Le géographe controversé Christophe Guilluy sort ce mercredi 14 septembre 2016 un nouveau livre qui, reprenant les thèses de son étude précédente, tire désormais la sonnette d'alarme:
Le séparatisme territorial et social entre les centres métropolitains branchés sur la mondialisation et les périphéries de la relégation sociale et du déclassement est établi.
La République n'est donc plus une et indivisible et cette sécession est certainement plus grave plus inquiétante que ces tendances au séparatisme, à l'irrédentisme qui sont portées par les communautarismes les plus bruyants médiatiquement parlant (les minorités sexuelles, les diverses communautés culturelles et religieuses, les régionalismes ethno-linguistiques).
Pourquoi? parce que ce séparatisme- là est silencieux et qu'il est le fait de la majorité de ce qu'il est encore convenu d'appeler (pour combien de temps encore?) la nation française...
Alors, une fois encore, il faudra lire ce nouveau livre brûlant de Christophe Guilluy et, une fois encore, il faudra appliquer à cette lecture notre modération normande autant par principe (soyons fidèles à nos valeurs normandes) que par souci de respecter les réalités de la géographie humaine normande où l'on pourrait voir, à la fois, le symptôme décrit par Guilluy (en Normandie comme ailleurs hélas) mais aussi le remède sinon l'antidote au drame décrit par Guilluy car la Normandie a la chance insigne de n'avoir surtout pas une ville métropolitaine unique qui viderait la région pour son seul profit mais de bénéficier du réseau de villes moyennes le plus dense de France et d'avoir trois grandes agglomérations pouvant compter dans la complémentarité au lieu de n'en avoir qu'une seule.
Ce modèle géographique urbain normand qui est celui d'un véritable fédéralisme régional qui pourrait fonctionner pour créer cette solidarité territoriale qui meurt dans le constat de Guilluy, pourrait être activéaux portes de la monstrueuse région mégalopolitaine parisienne comme une véritable alternative politique.
Mais encore faudrait-il qu'un mauvais esprit de clocher entre Caen, Rouen et Le Havre (qui, par exemple, ne veulent pas faire un pôle métropolitain commun) soit enfin dépassé: la nouvelle collectivité régionale normande qui a su organiser un équilibre complémentaire entre son site caennais et son site rouennais montre l'exemple.
- Lire ci-après, cet entretien accordé au magazine Marianne (n°1014 du 9 au 15 septembre 2015) par Christophe GUILLUY: