’amitié
La Normandie, fille aînée de la Paix est aussi l'objet du courrier que nous avons postéà Mgr. Dominique LEBRUN, archevêque de Rouen, primat de Normandie:
M. Philippe CLERIS
P/O Le Collectif citoyen et républicain « Bienvenue en Normandie »
Rédaction de « L’Etoile de Normandie » Webzine de l’unité normande
A l’attention de Mgr. Dominique LEBRUN, archevêque de Rouen, Primat de Normandie
Objet : la Normandie, fille aînée de la Paix
Caen, le 12 novembre 2016
Monseigneur,
Ce n’est pas sans une certaine émotion que je me permets de vous écrire après avoir longtemps médité ce courrier.
Je tenais, en tant que citoyen engagé politiquement depuis plusieurs années sur la question régionale normande, mais aussi en tant que chrétien (membre de l’église protestante unie de France) et tout simplement, en tant qu’être humain, vous remercier pour le rôle que vous avez su jouer pour nous apporter à tous, quelles que soient nos identités, nos origines, nos filiations, la consolation et la paix après le terrible assassinat du Père Jacques Hamel.
Venu de Caen, j’étais présent le 2 août dernier à l’extérieur de la cathédrale de Rouen parmi cette foule immense, silencieuse et profondément respectueuse, pour rendre hommage à l’œuvre simple et vraie réalisée par le Père Hamel mort en martyr (au premier sens du mot) qui a témoigné jusqu’au bout que le dialogue entre tous les fils et filles de la promesse faite à Abraham et la nécessité absolue de préserver la liberté de conscience sont des devoirs sacrés.
En cette tragique occasion, la dignité de la famille du Père Hamel ainsi que vos simples et fortes paroles ont fait de la cathédrale de Rouen, pour nous tous qui étions présents, une maison de paix et d’unité.
Je tenais à vous le dire, en tant que chrétien non catholique, mais aussi et surtout en tant que Normand, heureux que la Normandie ait enfin pu recouvrer sa personnalité et son unité pour permettre la mise en œuvre de projets collectifs dans une région à taille humaine et ayant de profondes valeurs humanistes en raison d’un héritage historique et culturel exceptionnels.
Et c’est, je crois, rendre aussi hommage à la vie et à l’engagement chrétien du Père Hamel que d’inscrire son action dans un cadre culturel et humaniste normand dont les fondations sont à rechercher dans cette antique province ecclésiastique de Rouen qui a servi de matrice au duché de Normandie et à l’épanouissement extraordinaire de toute une civilisation, du XIe au XIIIe siècles (voire bien au-delà) qui avait mis au cœur de ses principes le respect d’une loi publique pour assurer la Paix. C’est ainsi qu’il sera possible de commémorer en 2017, le 970ème anniversaire du Concile de Caen, instaurant une paix publique réglementant et interdisant, pour la première fois en Occident, le port des armes. Tout comme on pourrait rappeler les principes d’un droit normand ouvert à la tolérance religieuse permettant l’accueil de communautés juives en Normandie et en Angleterre ou permettant la coexistence religieuse en Sicile et en Italie du Sud.
Bien entendu, en tant que citoyen de France et de Normandie, je me suis réjoui du rétablissement de la région apostolique de Rouen au début des années 2000 préfigurant l’actuelle « réunification » tout comme j’ai pu apprécier, avec d’autres, la portée symbolique du pallium qui vous a été récemment remis dans votre cathédrale, l’église métropolitaine de Normandie.
Mais ce que je tiens le plus à vous dire c’est que c’est la dignité morale elle-même de ce titre que vous pouvez porter de « Primat de Normandie » qui aura pu être rétablie au cœur de l’épreuve collectivement subie de cet été terrible 2016 car les grandes foules rassemblées à Saint Etienne du Rouvray tout comme à l’intérieur de la cathédrale de Rouen ainsi que sur ses parvis, auront pu témoigner que la Normandie était la fille aînée de la Paix.
L’histoire normande, la plus ancienne comme la plus récente, en passant par les épreuves de la Seconde Guerre Mondiale, en témoigne.
Et par des temps qui s’obscurcissent à nouveau au regard des devoirs que l’humanité se doit à elle-même (pensons à la nécessité d’accueillir migrants et réfugiés), après que les évêques de l’église catholique de France soient intervenus pour porter une parole humaniste forte dans un débat public national qui en avait bien besoin, il me paraîtrait utile de valoriser cette Normandie de la Paix qui est un bien public précieux qui nous a été légué.
Le président de région Hervé Morin souhaite pouvoir organiser régulièrement en Normandie, un événement international permettant de partager nos expériences, nos connaissances, nos volontés en ce qui concerne la Paix sur Terre.
J’espère qu’il pensera à partager cette belle idée avec le… Primat de Normandie.
Avec mes salutations respectueuses,