Sur l'Etoile de Normandie nous n'avons jamais cessé de le dire: entre le projet de créer un parc de 71 éoliennes marines à 12km environ au large des plages du Débarquement (Courseulles et Arromanches) et le projet de créer un site UNESCO pour préserver le patrimoine historique du DDay 1944 ce sera "àplus fort la pouque!".
Un autre pensait la même chose (en off) c'était un certain... Laurent Beauvais que nous avions rencontré et interrogé sur cette délicate question à la sortie d'une réunion à Arromanches lors du débat public local organisé en juin 2013.
http://normandie.canalblog.com/archives/2013/06/15/27434749.html
Le match mano a mano semble enfin débuter: les associations de protection du patrimoine dont la SPPEF (Société protectrice des paysages et de l'esthétique de la France) pour laquelle nous avions écrit un cahier d'acteurs démontrant l'importance du patrimoine historique et esthétique de la côte normande (tant pour la Seconde Guerre Mondiale que pour l'invention de notre rapport moderne au littoral), montent au créneau en déposant un recours avec l'idée simple que ne cessions de clamer ici:
Des éoliennes sur un site patrimonial inscrit à l'UNESCO c'est impossible!
http://normandie.canalblog.com/archives/2015/10/12/32765968.html
http://normandie.canalblog.com/archives/2016/01/14/33210463.html
Avec pour précédent le cas exemplaire de la Baie du Mont Saint Michel inscrite depuis 1983 à l'UNESCO et qui a bien failli ne plus l'être si les projets de bouquets d'éoliennes géantes posés sur tous les "montjoie" (belvédères sur le Mont St Michel) entourant la baie à 30 kilomètres à la ronde n'avaient pas été immédiatement suspendus...
Eolien en mer:recours contre le parc en Normandie
Huit associations ont annoncé lundi avoir déposé un recours contre l'arrêté préfectoral autorisant le parc éolien en mer dit de Courseulles-sur-mer (Calvados), prévu par EDF au large des plages du Débarquement en Normandie.
La cour administrative d'appel de Nantes a confirméà l'AFP le dépôt le 11 octobre d'un recours contre ce projet.
Pour les associations, le projet de 75 éoliennes de 450 MW en tout à 10 km au large, équivaut à"une destruction de ce site emblématique des plages du Débarquement", qui fait l'objet d'un projet de classement au patrimoine mondial de l'Unesco, selon leur communiqué commun.
Le recours émane de l'association Libre Horizon, membre du réseau "Pour un littoral sans éoliennes" (Pulse). S'y sont joints des associations de lutte contre l'éolien mais aussi D-Day heritage, créée pour soutenir le classement à l'Unesco, et présidée par Bernard Loing, ancien directeur de cabinet de l'ancien ministre PS des PTT Louis Mexandeau, et président de 2007 à 2012 de la conférence internationale des ONG de l'Unesco.
Participent également à ce recours, le Grape (Groupement régional des associations de l'environnement de Basse-Normandie), pourtant membre du réseau France nature environnement (FNE) qui, lui, soutient les projets éoliens offshore autorisés par les préfets. L'association de défense du milieu marin Robin des bois co-signe également ce recours ainsi que la Société pour la Protection des Paysages et de l'Esthétique de la France (SPPEF) créée en 1901.
Les éoliennes seront "très visibles", affirment les associations dans leur communiqué commun. Lors du débat public organisé en 2013 sur ce projet, un ingénieur au CNRS, Jean-Marc Veizien, avait lui comparé l'impact visuel de chaque éolienne à"une moitié d'ongle au bout d'un bras tendu".
Les associations dénoncent en outre ce qu'elles considèrent comme "une profanation du cimetière marin (...) où les innombrables épaves des navires de guerre" coulées en juin 1944 sont pour elles "autant de sépultures" pour les soldats morts "pour sauver la France et l'Europe de la tyrannie".
Elles justifient en outre leur recours par "l'incidence sur l'environnement" du parc.
Le 12 octobre la Chambre de commerce de Cherbourg (Manche) a, quant à elle, diffusé un manifeste pour soutenir le projet de Courseulles, signé par le député PS Philippe Duron, 10 maires de communes littorales du Calvados et six responsables économiques. Le recours s'ajoute à ceux déposés ces derniers mois contre les deux autres parcs autorisés au large des côtes françaises, Fécamp (Seine-maritime) et Saint-Nazaire (Loire-atlantique).