Il faut avoir une sacrée dose de sang-froid, de conviction, de volonté, de fermeté pour défendre une belle idée collective qui élève... Une belle idée qui exige que les paroles et les actes de soi-disant responsables publics soient enfin à la hauteur.

Que certains entrepreneurs du spectacle d'eux-mêmes se vautrent régulièrement dans la médiocrité et la mesquinerie pour toujours caresser la bêtise dans le sens du poil afin d'en retirer un bénéfice électoral, c'est, hélas, le prix à payer de la démocratie. Mais que des soi-disant représentants de la société civile régionale (qui ne représentent qu'eux -mêmes) qui ne sont pas soumis à la terrible obligation de jouer leur mandat dans les urnes rivalisent dans cette médiocrité intellectuelle, ce manque de courage, cela ne mérite qu'un infini mépris !

Un conseil économique social environnemental régional doit-il être un cénacle d'arrière garde, la caisse de résonnance de la peur de quelques lobbies patronaux  ou de hauts fonctionnaires jacobins qui pensent avec leurs pieds? Ou doit-il être le lieu d'un vrai débat public régional approfondi, libre de toute pression extérieure,loin de toutes les mesquineries politiciennes d'un lobby fabiusien seino-marin finissant (cf. les révélations du site Médiapart)?

Gérard Lissot, en clochemerleux rouennais...

Le dernier avis du CESER de Haute-Normandie encore présidé par l'aimable arrondisseur d'angles Gérard LISSOT plaidant pour TOUTAROUEN est proprement sidérant par son manque total de courage et de vision pour la future Normandie,alors que tous les experts (pensons au collectif des Quinze géographes universitaires normands), les plus fins connaisseurs du dossier normand et les plus lucides responsables politiques SONT UNANIMES pour dire que la solution d'une CAPITALE FEDERATIVE est la SEULE SOLUTION REALISTE !

Au delà de notre immense déception, au delà du fait qu'un Gérard Lissot jadis plus courageux sur nos affaires normandes (sur la LNPN ou sur la question portuaire) emmène sa troupe (récalcitrante...) rejoindre l'armée déjà nombreuse des idiots utiles  qui tournent la lourde manivelle du clochemerle normand, nous posons la question qui n'est pas encore posée dans le cadre de la réforme régionale en cours...

A savoir celle de la réforme du CESER qui représente, parait-il, la société civile régionale auprès du Conseil Régional, mais dont les membres sont choisis par Monsieur le Préfet sur proposition du Président de région avec toutes les opaques connivences que cela suppose derrière pour entrer dans cette assemblée de caciques qui ne représentent qu'eux-mêmes !

Ajoutons à cela que les deux CESER normands ne comptent dans leur rang aucun représentant des associations cuturelles ou régionalistes normandes: 

Les groupements de la société civile qui ont la Normandie pour objet d'intérêt ou d'étude principal ne sont pas représentés au CESER !

• Ci-après l'analyse sans concession proposé par la feuille d'information NORMANDIE XXL:

Une victoire à l’arrachée de Gérard Lissot, président du Ceser HN, pour un combat sans objet

Normandiexxl 8 juin2015

Terrain.

Le Conseil économique et social de Haute-Normandie, assemblée aux avis d’experts habituellement mesurés, ressort la hache de guerre en proposant que la Normandie n’ait qu’une capitale administrative unique, regroupant le chef-lieu (c’est-à-dire la Préfecture) et siège de la Région. Tout le contraire de la doxa adoptée, même par un rouennolâtre du départ comme Nicolas Mayer Rossignol, qui ne parle désormais que d’égalité de la répartition des pouvoirs. On vous emmène au sein de la mêlée.

C’était une petite ligne anodine du programme de la réunion du Ceser de Haute Normandie du 8 juin « Position sur le chef-lieu provisoire de la Normandie » oùà une question formelle on pouvait s’attendre à une réponse du même ordre, à savoir l’acceptation de Rouen comme chef-lieu provisoire de la Normandie jusqu’aux élections régionales. Le Ceser est allé bien au-delà de la formulation d’un avis et a relancé la querelle de la capitale ou plutôt des sièges respectifs de la Préfecture et du Conseil Régional. Querelle bien inutile puisqu’il est écrit dans la loi, que c’est l’assemblée élue en décembre qui en décidera dans l’année 2016.

Pourquoi Rouen ?

Dans l’esprit du Ceser il s’agit de regrouper :« les états-majors » dans une seule ville », ce qui intègre :« le Préfet et son secrétariat général aux affaires régionales pour l’Etat, le Président, son Cabinet et sa Direction Générale des Services pour le Conseil régional. » Le choix de la ville de Rouen est d’autant plus évident pour le Ceser que la loi a permis à l’agglomération d’obtenir le statut de métropole et est, de fait « destinée à devenir un acteur majeur sur la scène normande. »

Les raisons de cette concentration des pouvoirs se fondent, selon les arguments présentés par le rapporteur, Jean Luc Léger, directeur du Comité régional des associations de la jeunesse et éducation populaire, sur la recherche d’une plus grande « efficience » comme on dit dans le jargon administratif (remarquons au passage que le mot « efficacité » indique que les choses s’accomplissent alors qu’efficience n’indique qu’une potentialité de rendement).  « Il y a dans ce choix une conviction fondée sur un principe simple : ceux qui doivent se parler au quotidien doivent être côte à côte » nous dit le rapport …dommage que le téléphone et l’internet n’aient pas encore été inventés pour le Ceser.

En France le provisoire est fait pour durer

Autre argument pour justifier cette concentration, le statut de Rouen chef lieu provisoire, va amener à créer déjà une organisation qu’il importe de ne pas changer « Si le décret confirme le choix de Rouen comme chef-lieu provisoire, il serait inutile et risqué de déstabiliser les services qui s’engagent d’ores et déjà dans un profond mouvement de réorganisation. Le chef-lieu provisoire doit donc aussi être le chef-lieu définitif. » On applique le vieil adage populaire : en France le provisoire dure longtemps.

Pour le Ceser :cette centralisation de pouvoir ne nuit en rien à l’équilibre des territoires,et ne s’oppose pas à ce que certaines directions de l’Etat soient réparties dans les trois villes comme ce fut annoncé pour ARS et le Rectorat à Caen, on voit aussi très bien les Douanes au Havre.

Une opposition argumentée

Nombre de conseillers sont intervenus, la plupart d’entre eux ont rappelé qu’il y avait un texte de loi qui confiait cette décision à l’Assemblée élue et que c’était à elle qu’il fallait s’en rapporter, ils ont aussi déploré qu’aucune tentative de dialogue n’ait été faite en direction du Ceser de Basse Normandie et les représentants des syndicats ont, comme c’est leur rôle, rappelé leurs craintes quant à la gestion des personnels.

Jean Pierre Delaporte de la chambre agriculture de l’Eure a souligné que « ça commence mal si les Ceser n’arrivent pas à se mettre d’accord » annonçant qu’il votait contre.

Gérard Granier du Centre d’action régional pour le développement de l’éducation à l’environnement (Cardere) souligne : « qu’une région n’est pas une entreprise, elle doit respecter les désirs des citoyens et ce n’est pas le cas du choix qui a été fait par le Ceser ». Il ressent dans ce rassemblement des états-majors : « une vision militaire de l’organisation et dans la concentration des pouvoirs une source de déséquilibres. » Il constate : « qu’avec cet avis, on retrouve la vieille passion française de la centralisation »et choisit de s’abstenir lors du vote.

Manifestement mal à l’aise face à ce texte, Antoine Lafarge, parlant en son nom propre et non au nom du CRITT transport et logistique, affirme que la Normandie ne réussira que : « si équilibre Caen / Rouen / Le Havre est réalisé» il accepter néanmoins de voter en faveur de l’avis.

Nicolas Plantrou cherche à jouer le grand conciliateur et considère : « qu’’il faut dépassionner le débat, on est dans le symbole plus que dans la réalitééconomique ». D’une certaine manière l’avocat semble rassuréà la perspective que les deux Cours de justice de Rouen et de Caen, subsisteront.  Pour lui : « il faut relativiser car ce qui compte ce sont les entreprises et leur activité ne dépend ni de la Préfecture, ni de la Région. » Il vote pour l’avis.

Le vote se traduit par une débandade puisque 22 conseillers n’y prennent pas part, 9 s’abstiennent, 6 votent contre et 35 pour. L’avis est donc acceptéà une courte majorité. La veine frontale de Gérard Lissot est toute gonflée par l’émotion et un certain malaise est palpable dans l’assemblée...

• Lire le communiqué de presse du CESER HN (commenté par nos soins) :

• Lire le dossier de presse du CESER HN (extraits commentés par nos soins) suivi de la conclusion du texte de l'avis soumis au vote du CESER HN:

• Lire ci-après, le texte qui a servi à l'intervention du géographe Gérard GRANIER (université de Rouen) lors de cette fameuse séance du CESER HN, qui défend, bien évidemment, le respect des évidences les plus élémentaires de la géographie urbaine normande: Gérard GRANIER a refusé de participer à ce vote...

• Lire ci-après, la lettre de saisine officielle du CESER HN par le président de région de Haute-Normandie, un certain Nicolas Mayer-Rossignol qui ne cesse pourtant de plaider avec son colllègue Laurent Beauvais de Basse-Normandie pour la seule solution à la fois réaliste et courageuse de l'équilibre entre Caen et Rouen:

• Lire ci-après, la réaction vive des deux présidents de région normands suite au vote du CESER HN:

http://www.ouest-france.fr/normandie-2016-non-pas-tout-au-meme-endroit-3465178

Normandie 2016. "Non, pas tout au même endroit ! "