OF ne pourra pas prendre le contrôle du PNPR comme a priori ils avaient prévu de le faire...
Le PNPR, c'est à dire le Paysage Normand de la Presse Régionale, est en pleine recomposition en conséquence du retour de l'évidence normande pleine et entière. Et face à cette nouvelle réalité régionale normande avec l'enjeu de faire renaître un espace vécu normand, du côté de la presse et des médias il y a clairement trois camps:
Ceux qui, par une réelle empathie normande, ont intelligemment anticipé la réunification normande.
Ceux qui par manque d'intérêt ou de moyens s'adaptent, sans plus, aux nouvelles réalités normandes.
Ceux qui étaient contre l'idée d'une renaissance normande remettant en cause des positions bien établies et qui se trouvent obligés de s'adapter après avoir été tentés par des combats d'arrière garde inutiles.
Dans la première catégorie, on trouvera le groupe Leclerc La Manche Libre -Tendance Ouest, premier groupe multimédias 100% normand 100% indépendant.
Dans la seconde, on trouvera le groupe du Courrier Cauchois et la société normande d'information et de communication qui diffuse les titres du groupe Paris Normandie dernier quotidien normand indépendant.
Dans la troisième catégorie, on trouvera, bien évidemment, le groupe ligéro-breton Ouest-France premier groupe de presse national par la diffusion qui possède aussi en Normandie le titre quotidien de "La Presse de la Manche" et la quasi intégralité des hebdomadaires locaux normands regroupés dans la filiale Publihebdos: inutile de dire que le groupe Ouest France pose deux problèmes sérieux dans le chantier de reconstruction d'un espace médiatique normand cohérent...
1° Ce groupe de presse, premier groupe de la PQR française était en position archi dominante dans l'ex Basse Normandie et il le reste encore dans le cadre de la Normandie réunifiée.
2° Ouest-France est un média fondamentalement breton fabriquéà Rennes et Nantes.
La Normandie est réunifiée maintenant depuis le 1er janvier 2016 et le paysage régional se recompose à partir de Caen, Rouen et Le Havre:à terme, la tripolitaine encadrant l'estuaire de la Seine qui concentre plus d'un million d'habitants et l'essentiel des richesses, du potentiel et de la souveraineté régionale va pouvoir devenir un espace médiatique cohérent sur lequel un média pourra rayonner avec une édition métropolitaine normande diffusée à Caen, Rouen et Le Havre associéà un portail d'informations métropolitaines normandes sur Internet: pour lors c'est le groupe Leclerc qui occupe, dans la mesure de ses moyens, cette position stratégique avec trois éditions papier hebdomadaires gratuites à Caen, Rouen et Le Havre, une antenne de radio et un site internet avec une édition régionale normande et des éditions locales selon les villes concernées.
Mais en quelques mois on observe beaucoup choses et certaines évolutions pourraient paraître inquiétantes de notre point de vue normand: le PNPR est donc en pleine recomposition.
1° Le Courrier Cauchois,second hebdomadaire régional de France (derrière La Manche Libre) par la diffusion est à vendre. L'affaire est en bonne santé mais la diffusion stagne. Certains, non sans raison, veulent surtout éviter que le CC ne soit la nouvelle prise du groupe Publihebdos-Ouest France qui contrôlerait ainsi 30 hebdomadaires normands sur 31: il semble logique que du côté du groupe Leclerc qui prête déjà ses rotatives ultra-modernes de Saint Lô pour l'impression du Courrier Cauchois on veuille tout faire pour faire entrer le Courrier Cauchois sous le même toit que La Manche Libre: du Pays de Caux au Cotentin les deux grands pays de la résistance identitaire normande se trouveraient ainsi confortés en terme de reflet médiatique favorable à la Normandie.
