Maîtrise d'oeuvre et maîtrise d'ouvrage, tout le monde connait ça en France puisque les décideurs ont l'habitude de décider et que les ingénieurs ont l'habitude de s'ingénier auprès des... décideurs qui décident puisqu'ils doivent financer.
Mais la maîtrise d'usage?
C'est quoi ça?
Doit-elle sortir toute armée de la casquette du préfet ou de la préfète? Ou de l'ingénieur qui doit penser à tout puisqu'il a été payé pour ça et qu'il est diplômé pour ça? Les riverains et les usagers d'un projet doivent faire confiance aux ingénieurs et décideurs des deux premières maîtrises (oeuvre et ouvrage) comme les enfants doivent donner la main à leurs parents quand il faut traverser la chaussée lorsque le petit bonhomme est au vert.
Cela est l'idéal. Mais la réalité est toujours plus complexe et les démocraties adultes ont appris, précisément, à ne plus infantiliser les citoyens usagers ou riverains d'un projet: on appelle ça la démocratie de la maîtrise d'usage de co-construction des projets. Car c'est plus efficace de faire fonctionner au départ d'un projet mille, dix mille cerveaux en réseau plutôt qu'un seul!
Tant que les enquêtes publiques se feront a posteriori ou que les débats publics ne seront pas prescriptifs, la maîtrise d'usage sera l'otage des nimbystes et des zadistes avec, in fine, des CRS pour trancher un débat public d'intérêt général.
CONSTERNANT!
Ci-après, l'annonce officielle par la Préfecture régionale de Normandie de l'enquête publique pour la création de la ligne ferroviaire Fret Serqueux-Gisors pour le désenclavement ferroviaire du port du Havre vers la région parisienne.
- Sur le terrain, faute d'avoir anticipé la démocratie de la maîtrise d'usage dès la conception du projet, la mobilisation contre le projet se cristallise notamment dans le pays de Bray: