"Au lendemain de la Saint Michel, la première édition du "Normandie Viking festival" galvanise la culture normande, à Rennes..."
Faudrait-il, un jour, que les Normands aient, un jour, à lire pareille phrase dans les pages de Ouest-France, le quotidien de l'aire d'influence bretonne dans le "Grand Ouest"?
La réponse est doublement NON!
Pour deux raisons:
1) En Bretagne, l'identité néo-celtique bretonnante a pris toute la place symbolique et médiatique au point qu'il est aujourd'hui devenu quasiment impossible de faire la publicité des autres identités régionales françaises en Bretagne. Voire, l'identité culturelle bretonne se simplifie tout en devenant un véritable produit industriel du marketing territorial identitaire: la "Haute Bretagne" (Ile et Vilaine et Loire Atlantique) ou Bretagne galèsese fait recouvrir par la Bretagne bretonnante. En témoigne les panneaux autoroutiers signalant notre arrivée dans la ville de "Roazhon" quand on vient de Normandie.
2) La Normandie,région dont l'identité se fonde, avant tout, parle constat, l'étude ou la contemplation d'un patrimoinehistorique, institutionnel, architectural ou culturel n'a pas besoin d'avoir recours à la mythomanie identitaire collective pour créer du lien entre les individus à partir d'un imaginaire communautaire qui s'imposerait à tous. En Normandie, c'est précisément le contraire: pas de filière industrielle de l'identité régionale dans une logique de marketing productiviste et médiatique. Nul besoin d'un "kit identitaire", l'identité normande se plaçant délibérément dans le for intérieur, dans la contemplation et la méditation d'un bien public régional normand qui permet, tout à chacun, un libre enracinement identitaire, une manière d'être...
Non pas pour être plus Normand que le reste de l'humanité entière mais pour être plus soi-même grâce à la Normandie.
Ou encore, pour le dire d'un mot ou presque, avec une vieille expression normande du Nord-Cotentin:
Etre "Sire de sei", c'est à dire, être le "Seigneur de soi-même"...
Commentaire de Florestan:
Le 17 mars, c'est la Saint Patrick, saint patron de l'Irlande. La fête de la Bretagne n'est-ce pas plutôt la Saint Yves?
La celtitude, voire une hypothétique vikingnitude, c'est la certitude d'être seul dans une confusion collective... Comme une olive dénoyautée sur une pizza mondialisée qui n'aurait plus rien à voir avec Naples et l'Italie!