2° Les titres du groupe Paris Normandie ( Paris-Normandie, Le Havre Presse, Havre Libre, Le Progrès de Fécamp, Liberté Dimanche, Havre Dimanche, Eure Dimanche et Normandie Dimanche) sont en danger, on le sait: la diffusion stagne ou baisse faute peut-être d'avoir suffisamment modernisé l'approche de l'information (trop localiste) même si un effort a été fait pour doter le groupe d'un site Internet performant et réactif dont l'audience permet d'équilibrer la baisse de diffusion au numéro papier (3 et 5 millions de pages vues par mois et plus de 1 million de visites par mois: c'est la première audience de Normandie pour un site internet d'informations régionales). Mais on sait surtout que la société normande d'information et de communication (SNIC) dont l'unique actionnaire depuis 2014 est le journaliste Xavier Ellie, connaît de grosses difficultés financières.
Bien entendu, le groupe de presse normand et rouennais voit dans la réunification normande une opportunité historique pour sa survie mais il n'a pas les moyens financiers pour en profiter: la concurrence avec Ouest-France est vive. Pour contrer l'arrivée d'une édition rouennaise et havraise de Ouest France, le 30 novembre 2015, le groupe Paris Normandie a sorti une nouvelle édition« France Paris Normandie »qui publie une synthèse de l'information sur l'ensemble de la nouvelle région. Tirée à 4000 exemplaires, elle est diffusée dans la partie est du Calvados, ainsi qu'à Caen, et dans les principales villes de l'ex Haute-Normandie. Cette édition qui offre un panorama de qualité sur l'actualité normande commence à trouver son public: dans l'agglomération caennaise et le Pays d'Auge, la possibilité de choisir PN contre OF est appréciée...
Néanmoins en 2016, malgré cette percée dans l'ex Basse Normandie, l'entreprise connaît de nouvelles difficultés de trésorerie consécutives à une nouvelle baisse globale de ses ventes et, partant, de ses recettes publicitaires:
Le tribunal de commerce de Rouen la place en redressement judiciaire, assorti d'une période d'observation de six mois. Le 26 septembre dernier le tribunal de commerce de Rouen a prolongé la période d'observation de 4 mois (prochaine audience fixée au 26 janvier 2017), les repreneurs ayant jusqu'au 7 novembre pour déposer leur offre de reprise: il se murmure que la Région Normandie, via son outil financier dédié (Agence de Développement de Normandie), pourrait sauver le titre dont l'importance est stratégique pour le rayonnement médiatique normand.
Pendant ce temps-là, le concurrent et prédateur Ouest-France reste actif:
Constatant l'échec de son édition locale rouennaise qui n'a jamais pu dépasser les mille numéros papier vendus par jour alors qu'il fallait atteindre 4000 voire 5000, le groupe ligéro-breton vient de décider d'investir très stratégiquement la place du Havre avec une édition "Seine": Pourquoi?
1° Le Havre est le coeur économique de la Normandie avec son grand port maritime ouvert sur le Monde (une belle image que celle de l'air du large)
2° Le Havre est au coeur avec l'estuaire du futur triangle de richesse et de commandement normand: la tripolitaine Caen - Rouen- Le Havre
3° Et bien sûr... Il y a les Bretons du Havre qui sont tout contents de pouvoir acheter leur journal préféré au Havre!
Ajoutons enfin et surtout que Ouest France n'a aucune vision globale de la Normandie et que nous les connaissons plutôt assez bien, hélas, en agitateurs de clochemerles normands: après la guéguerre Caen VS Rouen sur la question de la future "capitale" normande pourrait ressurgir la vieille rivalité urbaine et portuaire Le Havre VS Rouen: Normands, soyons vigilants!
Bref! les Bretons de Ouest-France vont investir Le Havre car restauré dans ses capacités financières par la Région Normandie, l'objectif de Paris-Normandie est de revenir s'installer à Caen où il se trouvait encore jusque dans les années 1980 avant le Yalta de la presse normande entre Ouest France Hutin dans la Basse et Paris Normandie Wolf dans la Haute...
