"Chpooom ! Chpooom !... Mais qu'est-ce que ce bruit Monsieur? Ce n'est rien Monsieur ! Ce sont les termites Monsieur !"
Nous le craignions... Et bien c'est fait ! Le remake fabiusien et rouennais du cultissime film de Georges Lautner (avec les célébrissimes répliques écrites par Michel Audiard) vient de sortir ! En avant première ce matin dans les pages du quotidien Paris-Normandie: le clochemerle normand est au comble de son "hystérisation" !
FABIUS, SANCHEZ, ROBERT, MACCIONI... On vous laisse le plaisir de deviner qui a repris le rôle de qui... Par contre, Nicolas MAYER ROSSIGNOL dans le rôle du gendre idéal qui voudrait bien se marier à une belle normande mais qui pourrait en être empêché par quelques tontons flingueurs, inutile de deviner hélas !
Avant de lire ce qui va suivre rappelons l'évidence:
1) LE RETOUR A UNE CAPITALE REGIONALE UNIQUE DANS LE CAS NORMAND EST IMPOSSIBLE: pour que soit définitivement confirmé le choix d'une ville où l'on puisse trouver, à la fois, le siège de la préfecture et le siège du conseil régional, il faudrait l'assentiment des 3/5ème des futurs conseillers régionaux normands: que cela soit Caen ou Rouen, il n'y aura aucune majorité dans le futur conseil régional pour légitimer une Normandie rouennaise ou une Normandie caennaise. Le député PRG du Calvados Alain TOURRET en introduisant cet amendement dans la nouvelle loi votée en janvier dernier, sauve le principe même de l'unité normande restée si longtemps impossible en raison des nombreux tirs de barrage des trop nombreux tontons flingueurs clochemerleux sévissant en Normandie !
2) IL Y A TOUT LIEU DE PENSER QUE LA MAJORITE DE LA FUTURE ASSEMBLEE REGIONALE NORMANDE SOIT DE DROITE: la confirmation d'une capitale unique à Rouen, ou dumoins, d'un chef lieu provisoire préfectoral de région à Rouen en juillet prochain aurait pour effet de faire désigner Caen comme siège du futur conseil régional et d'isoler encore un peu plus la Fabiusie rouennaise.C'est d'ailleurs, ce qu'Hervé MORIN et Joël BRUNEAU ont anticipé en prônant l'inverse de la solution éventée par la presse nationale la semaine passée et présentée par Laurent FABIUS lui-même dès septembre 2014.
L'ETOILE DE NORMANDIE vous demande donc de bien garder la tête froide jusqu'en juillet prochain sur cette question... capitale !
Future Normandie : Rouen sera la capitale de la nouvelle région
Évidemment, tout cela est encore provisoire mais les signes sont là. En nommant hier des préfets préfigurateurs des nouvelles régions qui sont déjà implantés dans les capitales probables - quand elles ne sont pas certaines à l’image de Strasbourg - le gouvernement envoie un signe qu’il sera difficile de remettre en cause: là où sont ces «préfigurateurs» seront demain les chefs-lieux des régions. Certains estiment sans doute qu’il sera possible de changer... Mais compte tenu des équilibres politiques, notamment en Normandie, l’affaire semble entendue. Rouen tient désormais la corde pour être la capitale de la Normandie, un statut que l’on voyait filer d’un mauvais œil vers Caen. Le préjudice aurait été important pour l’attractivité de la ville et de toute sa région, jusqu’à l’embouchure de la Seine. Désormais, tout sera une question d’équilibre. Au service des Normands, la Normandie devra marcher dans un seul sens, que l’on soit à Rugles ou à Saint-Hilaire-du-Harcouët.
Il l’attend d’un jour à l’autre. S’il a reçu hier sa feuille de route du Premier ministre pour « préfigurer » ce que sera la nouvelle Normandie au 1er janvier 2016, Pierre-Henry Maccioni, le préfet de la Haute-Normandie nommé hier parmi les sept « préfets préfigurateurs » qui mettront en musique les nouvelles régions, attend désormais un projet de décret. C’est ce document-là qui fixera de manière provisoire le chef-lieu - autrement dit la capitale administrative - de la future Normandie. Que contiendra-t-il ? Dans un large sourire et même s’il feint d’ignorer ce qui sera écrit dans ce projet de texte, tout laisse penser que Rouen sera bien la capitale normande. On peut respirer car Rouen disparaissant des cartes des préfectures de treize grandes régions eut été un très mauvais coup portéà la ville mais pas seulement à elle.
«La réforme doit faire faire des économies»
La place de la Seine-Maritime, département le plus peuplé des cinq départements normands, se trouve ainsi renforcée dans son rôle de locomotive. Toute l’habileté consistera désormais à jouer la carte de la capillarité en installant, ici et là, des services correspondant aux compétences des territoires. Pierre-Henry Maccioni a son idée sur la question mais préfère, pour l’heure, favoriser le dialogue et la concertation. Néanmoins, les décisions du conseil des ministres d’hier envoient quelques signes... Caen pourrait ainsi hériter de plusieurs directions administratives, comme le futur Rectorat normand, l’Agence régionale de santé, mais aussi les services liés à l’agriculture. Au Havre, des fonctions économiques, à l’image du siège d’HaRoPa, le regroupement des ports du Havre, Rouen et de Paris.
Pour l’heure, officiellement, rien n’est décidé. Et le préfet préfigurateur Pierre-Henry Maccioni, dès qu’il aura en main le projet de décret, engagera une concertation avec deux interlocuteurs, le président du conseil régional, Nicolas Mayer-Rossignol, et le maire de Rouen, Yvon Robert. Avant la fin juin, il remettra ses conclusions au gouvernement qui arrêtera ses décisions et prendra un décret courant juillet. Ce texte fixera le siège du chef-lieu. Un choix pour l’instant provisoire et qui ne deviendra définitif que courant 2016, après les élections régionales du mois de décembre prochain et la fusion des régions.
En parallèle de l’organisation des institutions, une importante concertation va être conduite avec les organisations syndicales représentants les fonctionnaires de l’État. La date n’est pas encore fixée mais une première réunion devrait avoir lieu dans les quinze jours. Pour conduire ces projets, Pierre-Henry Maccioni sera accompagné de Sylvie Houspic, secrétaire générale aux affaires régionales, et Gaël Le Bourgeois, actuellement directeur adjoint de la Direction départementale de la cohésion sociale dans l’Essonne nommé hier directeur de projet. S’agissant de l’organisation de l’administration, le préfet remettra au gouvernement, «avant la fin avril», un état des lieux. Quant aux conséquences de la fusion des deux régions sur les effectifs, elles ne devraient toucher, selon Pierre-Henri Maccioni, «que les états-majors». «La réforme doit faire faire des économies aux contribuables», ajoute-t-il.
Rouen, qui avait inventé il y a quelques années un slogan finalement prémonitoire - «un R de capitale» - devrait donc prendre le statut de chef-lieu de la nouvelle région. Le conseil régional de Normandie, lui, pourrait se réunir à Caen pour ses sessions avec les 102 élus qui le composeront à partir du mois de décembre. Toutefois, le président du conseil régional pourrait travailler, au quotidien, depuis Rouen. «Le président de Région et le préfet, par les fonctions qu’ils exercent, doivent pouvoir travailler ensemble facilement», estiment les élus PS de Normandie qui publient une tribune commune (lire en page42).
Toutefois, ce sont les futurs conseillers régionaux de Normandie qui seront souverains. Ils auront à décider, sitôt élus, le lieu d’implantation de leur assemblée. Caen ou Rouen ? Jean-Léonce Dupont, le président UDI du conseil départemental du Calvados, qui militait activement pour faire de Caen la capitale normande - «Caen, C comme capitale, tandis que Rouen n’en a que l’R!», disait-il la semaine passée -, estime que «c’est à Caen que devrait donc s’installer le futur conseil régional de Normandie, sauf à ce qu’un vote des 3/5e des futurs élus régionaux n’en décide autrement. Considérant que l’État se réserve le dernier mot si un conseil régional contestait le choix de la préfecture, les dés semblent désormais jetés», écrit-il sur son blog.
Rouen, Caen, Le Havre, mais aussi Évreux, Saint-Lô, Cherbourg, Alençon, Dieppe, Vernon... La nouvelle Normandie se dessine dans le sens de l’Histoire. Celle d’hier. Celle de demain.
Stéphane Siret
s.siret@presse-normande.com
En vidéo sur paris-normandie.fr, les explications de Pierre-Henry Maccioni
« Tous les territoires sont gagnants »
Frédéric Sanchez affiche un large sourire. Du haut de son bureau de président, au 5e étage de Rouen Métropole, il se réjouit que la capitale de la Haute-Normandie soit, demain, celle de la Normandie réunifiée.
«Il faut sortir des propos de la division et entrer dans la construction de la Normandie forte, ambitieuse et dont nous avons la responsabilité historique». Le président de Rouen Métropole, Frédéric Sanchez, est ravi. Et sort volontiers d’un silence qui lui fut reproché, comme pour les autres élus socialistes de la région. «Je ne commente jamais les rumeurs», dit-il. Tenu par l’agenda du gouvernement et les annonces que le ministre de l’Intérieur réservait pour le Conseil des ministres, Frédéric Sanchez ne voulait pas se livrer à une spéculation hasardeuse et un quelconque débat.
«Le gouvernement a envoyé des signaux forts, souligne Frédéric Sanchez. Notamment, ajoute-t-il, sur la façon dont on peut mettre en valeur les grands territoires». «Le préfet préfigurateur est à Rouen et c’est le signal envoyé d’un chef-lieu situéà Rouen, qui est ainsi reconnue, comme Nantes ou Rennes, avec la responsabilité de la seule métropole en Normandie». C’est également la ligne que traçait depuis un peu plus d’un an le président de la Région Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, qui plaidait pour que la future capitale régionale soit installée à Rouen, «seule métropole entre Lille et Rennes».
Pour Frédéric Sanchez, il n’y a pas d’équivoque possible. «La liste d’implantation des préfets préfigurateurs et la concertation qui s’organise signalent que le législateur a reconnu il y a un peu plus d’un an en créant de nouvelles métropoles». Si la future capitale est à Rouen, Frédéric Sanchez salue «le respect»des territoires. «Tous les territoires sont gagnants et toute la Normandie sera gagnante», estime-t-il, notant, au passage, la décision de nommer le recteur de Caen, comme « coordonnateur » de la future académie normande, et la directrice générale de l’Agence régionale de Santé de Basse-Normandie comme chef de file de la compétence santéà l’échelle d’un territoire de plus de trois millions d’habitants.
«Je ne suis pas pour l’hégémonie rouennaise»
Dans la perspective des répartitions, Frédéric Sanchez souligne aussi la vocation de Caen en matière de recherches avec le siège du CNRS. Sur le champ économique, le poids du Havre semble une évidence et le président de la Métropole plaide pour que le siège d’HaRoPa, la réunion des ports du Havre, de Rouen et de Paris, soit installé dans celui qui est l’un des plus grands ports d’Europe.
Et quid du conseil régional ? Frédéric Sanchez estime qu’il serait «plus simple et plus efficace» - parce qu’ils se voient, avec le préfet, une ou plusieurs fois par semaine - que le futur président du conseil régional de Normandie ait son bureau «dans la même ville que le chef-lieu». En l’occurrence Rouen. Quitte à ce que les sessions - environ quatre par an - se déroulent à Caen. Ce que la loi rend possible.
