Suite du texte intégral de ce projet de Schéma Stratégique de Développement de la Vallée de la Seine qui prétend nous engager pour l'horizon 2030... Après avoir lu les pages plutôt ambiguës consacrées à un marketing territorial "Vallée de la Seine" qui renvoie à la confusion habituelle technocratique entre territoire régional et espace de projets et qui pourrait être le cadre d'une nouvelle dilution norrmande et partant, d'une nouvelle dilapidation du capital normand en terme de notoriété internationale, voici la suite qui confirme une vision "techno" et assez éloignée des pratiques vécues par les habitants des territoires concernés notamment en terme d'identité: franchement, sur les bords de la Seine ou plus loin, qui se sent "séquanien"?
En terme d'identité territoriale et de notoriété internationale ce sont les noms de "NORMANDIE" d'une part et de "PARIS" d'autre part, qui importent !
II.2. Organiser la gouvernance pour faire face aux défis d’aujourd’hui et de demain
Accroître la notoriété de la vallée de Seine à l’échelle nationale et internationale suppose que les acteurs du territoire s’inscrivent dans une vision commune de l’avenir, et que chaque initiative contribue à son édification. Il s’agit de densifier les solidarités observées aujourd’hui, dans un processus participatif.
Ainsi conçu, le Schéma stratégique s’affirme comme un outil de cohérence d'ensemble des initiatives interrégionales, régionales et locales et non comme une fusion artificielle dans un espace indifférencié.
Cela renvoie à une question centrale pour la pérennité de la démarche : comment organiser son animation pour consolider la dynamique actuelle ?
II.2.1. Se doter d’un cadre stable
1)Maintenir le dispositif actuel de pilotage autour d’un délégué interministériel et d’un comité directeur Etat-Régions
L’enjeu est à la hauteur de l’ambition, puisque la mobilisation de multiples acteurs, non seulement sur des thématiques qui leurs sont propres mais aussi sur des sujets transversaux, ne va pas de soi.
Pour que l’ambition soit partagée, il faut donc qu’elle soit clairement exprimée et, pour cela, que le pilotage soit visible et dynamique.
Le décret du 22 avril 2013 a prévu un dispositif à trois niveaux.
- En interne à l’Etat, une articulation entre un délégué interministériel, placé auprès du Premier ministre et un préfet coordonnateur, en l’espèce celui de Haute-Normandie,
- Entre Etat et régions, une coresponsabilitééquilibrée, le comité directeur de la vallée de la Seine unissant Etat et régions pour approuver le schéma stratégique et le contrat de plan Etat-régions interrégional qui traduira leur action conjointe pour sa mise en œuvre,
- Une association large des autres partenaires, collectivités locales, départements et agglomérations, milieux socio-économiques, qui assure l’enrichissement des réflexions et débats et démultiplie les points d’appui pour les actions à conduire.
L’équilibre général de ce dispositif a permis d’avancer rapidement en 2013 et 2014 et de tenir des échéances rapprochées. Le maintien d’une délégation interministérielle dédiée apparaît alors nécessaire.
Elle incarne, au niveau national, l’émergence de la vallée de la Seine comme enjeu majeur de l’aménagement du territoire, affirmation politique forte, et donne à ce territoire la visibilité requise Cet outil interministériel, directement rattaché au Premier ministre, a montré l’intérêt d’un appui spécifique pour animer l’échange entre administrations centrales et susciter leur participation active à la démarche. Il fédère aussi les acteurs locaux et régionaux autour du projet partagé.
2)Organiser l’animation, la mise en œuvre et le suivi du Schéma stratégique
L’objectif est de poursuivre et d’approfondir le travail partenarial au-delà de la signature du CPIER.
Faciliter l’appropriation du Schéma stratégique par ses acteurs, attribuer le label, lancer les appels à projets et sélectionner les lauréats, assurer le suivi de la réalisation technique et financière du CPIER, évaluer l’impact des actions menées ; autant de missions qu’il conviendra d’assurer pour que la mise en œuvre du schéma soit effective.
Des équipes ou des chefs de files devront donc être clairement identifiés pour mener à bien ces différentes missions, en conservant un échelon de synthèse et en s’appuyant le plus possible sur des services ou structures existants.