Enfin, dans le cadre d'une opération de marketing territorial bien maîtrisée, le groupe de presse breton en opération sur le port du Havre, se propose de nous faire la leçon sur le thème de la Mer dans le cadre "d'Assises de la Normandie" devant un public normand et havrais qu'ils espèrent sage et assis... pour mieux écouter une belle leçon d'évidence normandeà l'occasion d'un événement qui permettra à Ouest France de se "normandiser"à bon compte à l'instar d'une multinationale de l'agrochimie organisant un ... congrès écologiste!
http://www.assisesdelanormandie.com/programme-edition-2016/
Programme – Edition 2016
Ouverture des Assises de la Normandie, présentation de Gaël Desgrées du Loû, animateur de la journée, suivi d’un court entretien avec François-Xavier Lefranc, rédacteur en chef Ouest-France.
Interventions d’Edouard Philippe, député-maire du Havre, d’Hervé Morin, président du conseil régional de Normandie.
Première table ronde : La Normandie et le monde
Ce mot de Normandie est un des mots français parmi les plus connus aux Etats-Unis et à l’étranger. Des Normands sont installés dans le monde entier. Mais, curieusement, la Normandy Connection résonne moins que la Breizh Connection. La Normandie peut mieux faire à l’international. Cette région bénéficie d’une excellente notoriété dans le monde. Dès lors, comment articuler mieux cela pour raisonner (résonner) monde, pour nouer des contacts plus forts, plus intenses. Avec ces premiers échanges, de la journée, il s’agit de poser le décor : quels réseaux pour de meilleurs échanges économiques ?
Deuxième table ronde : La Normandie et la mer
Souvent plus terriens que marins, les Normands vivent parfois le dos tournéà la mer. La mer est pourtant leur première richesse, comme l’est La Seine, cette frontière d’hier devenue bien commun aujourd’hui. Les Normands doivent prendre davantage conscience de leurs forces portuaires. Il s’agit de ne pas oublier davantage les 638 km de côtes, les activités nautiques, la Transat Jacques Vabre au Havre, de surfer sur la vague des énergies marines renouvelables tant pour l’hydrolien que l’éolien. Ce thème sera évoqué en deux parties.
1/ La Mer de la Manche est un des grands couloirs maritimes mondiaux. Un des enjeux de la globalisation repose sur les transports maritimes. La Normandie et la mer, quels rapports, quelle place, quelle stratégie ? L’axe-Seine, ambition mondiale, ambition contrariée ?
2/ L’économie de la mer. La mer en Normandie, c’est d’abord plus de 2 200 marins-pêcheurs, 650 bateaux, et la valorisation des produits de la pêche avec Normandie Fraîcheur Mer. La Normandie est la première région maritime française pour les coquillages. La mer, c’est aussi des énergies marines renouvelables, hydrolien (sous la mer) et éolien (sur la mer), des constructions navales… La Normandie, c’est aussi le renouveau des rivières normandes. En matière d’environnement et de patrimoine naturel, ce sont les plus écologiques de France.
Cocktail déjeunatoire
Troisième table ronde : La Normandie demain, les innovations
A l’heure de la révolution numérique et de l’économie positive, la Normandie doit s’afficher et s’affirmer davantage en matière de recherche et d’innovation avec des pôles de compétitivité plus fédérateurs. En matière d’innovations territoriales, la Normandie fait preuve d’initiatives avec par exemple, avec les pôles de santé. Ce thème sera évoqué en deux parties.
1 / Les enfants de Ganil, le Grand accélérateur national à ions lourds, installéà Caen et les pépites du numérique : histoires de start-up, la force de Normandy French Tech, conditions de la réussite et de l’attractivité pour les jeunes, témoignages de créateurs de start-up.
2 / Des innovations territoriales : Comment résister aux fractures territoriales et faciliter le développement de tous les territoires? Exemple : La Normandie est pionnière dans l’organisation des soins de premier recours avec la mise en place des pôles de santé.
Quatrième table ronde : La Normandie et la culture
La Normandie est une extraordinaire terre de créations. Elle participe à la construction du livre en Europe. Chaque année, un auteur, un acteur, un metteur en scène rafle un prix littéraire, un Molière. Soyons fiers de cette fertilité intellectuelle.
Les Premières Assises de la Normandie devraient être conclues par Bernard Cazeneuve, ministre de l’Intérieur et ancien député-maire de Cherbourg.