Les résultats de l'Enquête publique sur le futur champ d'éoliennes marines au large de Courseulles sur Mer viennent de tomber sans surprises:
1) Avis favorable au projet
2) Une enquête d'utilité publique en France ne sert à... rien!
Et elle ne sert d'autant moins à rien que la problématique de fond, étant au fond (de la mer?), il est difficile pour tous les acteurs plus ou moins honnêtes de ce dossier d'aller plonger au fond pour la remonter à la surface.
De quoi s'agit-il?
Le littoral des plages et horizon marin du site historique du Débarquement de 1944 (dont le 72ème anniversaire sera célébré cette année, précisément, à Courseulles sur Mer et Port en Bessin ) fait l'objet de deux procédures administratives en raison de deux grands projets que tous nos portes cravates professionnels nous disent qu'ils ne sont ni concurrents, ni incompatibles:
1) La création d'un parc éolien marin au large des plages du DDay 1944 (à environ 10 km des côtes pour l'éolienne de 176 mètres de haut la plus proche...)
2) La création d'un site de mémoire historique à inscrire sur la liste du patrimoine mondial de l'Humanité de l'UNESCO.
Chaque dossier est actuellement en cours d'instruction avec son agenda propre.Et personne n'est capable de nous assurer véritablement que l'UNESCO sera capable d'avoir la souplesse d'esprit de tolérer aux larges des côtes du Bessin ce qu'elle a fermement refuséà 30 km à la ronde autour de la... Baie du Mont Saint Michel déjà classée au Patrimoine Mondial.
Etrange silence de l'enquêteur public dans son rapport sur ce point essentiel et bien embêtant...
Alors, nous vous révélons l'information suivante:
Lors d'une réunion du débat public préalable organisé par la commission nationale du débat public pendant le mois de juin 2013 (réunion d'Arromanches), nous avions posé la délicate question à ... Laurent Beauvais qui nous avait répondu que le dossier serait finalement tranché"à plus fort la pouque" en quelque sorte! En clair: une course de vitesse dans l'instruction des dossiers entre l'inscription UNESCO, d'une part, et la création du site industriel éolien d'autre part.
Si le classement UNESCO intervenait AVANTla décision définitive de commencer les travaux éoliens au large des plages du Débarquement (il est très probable qu'il puisse en être ainsi car il y aura des recours des opposants au parc éolien retardant d'autant la déclaration d'utilité publique qui donnera le droit de commencer les travaux), les exigences de l'UNESCO pour préserver esthétiquement le site risquent de mettre en cause l'intérêt commercial et industriel d'un parc éolien au large des côtes.
En revanche, si le projet industriel éolien avance plus vite que l'instruction du projet de candidature à l'UNESCO, la contrainte industrielle et esthétique sur le site historique risque d'annuler le processus d'inscription à l'UNESCO où les fonctionnaires internationaux commencent en avoir plus qu'assez de la désinvolture des élus et hauts fonctionnaires français en matière de protection et de valorisation du patrimoine culturel réduit à la sur-exploitation de la poule aux oeufs d'or touristique!
Moralité: On ne peut pas palper, surtout en Normandie, le beurre, l'argent du beurre et le ... cul de la crémière!