«Je ne suis par pour l’hégémonie rouennaise, assure Frédéric Sanchez. Mais je pense que c’est une chance pour la Normandie qu’il y a une métropole en Normandie». L’élu socialiste se dit «attentif» aux grands équilibres et respect des territoires. «Deux tiers des Normands ne vivent ni à Rouen, ni à Caen, ni auHavre», dit-il. «Nous sommes dans un esprit de complémentarité. S’il n’y a pas d’équilibre, il n’y aura pas de confiance et pas de travail en commun». Le vrai travail commence maintenant.
T. R. et ST. S.
« Rien n’est encore joué»
Selon le chef de file de la droite et du centre pour les élections régionales, Hervé Morin (UDI), le débat n’est pas clos.
Que vous inspire le choix du préfet de Haute-Normandie comme préfet préfigurateur de la future Normandie?
« Moi j’écoute le Premier ministre : ça ne préjuge en rien du choix de la future préfecture ».
C’est quand même un signal fort...
« Non. Je ne le crois pas. Simplement le préfet de la Seine-Maritime est considéré comme un proche de Laurent Fabius, et donc il était assez logique qu’il soit désigné».
Pour vous, ce n’est pas joué?
« Je n’ai pas changé d’avis, moi. Je considère qu’on ne peut pas construire la future Normandie en donnant comme premier message aux deux autres villes importantes, et notamment à Caen, le sentiment qu’elles ont perdu. Je pense que c’est une vraie erreur ».
Entre Rouen, Caen et LeHavre, le débat n’est donc pas clos...
« Non, et je continuerai à tenir le même discours parce que je pense qu’on doit profiter des atouts et des différences des trois villes pour construire un système équilibré, qui irrigue tout le territoire avec un réseau ferroviaire enfin digne de ce nom. Ensuite, il faudra spécialiser chaque grande ville par zone de compétence ».
Par exemple?
« Je continue à dire que Le Havre doit accueillir l’essentiel des structures et des compétences économiques qui dépendent de la Région. Dans ce domaine, ce n’est pas l’État qui joue un rôle premier. Donc ce sera à la Région de décider. Après, on peut imaginer toutes les configurations. Que tout ce qui concerne l’environnement et l’agriculture soit à Caen, et que ce qui a trait aux affaires sociales soit à Rouen. Ou l’inverse... Ensuite faire en sorte que lorsque les services de l’État et de la Région ont à se réunir, ils puissent le faire dans une même ville ».
Vous vous êtes tout de même prononcé en faveur du siège du conseil régional à Caen...
« Oui, par souci d’équilibre, dans la mesure où il était annoncé que le chef-lieu de la Normandie serait à Rouen ».
Quelle serait votre méthode de travail si vous étiez portéà la tête de la région réunifiée?
« J’ai l’expérience de l’énorme travail de réorganisation qui a été mené lors de mon passage au ministère de la Défense. Ma méthode est de beaucoup écouter, d’être attentif, de faire partager son enthousiasme et de faire en sorte que progressivement, on ait une ambition collective. Ça nécessite beaucoup d’attention, de respect du personnel, pour que cette réunification soit vécue comme une véritable chance ».
Propos recueillis par Franck boitelle
La fusion des rectorats et des ARS
Christophe Prochasson, recteur de l’académie de Caen, sera chargé de préparer la fusion des deux rectorats normands. Monique Ricomes préparera la future Agence régionale de santé.
Le gouvernement a nommé neuf recteurs coordonnateurs, dans les régions caractérisées par la présence de plusieurs académies. Si la personnalité de Christophe Prochasson n’évoque pour l’instant pas grand-chose auprès des syndicats enseignants de l’académie de Rouen, ces derniers se montrent perplexes. «L’expérience montre que la fusion se caractérise par des réductions de moyens, note Sébastien Salmon (Snes-FSU). On va économiser des postes, mais les élèves et les profs seront toujours là, il faudra bien du monde pour les gérer.»
Même son de cloche à SE-Unsa, où Thierry Patinaux se dit avant tout inquiet «pour les personnels administratifs, qui sont souvent des fonctionnaires de catégorie C, avec les plus bas salaires». Sur la possibilité d’un rectorat à Caen, «on ne ferait que revenir à la situation qui prévalait il y a 50 ans», tempère-t-il. Cette fusion dépasse par ailleurs le seul cadre des frontières de la Normandie, puisque l’académie de Caen regroupe depuis une cinquantaine d’années les établissements de... Saint-Pierre-et-Miquelon.
Du côté de l’Agence régionale de santé (ARS), pas de commentaire quant à la nomination de Monique Ricomes, actuelle directrice générale de l’ARS de Basse-Normandie, au poste de directrice préfiguratrice de l’ARS normande ; les services communication renvoient vers le ministère de la Santé. Dans le milieu médical, l’annonce ne fait ni chaud ni froid. «Ça ne m’inspire pas grand-chose. Géographiquement, ça me paraît être un bon choix, commente Philippe Mauboussin, président haut-normand de la Fédération des médecins de France. La fusion des ARS, ce n’est pas ce qui risque de changer le visage de la profession. Contrairement à la loi Touraine», tacle-t-il. Marc Wursthorn, de la Confédération des syndicats médicaux français dans l’Eure, y voit, lui, une contrainte géographique ; «Et ça veut certainement dire que, au final, ce sera Caen.» Mais, peu lui importe tant que la future ARS de la grande région prend les problèmes à bras-le-corps, «notamment réussir à faire venir des médecins dans la région», glisse-t-il.
T. D et A. Q.
Au 1er janvier 2016
Une nouvelle organisation pour Pôle emploi
«Le conseil d’administration de Pôle emploi a donné son feu vert pour une fusion au 1erjanvier 2016. Il n’y aura plus un Pôle emploi haut et bas-normand mais un Pôle emploi normand, confirme le directeur Haute-Normandie, Thierry Lemerle. Mais le rapprochement n’aura pas d’incidence sur le nombre d’agences et d’agents concernés, assure le directeur. Cela dit, nous n’aurons évidemment plus deux directions régionales mais une direction normande». Sur le terrain, au gré des priorités, le travail évolue. Ainsi, les conseillers se concentrent davantage sur le suivi des demandeurs les plus éloignés de l’emploi, le recours au web étant privilégié pour les autres.
f.boitelle@presse-normande.com
Commentaires de Florestan:
1° Les propos d'Hervé MORIN sont frappés au coin du bon sens...
2° La métropole de Rouen aurait surtout intérêt à se trouver un projet d'envergure national pour faire rayonner la Normandie au lieu de s'avachir dans la paresse intellectuelle de l'égoïsme de circonscription en gérant l'intérêt général normand au fil de l'eau des échéances électorales !
L'ETOILE DE NORMANDIE propose donc que ROUEN devienne la CAPITALE NATIONALE de l'ECONOMIE MARITIME: Rouen en ce domaine devenu très original en France (faisons la comparaison Rouen vs Bordeaux / Rouen vs Nantes... C'est plus pertinent que le clochermerle débile Rouen vs Caen) a des atouts inestimablesà mettre en valeur dans un réseau normand avec Le HAVREpremier port français pour les conteneurs et CAEN, technopole régionale avec un potentiel international en matière de recherche fondamentale et qui est aussi dotée d'un... port !
(L'Etoile de Normandie reviendra très prochainement sur la question essentielle d'un projet métropolitain rouennais au service de Rouen et de toute la Normandie...)
Cette chikaya devient vraiment insupportable et les réactions ne se sont pas faites attendre...
Premier porte-flingue à tirer depuis le camp d'en face, Jean-Léonce DUPONT, président UDI du Calvados... "Chpoom ! Chpoom !" il vise juste le bougre ce coup-ci en rappelant le préfet "préfigurateur"à la lettre de la loi (amendement Tourret)
Le texte écrit par Jean-Léonce Dupont, dans son intégralité :
"Préfigurer, c’est selon le Larousse, ce qui annonce un événement futur sous une forme imparfaite par exemple Une secousse, préfiguration du cataclysme.
Les premières déclarations du Préfet de Haute-Normandie, préfet-préfigurateur désigné hier en Conseil des ministres, méritent d’être entendues à l’aune de cette définition. Il dit en effet au micro de Tendance Ouest : "La logique veut que le Préfet de Région ne soit pas éloigné du Président de Région".
C’est faire là peu de cas de la loi du 16 janvier 2015 qui précise de manière très claire à propos de la résolution que le futur conseil régional devra voter avant le 1er juillet 2016 : « Cette résolution ne peut prévoir qu'une même unité urbaine regroupe le chef-lieu proposé, l'hôtel de la région et le lieu de la majorité des réunions du conseil régional que si elle est adoptée à la majorité des trois cinquièmes des membres du conseil régional. A défaut de résolution unique adoptée, les avis prévus aux 1° et 2° du présent II (cad nom et chef-lieu définitif de la région) sont réputés favorables et les délibérations fixant l'emplacement de l'hôtel de la région et les lieux de réunion du conseil régional ne peuvent prévoir qu'ils sont situés dans la même aire urbaine que le chef-lieu. »
Loin de moi l’idée de faire à l’Etat en région quelque procès d’intentions que ce soit, même si je considère que choisir les « préfigurateurs » parmi les Préfets en responsabilité territoriale n’est pas forcément le meilleur garant d’une étude réellement neutre des situations locales. En l’espèce, les propos tenus publiquement depuis Rouen conduisent à demander sans délai quelques éclaircissements sur leur signification tant ils sont éloignés du texte de la loi qu’on n’imagine mal ignorée d’un Préfet de la République, fût-il préfigurateur.
Il est vrai qu’il ne fait qu’accompagner docilement les élus socialistes normands menés par les deux actuels présidents de région qui, dans une tribune – quel hasard – publiée au lendemain des annonces de l’Etat, affichent leur vision avec les mêmes mots : « Rouen devrait logiquement accueillir le chef-lieu de la Normandie. Le Président de Région et le Préfet, par les fonctions qu’ils exercent, doivent pouvoir travailler ensemble facilement. Ce qui n’empêchera nullement le Conseil régional de siéger à Caen s’il le décide, comme le prévoit d’ailleurs la loi. Quant aux services, ceux qui veulent les regrouper en un seul site se trompent. Gérer les lycées de Granville depuis Rouen, ou ceux de Dieppe depuis Caen, construire à grands frais de nouveaux bâtiments pour les personnels déplacés, n'auraient aucun sens ! Ce serait inefficace et coûteux pour le contribuable. Les services régionaux doivent majoritairement rester là où ils sont aujourd'hui, assurant les missions de proximité qui sont les leurs. C'est essentiel pour l’équilibre de la Normandie. Nous nous y engageons. ».
Nous y voilà : la résolution qu’ils feraient voter s’ils étaient élus en décembre prochain ressemble au jeu de bonneteau qui piège toujours ceux qui s’y risquent. Le Conseil régional serait autant à Caen qu’à Rouen, le Président plutôt à Rouen avec ses plus proches collaborateurs, les services dispersés et donc dédoublés et l’assemblée serait vouée au nomadisme, siégeant tantôt ici tantôt là, pour donner le change à ce qui serait de fait un pouvoir régional rouennais. Tout cela au nom de l’économie pour le contribuable. De qui se moque-t-on ?
Ceux qui dénoncent haut et fort ce que le pouvoir actuel prépare sont brocardés et accusés de vouloir « raviver les vieilles querelles stériles ». Pour ma part, j’assume de revendiquer un vrai partage des charges de gouvernance de notre future région entre ses trois villes principales et non un simulacre dont les habitants ne seront pas dupes longtemps. Je le ferai sans relâche, pas seulement pour mon département et sa ville chef-lieu, mais aussi pour que soit trouvé puis garanti le meilleur équilibre possible entre tous nos territoires, ruraux et urbains, entre toutes les agglomérations qui maillent notre région et entre nos cinq départements qui, ensemble, sont la Normandie."