En juillet prochain, la Commission européenne doit confirmer définitivement son engagement dans le projet de canal à gabarit européen Seine-Nord-Europe (SNE) d'un montant de 5 milliards d'euros et qui mettre en connexion directe l'axe fluvial de la Seine, la région parisienne et les ports de la Rangée Nord européenne (Anvers et Rotterdam) via l'Oise et l'Escaut.
http://www.vnf.fr/sne/article.php3?id_article=56&id_rubrique=63&lang=fr
L'enjeu est, bien entendu, l'approvisionnement de la mégalopole parisienne de 11 millions d'habitants: Le GPM du Havre possède encore 55% du marché des chargeurs parisiens, un marché où domine le conteneur. Mais cela concerne aussi le GPM de Rouen qui reste encore le premier port européen exportateur de céréales. Or sur ces deux marchés essentiels pour les ports normands de la Vallée de la Seine rassemblés avec le port fluvial de Paris dans un GIE baptisé"HAROPA" (harbours of Paris), le port d'Anvers et dans une moindre mesure le port de Rotterdam, sont des concurrents directs et redoutables moins par les qualités nautiques intrinsèques des ports concernés (Le Havre est techniquement plus accessible et plus performant que le port d'Anvers) que par la qualité de l'ingénierie logistique et commerciale que déploient les autorités portuaires municipales anversoises (pour ne prendre que cet exemple) pour le contrôle d'un hinterland qui s'étend du Nord vers le Sud (Lyon désormais) avec le marché parisien en ligne de mire...
Dans un rayon maximum de 1000 km en Europe, un client chargeur trouvera au moins deux ports internationaux plus ou moins performants et en concurrence pour ses affaires: la bataille des ports se gagne donc bien à terreet ce sont les équipes commerciales d'un port qui contrôlent l'hinterland et non l'inverse...
- Le vrai enjeu est donc celui-ci:
1) Comment faire en sorte de recréer une culture authentique d'économie maritime au sud du futur canal SNE?
2) Comment organiser l'alternative d'un corridor de fret ferroviaire Ouest-Est pour brancher les ports normands de la Vallée de la Seine, en tant qu'avant-port européen, non plus seulement que sur la région parisienne mais plus loin vers l'Est et l'Europe centrale, afin de recouper un hinterland commercial et logistique anversois qui progresse sur l'axe (saturé) Lille- Paris- Lyon-Marseille?
Le 29 juin 2015 se tiendra donc une importante table-ronde au Havre (une de plus...) des acteurs régionaux normands des milieux portuaires et logistiques: c'est la table ronde de la dernière chance.
Il est URGENT de passer des jérémiades au lobbying !
http://www.tendanceouest.com/actualite-108234-economie-le-canal-seine-nord-danger-.html
Economie : le Canal Seine-Nord, un danger ?
16h01 - 22 juin 2015 - par B.P
Avant la dernière semaine de juin sera organisée au Havre une table ronde autour de la construction du Canal Seine-Nord.
Un canal qui reliera l'Oise aux ports du nord de l'Europe. La réunion est impulsée par la députée seinomarine Valérie Fourneyron dans le but d'échanger sur les enjeux de ce canal pour les ports du Havre et de Rouen. "Tous les acteurs économiques et administratifs normands seront invités, mais il s'agit avant tout de rentrer dans l'opérationnel, le pragmatique et l'efficace", indique la députée.
Un projet qui suscite des inquiétudes
Une table ronde où chacun pourra exprimer sa préoccupation quant à la construction de ce canal de 106 km : "Un axe de communication majeur qui offre aux ports du Benelux un accès direct au principal marché français, l'Île-de-France", s'indignent Christian Hérail et Vianney de Chalus, respectivement présidents des CCI Rouen et du Havre.
Effectivement, les deux représentants des CCI estiment que la construction du canal compromet le développement du hub portuaire Rouen-Le Havre, en transférant les flux de l'axe Seine Est-Ouest vers l'axe Seine-Nord grâce à cette infrastructure."Il est regrettable que dans le contexte de concurrence avec les ports de l'Europe du Nord, l'impact du canal Seine-Nord sur le trafic des ports du Havre et de Rouen, mais aussi des autres ports normands, n'ait pas été véritablement évalué", ajoutent-ils. Des préoccupations légitimes lorsque l'on connaît la domination des ports d'Anvers et de Rotterdam.
"Saisir l'opportunité"
Devant la concrétisation du projet qui coûtera près de 4,5 milliards d'euros et dont une partie pourra être financée par l'Union Européenne, l'heure est pourtant à l'optimisme du côté de l'élue : "L'objectif est de savoir comment faire de cette nouvelle infrastructure un moyen d'accroître et de renforcer notre position.Il nous faut identifier les freins à notre développement qu'ils soient d'ordre administratif, logistique ou autres."