Par ailleurs, la recherche de maîtres d’ouvrage pérennes doit être privilégiée, pour garantir à la fois la mise en œuvre des projets déjà identifiés et l’émergence de nouveaux projets tout au long de la période de contractualisation, voire au-delà.
ENCADRE : Le contrat de plan interrégional
La mise en œuvre du contrat de plan appelle, par elle-même des outils de pilotage, entre services de l’Etat et des régions. La désignation d’un préfet coordonnateur, mesure qui a fait ses preuves dans le cadre de la conduite du plan Loire depuis plus de 10 ans, permet d’identifier clairement le responsable opérationnel côté Etat. Cela recouvre le pilotage de la programmation et des engagements, année après année, et l’animation du suivi et de l’évaluation. Loin de dessaisir les services de l’Etat dans les deux autres régions, elle garantit la cohérence par un système d’information adapté et l’organisation d’équivalents interrégionaux des comités de l’administration régionale.
La poursuite d’un dialogue étroit entre Etat et régions est également indispensable. A cette fin, à l’instar de ce qui est pratiqué de longue date pour les contrats de plan, la mise en place d’un comité de suivi propre au contrat interrégional s’impose. Il conviendra de lui assigner une mission ouverte : au-delà du contrat luimême, il a naturellement vocation à constituer un cadre d’échanges plus large sur les enjeux et politiques de développement de la vallée de la Seine et à contribuer à la structuration du dialogue entre Etat et régions, d’une part, et autres partenaires d’autre part. C’est la continuation de la mission assignée au comité directeur aujourd’hui.
3) Animer la démarche pour pérenniser le travail partenarial
Au-delà des questions de mise en œuvre et de suivi, l’élaboration du schéma stratégique a mis en lumière l’intérêt de l’association des autres collectivités territoriales et des acteurs socio-économiques.
Afin de pérenniser cette dynamique, la fluidité de la circulation de l’information est un impératif. Cela renvoie en particulier à la diffusion et au partage des documents produits par le dispositif d’observation et d’étude qui éclairera la démarche. Cela appelle aussi la tenue, à intervalles régulières, et au moins une fois par an, de réunions plénières qui permettent de présenter un bilan de l’action conduite et de débattre de ses perspectives.
Constituer une sorte d’assemblée de la vallée de la Seine n’exclut pas, bien au contraire, de s’appuyer pour des thématiques spécifiques sur des formations spécialisées. Un des enjeux d’ores et déjà clairement identifiés est la gestion du grand cycle de l’eau qui souffre aujourd’hui à l’aval de Paris d’un éclatement certain. La poursuite des travaux autour de la vallée de la Seine permettra, chemin faisant, d’identifier les domaines dans lesquels une intégration plus forte de l’action publique est nécessaire, sans qu’il soit requis d’en dresser dès à présent la liste et même si les axes principaux du schéma et de sa déclinaison, via le contrat de plan interrégional, fournissent des indications thématiques.
ENCADRE : Du pilotage à l’évaluation : les conditions d’une réussite
THEMATIQUES |
EXEMPLES D’ACTIONS
|
Observation et prospective |
Construction et exécution d’un programme commun des agences d’urbanisme, des agences de développement et des services de l’Etat et des Régions
|
Dialogue partenarial |
Comité directeur Rencontre plénière annuelle Séminaires thématiques en appui aux travaux en groupes de travail
|
Conseils aux partenaires |
Assistance aux projets d’aménagement et de recherche
|
Actions de communication |
Information et promotion autour de la démarche et des travaux en cours
|
Marketing territorial |
Marketing auprès des acteurs nationaux et internationaux sur le potentiel économique de la vallée de Seine, en lien avec Paris Région Entreprises, la Miriade, les agences de développement, les chambres consulaires, l’AFII et Ubifrance
|
Labellisation de projets exemplaires |
Appel à projet annuel, sur des approches thématiques ou territoriales
|
Mise en œuvre des projets retenus au CPIER
|
Assistance aux maîtres d’ouvrage sur projets identifiés |
Financement d’autres projets |
Appels à projets thématiques ou organisationnels
|
Suivi financier – bilans – Evaluation |
Consolidation au niveau interrégional et veille sur la bonne articulation des financements interrégionaux
|
II.2.2. Connaitre le territoire et mesurer son évolution
1)Constituer un dispositif pérenne qui garantisse des conditions optimales pour la collecte, l’agrégation et l’exploitation des connaissances
C’est un des aspects auxquels a vocation à répondre le contrat de plan sur les deux domaines principaux : les dynamiques territoriales, sociales et économiques d’une part, les milieux et leur évolution d’autre part.
Il s’agit ainsi d’inscrire clairement dans la relation entre l’Etat, les régions et les agences d’urbanisme franciliennes et normandes un travail collectif sur la vallée de la Seine, sur le fondement d’un programme d’études construit en commun avec elles.
Parallèlement, au niveau national, il sera nécessaire d’intégrer l’échelle de la vallée de la Seine dans les outils d’observations et d’analyse de l’Etat, en liaison avec le commissaire général à l’égalité des territoires.
Sous un autre angle, la connaissance des milieux est une condition de la pertinence des actions conduites. Sur l’aval du territoire, le GIP Seine-Aval conduit depuis de nombreuses années des travaux dont la qualité est reconnue et qui reposent sur un partenariat étroit entre l’Etat, ses établissements publics et les collectivités locales. Un des objectifs du schéma étant d’œuvrer dans la continuité du linéaire du fleuve et de ses abords, il importe de faire évoluer dans ces différents champs le dispositif d’études et d’observations. Sans préjuger à ce stade du cadre juridique le plus approprié, un rapprochement des différents acteurs et une meilleure structuration de leurs travaux, là encore traduits par un programme défini en commun, apparaissent indispensables.
L’objectif n’est pas, on le comprend, d’empiler les structures mais bien au contraire de constituer un réseau à partir des acteurs d’ores et déjà présents, pour disposer en continu d’un potentiel d’analyses et de connaissances optimisé. Une telle organisation, indispensable pour orienter l’action publique, permet au surplus de consolider un esprit «Vallée de la Seine» fondé sur cette dynamique collective.
ENCADRE : Création d’une base de données territoriales
Une meilleure identification des éléments patrimoniaux exceptionnels de la Vallée de la Seine apparaît nécessaire dans une perspective interrégionale de développement touristique, ne serait-ce que pour mieux répartir les flux entre les différents sites de la Vallée de la Seine.
La première étape de cette démarche consisterait en l’élaboration d’une base de données, recensant les sites patrimoniaux et les équipements culturels présents dans la région. Les Régions Île-de-France, Basse-Normandie et Haute-Normandie ont, depuis le transfert, en 2004 aux régions, de l'inventaire général du patrimoine culturel, mené un effort important en la matière. Toutefois, ces institutions ne travaillant pas de façon concertée sur une problématique interrégionale, une instance de collaboration est nécessaire pour mener ce travail.
A cet effet, un Groupement d’Intérêt Scientifique (GIS) pourrait être le dispositif contractuel de collaboration ad hoc afin de fédérer des moyens (personnels, matériels, locaux) et de définir les modalités
d'utilisation permettant la réalisation des recherches. Il peut être rapidement mis en œuvre par la signature d'une convention constitutive qui, classiquement, mettrait en place une instance administrative, composée des représentants des parties signataires et un comité scientifique, composé d'experts, qui émet des recommandations sur les activités scientifiques et participe à la sélection des projets de recherche développés dans le cadre du GIS.
Une telle structure réunirait les différents acteurs administratifs (Conseils régionaux, DRAC), mais aussi des établissements culturels et des centres de recherche. Des membres de laboratoires, travaillant sur l’histoire et la culture de la région, comme ceux rattachés àl’école doctorale 558 « Histoire, Mémoire, Patrimoine, Langage » du PRES Normandie Université, sont tout à fait légitimes pour être représentés dans le GIS, tout particulièrement dans son instance scientifique.
Le calendrier de travail pourrait être envisagé comme suit :
- Le premier temps est celui d’un bilan du recensement actuel des sites et équipements culturels de la vallée de la Seine en procédant à un état des lieux des bases de données des trois services de l’Inventaire qui pourrait être confiéà un centre de recherches participant au GIS.
- Le deuxième est celui d’une fédération des moyens pour collecter les données manquantes. Les institutions mobilisées dans cette démarche devront, au préalable, s’accorder sur les éléments à prendre en compte dans la base de données. Ce travail ne peut être réalisé, de manière collaborative, que par les services régionaux de l’Inventaire.
- Le troisième est celui d’une réflexion du comité scientifique, à partir de la base de données, sur les convergences les plus représentatives de l’identité culturelle de la vallée de la Seine qui pourraient faire l’objet d’un plus grand développement touristique.
- Le quatrième est celui d’une organisation définitive des données pour pouvoir être diffusables en Open data, en s’appuyant de préférence sur les bases existantes, et les rendre ainsi accessibles au grand public. Les services de l’Inventaire devront être au cœur de cette démarche.
2) Anticiper, pour concevoir une stratégie transversale, innovante et robuste
La déclinaison en orientations thématiques permet aujourd’hui d’identifier les axes prioritaires d’action au vu du contexte actuel.
Sur la base de ces premières orientations, l’ambition est de développer des capacités d’anticipation et d’adaptation, permettant d’intégrer les évolutions, d’accompagner les mutations, d’encourager les innovations et de réorienter les actions, afin que le territoire et ses habitants puissent bénéficier des progrès engendrés.
En prenant par exemple quelques variables (vieillissement de la population, évolution de la structure familiale et des modes de vie, évolution du prix de l’énergie, émergence de nouvelles filières, changement climatique, etc.), il apparaît que la tendance et le rythme de leurs évolutions interagissent les uns sur les autres.
Pour cela deux outils doivent être privilégiés :
- l’ancrage dans la réalité territoriale, car il permet de comprendre les besoins et de décliner les actions à l’échelle locale, régionale, interrégionale, nationale ou internationale ;
- la prospective qui, à partir de situations connues et d’évolutions en cours, visera à anticiper les
évolutions futures et, de ce fait, à créer les conditions permettant de s’y adapter et d’en tirer parti.
III. DES ORIENTATIONS AUX ACTIONS : Les logiques de complémentarités sont au cœur du projet « Vallée de Seine »
Le développement de la vallée de la Seine a pour objet le développement économique, social, environnemental du territoire. Pour cela, il est nécessaire de définir une stratégie de gestion des flux et de moderniser et construire des infrastructures de transports, dans une logique de gestion durable de l’espace. Les orientations et actions proposées pour chacune de ces trois grandes thématiques, retenues par le comité directeur, ont été ainsi ordonnées dans ce document.
III.1. Filières et développement économique : agir sur l’ensemble des leviers
L’état des lieux propre aux problématiques de filières et de développement économique s’est appuyé sur les diagnostics territoriaux stratégiques (DTS) élaborés pour préparer les programmes européens et sur les stratégies de spécialisation intelligente (RIS3)adoptées dans chacune des trois régions.
La volonté des acteurs en matière d’innovation et de développement s’exprimant au-delà des RIS3, les orientations pour la vallée de la Seine se fondent également sur un corpus de stratégies territoriales et de schémas régionaux tels que les stratégies régionales de développement économique et d’innovation (SRDEI), la stratégie régionale de développement du tourisme et des loisirs en Île-de-France 2011-2016 (SRDTL) et le schéma interrégional de développement touristique des régions de Basse-Normandie et de Haute-Normandie 2010-2020 (SRDT), les schémas territoriaux des établissements publics à caractère scientifique et technologique (EPST), les contrats de développement territoriaux (CDT) autour du Grand Paris ou encore les quinquennaux des universités.
Enfin la réflexion s’est enrichie d’un ensemble de travaux portant spécifiquement sur le développement de la Vallée de la Seine et de ses territoires, comme le document Axe Seine : une vision partagée, les engagements des CCI à travers leur partenariat au sein de l’association Paris Seine Normandie, la préfiguration du Gateway de la Seine présentée notamment par les agences d’urbanisme, le projet stratégique HAROPA 2030, le protocole de l’opération d’intérêt national Seine Aval ou encore le regard des agences d’urbanisme sur la recherche et l’innovation en tant que levier pour le développement de la vallée de la Seine, élaboréà l’occasion du Colloque tenu à Caen du 13 décembre 2013.
III.1.1. Coordonner une démarche de marketing territorial pour renforcer l’attractivité de la
« Vallée de la Seine »
L'offre territoriale implique d'associer un site et des ressources, un interlocuteur crédible ayant la capacité de fédérer les acteurs en dépassant les fragmentations institutionnelles, et un ensemble cohérent de services accompagnant une implantation durable. Pour améliorer son attractivité et sa compétitivité, la Vallée de la Seine trouvera avantage à développer un marketing territorial alimenté par un système d’intelligence économique, articulé avec les stratégies déclinées dans ces trois régions pour éviter la redondance des actions et la confusion de la communication.
La vallée de la Seine recèle d’importantes ressources en matière d’enseignement supérieur et de recherche innovation, de même qu’un fort potentiel économique adossé aux nombreuses entreprises présentes sur le territoire, qui sont autant de facteurs d’attractivitéà valoriser. Elle dispose de filières fortes, à l’échelle internationale sur lesquels s’appuient naturellement les actions.
Le schéma stratégique constitue dès lors une opportunité majeure pour conforter les pôles d’excellence, permettre aux acteurs d’améliorer leur structuration par la mise en place de réseau et/ou de filières, ou encore développer des actions de marketing territorial en vue d’accroître leur notoriété et leur lisibilité aux plans national et international.
Dans ce domaine, il est important de donner aux entreprises, aux collectivités territoriales et à tout acteur du territoire Vallée de la Seine, les moyens de renforcer leur compétitivité. Des collaborations sur l’innovation sont nécessaires en termes d’analyse et de prospective en mettant en place des outils de type Business intelligence.
La mise en place d’un label « Vallée de Seine » peut à ce titre constituer une des réponses pour consolider le dynamisme économique et l’attractivité du territoire. L’instauration de critères de labellisation des filières et des projets vise à renforcer la place de la vallée de la Seine à l’échelle de l'Europe du Nord-Ouest et, plus généralement, à l'international.
Les actions envisagées s’inscrivent dans une approche intégrée reliant les domaines de la recherche, de l’innovation, de l’entreprise : favoriser les coopérations entre les campus technologiques et de recherche ; développer les liens entre l’industrie et les établissements d’enseignement supérieur et de recherche ; soutenir l’innovation (technologique et non-technologique) en partant des potentialités des trois régions notamment en matière d’entrepreneuriat et de diversification industrielle ; encourager l’évolution des pôles de compétitivité, des clusters et des filières existantes avec la volonté d’engager une démarche interfilières pour aider les entreprises à développer leurs réseaux et les potentialités de marchés.
Le territoire « Vallée de Seine » a également vocation à devenir un lieu d’expérimentation et de développement de nouvelles complémentarités. Il convient pour cela de favoriser la mise en place d’un cercle vertueux (notoriété nationale et internationale, complémentarité public-privé, créations d’emplois, amélioration du cadre de vie et attractivité du territoire) et renforcer les dynamiques ayant déjà cours, en particulier les pôles de compétitivité ou les réseaux de recherche, en les inscrivant dans la stratégie nationale de renouveau industriel.
ENCADRE : Logistique et marketing territorial
Par ses actions de communication (SITL, 5 jours de la logistique, etc.) LSN contribue déjàà la visibilité du territoire. Il est souhaitable d’associer d’autres clusters logistiques d’Ile-de-France et nationaux à ces prochains évènements afin d’en amplifier l’impact.
Par le biais de son Observatoire de la Logistique déjà expérimenté sur la Région Haute Normandie, LSN a pu valider la méthodologie nécessaire à l’inventaire des prestataires de la logistique, de la cartographie du foncier et des principaux indicateurs de performance : taux de service, efficience, rapidité d’exécution, empreinte environnementale…
L'objectif final de ce travail est d'aboutir à la réalisation d'un document de marketing territorial valorisant par des données chiffrées, notre territoire (à l'instar de ce que peut réaliser « Logistics in Wallonia » par exemple).
LSN prévoit dans ses actions ‘Hub Seine Performance’ la définition d’un « Label Performance Durable » qui pourra être expérimenté localement dans un premier temps, puis rapidement promu à l’échelle de l’Axe Seine.
Ce Label devra non pas sanctionner et exclure les entreprises en difficulté, mais au contraire accompagner le plus grands nombre possible d’entreprises logistiques dans une démarche de progrès au travers d’une méthodologie pertinente, déjà validée par le déploiement en Normandie de l’action Objectif CO2, impliquant tour à tour :
- engagement du dirigeant
- implication de l’ensemble du personnel
- fixation d’objectifs de progrès
- mesure de la performance par des indicateurs
III.1.2. Renforcer les secteurs stratégiques existants et développer les filières émergentes
Les pôles d’excellence des filières déjà constituées ont une place à conforter, notamment au travers des pôles de compétitivité. Il s’agit d’identifier les perspectives, d’anticiper les mutations et d’accroître le rayonnement de ces filières.
Conforter les pôles d’excellence nécessite de renforcer les liens avec l’enseignement supérieur et la recherche, mais également de déployer les formations adaptées pour répondre à l’ensemble des besoins d’une filière, en termes de niveau de compétence (du CAP à l’enseignement supérieur) et d’objet : tous les métiers de la filière, existants et à venir, doivent être pris en compte.
Une attention particulière est requise, dans le même temps, pour le développement de l’offre de services aux entreprises, notamment l’accompagnement de leurs mutations et de leurs reconversions, ainsi qu’à leurs salariés. Les liens entre recherche, innovation et production (y compris en matière de retours d’expériences et d’amélioration des procédés) devront eux s’appuyer, lorsqu’ils existent, sur les pôles de compétitivité.
III.1.2.1. Développer la logistique et les mobilités durables
Cette orientation recouvre les filières fondatrices des démarches « Axe Seine » ou encore « Seine Gateway » qui, sans être exclusives dans le projet de développement de la Vallée de la Seine, en constituent néanmoins des piliers. Il s’agit tout spécialement de la logistique et de l’automobile, permettant par la même de s’appuyer sur les deux pôles de compétitivité interrégionaux Nov@log et Mov’eo.
1) La logistique constitue un des piliers économiques de la vallée de la Seine. Elle se situe à la croisée de multiples secteurs d’activité sur lesquels il lui faut capitaliser pour s’épanouir et fonctionner efficacement : les réseaux, l’automobile, l’informatique, l’électronique, les télécommunications, l’enseignement, la formation professionnelle, l’urbanisme. La logistique apparaît en retour comme un gage de réussite pour mettre en place un modèle de développement renouvelé, durable, basé sur la production et les échanges, qui tient compte des impératifs environnementaux et des nouveaux modes de vie et de consommation des habitants. La vallée de la Seine constitue d’ores et déjà le premier système logistique français, appuyé aux deux extrémités de son territoire sur les pôles majeurs constitués autour du Havre et de Roissy. Faire prospérer ce potentiel, en captant des trafics et des activités nouveaux, en facilitant la circulation des biens au service de l’ensemble de l’appareil de production est une priorité majeure.
La qualité des chaînes d’approvisionnement est une condition fondamentale du dynamisme économique. A la faveur de la construction de nouvelles infrastructures de transports, de l’installation de plateformes logistiques, du regroupement des ports du Havre, Rouen et Paris (GIE HAROPA) et des coopérations interportuaires (HAROPA et PNA en particulier), du rapprochement des systèmes d’information (AP+ autour du Havre, CIN autour de Roissy), cette filière est vouée à prendre une place majeure au sein d’une stratégie « Vallée de Seine » soucieuse de faire de la Normandie la façade maritime du Grand Paris et de l’ensemble un espace d’importance mondiale en ce domaine.
Les synergies entre les ports, maritimes et fluviaux, l’offre aéroportuaire, les plateformes multimodales et de distribution, mais également les villes sont de ce point de vue à encourager et à accompagner.
L’identification de sites logistiques d’intérêt interrégional permettra d’ailleurs de mieux articuler les systèmes logistiques et urbains (par exemple la liaison maritime projetée entre Le Havre et Caen pour le transport de conteneurs), de contenir l’étalement urbain, de faciliter le recyclage et la reconversion des friches.
ENCADRE : Le Seine Valley Community System
Le Seine Valley Community System (SVCS), porté par Paris Seine Normandie (PSN), a pour objectif de contribuer à l’optimisation d’ensemble des grandes filières industrielles de la vallée de la Seine, en développant une chaîne d’approvisionnementindustrielle et logistique intégrée, pour accroître le volume, la valeur ajoutée et l’efficience économique des flux entrants et sortant de la vallée. Le Seine Valley Community System a vocation à mettre en commun des systèmes d’information existants logistiques et industriels tels que notamment AP+, Cargo Community System (CCS) aéroportuaires, CCS privatifs des entreprises logistiques et industrielles, en relation avec les intervenants publics.
La réussite de ce projet appelle un large partenariat avec les acteurs territoriaux déjà présents (AURH / Gateway-Weastflows, Toile industrielle, Nov@LOG, UMR IDEES/DEVPORT, etc.). Elle implique également la définition d’une feuille de route pluriannuelle.
Améliorer la compétitivité et l’optimisation de la chaîne logistique des filières industrielles (notamment éolienne, automobile ou agroalimentaire) reste toutefois un prérequis indispensable à la réalisation de cet objectif. Dans une optique de performance d’exploitation des infrastructures, de qualité de service rendu et de création d’emplois, la formation et la qualification dans le domaine des métiers de la logistique, des transports et de la mer sont à tout point de vue de nature cruciale.
Les établissements d’enseignement et de formation situés sur le territoire de la vallée de la Seine auront ici encore un rôle à jouer de tout premier plan (exemple de la ComUE Normandie Université, de l’ISEL du Havre ou du LPMA de Cherbourg). Il en va de même des systèmes d’informationqui permettent d’assurer le suivi et le traitement des marchandises et garantissent la fluidité de leur circulation.
2) L’industrie automobile est traditionnellement un employeur de premier rang en vallée de Seine, à travers des sites majeurs comme Blainville-sur-Orne, Sandouville, Cléon, Flins, Poissy. Confrontée à des difficultés considérables depuis quelques années, elle est aujourd’hui en pleine mutation.
Au regard des 34 plans de la nouvelle France industrielle et des adaptations liées à la transition écologique et énergétique, densifier les partenariats entre Île-de-France, Basse-Normandie et Haute-Normandie consolide les dynamiques déjà en place et les complémentarités entre les trois régions. Soutenir la recherche et l'innovation sur les thématiques telles que l’efficacitéénergétique des systèmes de propulsion ou de l’électromobilité fera de la vallée de la Seine le laboratoire d’expérimentation des nouvelles solutions de mobilités et de technologies relatives à l’intelligence embarquée, de la délégation de conduite, de la connectivité, des nouveaux usages associés à l’infrastructure et aux services pour une mobilité et une énergie partagées.
Une des clés pour atteindre cet objectif est d’inclure dans les actions à mener celles favorisant la diffusion des nouveaux produits au sein de la filière comme auprès du grand public (généralisation des bornes de recharge pour véhicules électriques par exemple). Cette démarche s’appuiera sur les initiatives déjà engagées par différentes collectivités, par exemple la CREA avec le plan Crea’venir; l’agglomération de Mantes qui a défini un programme de déploiement de bornes de recharge électrique ; ou encore la région HauteNormandie et l’ADEME qui ont signé, en mai 2014, une convention pour la mise en place du plan régional de déploiement d’infrastructures de recharge pour les véhicules électriques (implantation de 200 bornes), etc.
Un exemple d’anticipation : innover et rayonner dans le champ de la mobilité durable etl'offre de service
Sur la base des travaux conduits par les laboratoires de recherches et les pôles de compétitivité présents (MOVEO, VEDECOM, etc.), il est important que les collectivités territoriales de la vallée de la Seine s'engagent àêtre expérimentatrices et partenaires de ces derniers, non seulement dans le cadre d'appels à projet de recherche mais également pour faire remonter auprès des laboratoires leurs besoins et attentes ainsi que ceux des usagers et des entreprises. On peut citer, à titre d'exemple, la démarche conduite par la communauté d'agglomération de Saint Quentin en Yvelines sur le Plateau de Saclay avec le développement d'un service d'auto-partage en véhicules électriques issu de la réponse à un projet de recherche FUI en 2011 avec le techno-centre Renault.
L'attractivité du territoire et son dynamisme sont liés à sa capacitéà s'investir auprès des acteurs de l'innovation et de la recherche en contractant avec eux des liens opérationnels. Il s'agit d'un pilier de la stratégie susceptible d’être développée dans le cadre du projet de marketing territorial sur la vallée de la Seine.
3) La vallée de la Seine constitue le premier bassin aéronautique français. Si l’on n’y trouve pas d’usine d’assemblage final, il existe un tissu dense d’intervenants constitué de grands industriels de l’aérospatial, d’équipementiers et de PME présentes sur des niches, complété par un réseau étroit de centres d’ingénierie et de R&D. Les compétences et les opportunités de croissance et d'emplois sont manifestes, grâce en particulier à la présence sur le territoire de filières structurées comme Astech et Normandie AeroEspace, dont le rapprochement d’ores et déjà engagé fournit un point d’appui précieux.
Parmi les 34 plans industriels proposés récemment par le gouvernement, l’accent a été mis sur l’émergence de nouvelles filières aéronautiques, dont les dirigeables, voués au transport point à point de charges lourdes en zones d’accès difficile (en matière de logistique urbaine par exemple). L'objectif est également de valoriser au mieux les liens et complémentarités entre ces nouveaux outils de mobilité et les pôles de compétitivité en ce qui concerne des technologies périphériques, à l’image de Nov@log ou Vedecom. Ainsi, il importe de favoriser la mise en réseau des compétences de chacun, de déployer les plateformes de recherche mutualisées et d’accompagner la recherche et l'innovation liées aux projets de développement des dirigeables.
De nouveau, l’accent sera mis sur la formation d’une main d’œuvre qualifiée et sur la capacité des entreprises de la filière à attirer et retenir cette main d’œuvre.
III.1.2.2. Renforcer les écosystèmes économiques grâce à l’innovation
Cette orientation s’applique tout spécialement aux filières émergentes de la Vallée de la Seine, encore en phase de structuration et offrant un fort potentiel en matière de développement économique grâce à la recherche et l’innovation.
Au cœur du redressement économique de nos territoires, l’énergie dont la demande mondiale ne cesse de croître, est un atout majeur pour la vallée de la Seine dans le champ de l’innovation, pour accompagner de nouvelles filières industrielles et la création de nouveaux pôles de croissance, de richesses et d’emplois. Les énergies renouvelables sont d’ailleurs l'une des 34 priorités industrielles nationales.
La presqu’île du Cotentin ainsi que d’autres territoires de la baie de la Seine disposent de ressources énergétiques importantes encore inexploitées, capables d’offrir au territoire de la vallée de la Seine des perspectives de dimension internationale. C’est ainsi que, dans le domaine des énergies marines, trois fermes éoliennes offshore vont être prochainement implantées aux abords de la baie de Seine et que la construction de deux sites industriels est programmée au Havre et à Cherbourg. L’hydrolien, dont 50% du potentiel français se situe au large du Cotentin dans le raz Blanchard, offre lui des perspectives très significatives de développement industrialo-portuaire.
En matière de production énergétique, le fort potentiel présent sur le territoire de la vallée de la Seine (nucléaire, éolien, hydrolien, bois-énergie, méthanisation, etc.) renvoie aux enjeux liés au stockage, au transport et à la gestion de l'énergie, dont les collectivités, les laboratoires et les industriels doivent impérativement se saisir à travers le lancement de programmes de recherche et d’innovation. La mise en place de synergies entre acteurs, le développement de la recherche, de l’expertise et du transfert de technologie constitueront autant de facteurs propices à l’implantation de ces nouvelles filières industrielles, autour de l’éolien offshore, de l’hydrolien ou de la valorisation de la biomasse. Il revient à la vallée de la Seine de créer les conditions pour accueillir démonstrateurs industriels, équipes de recherche académique, industriels et grands opérateurs de l’énergie.
LES ENERGIES RENOUVELABLES EN MER : ATOUT MAJEUR DE LA VALLEE DE LA SEINE
Le développement des énergies renouvelables en mer participe de la nécessaire diversification des ressources énergétiques (éolienne offshore, hydrolienne), dans le cadre de la transition énergétique, avec, notamment, l’objectif de fournir 4 % de la consommation électrique en Europe d’ici 2020, et offre l’opportunité de faire émerger une nouvelle filière industrielle particulièrement porteuse d’emplois et d’innovation.
Grâce à sa façade maritime, la Normandie bénéficie d’atouts uniques en France pour devenir la région des énergies marines renouvelables : des côtes pour la plupart peu profondes, des vents au régime régulier et relativement soutenu, des courants puissants (50 % du potentiel hydrolien métropolitain), une capacitéétablie de connexion au réseau de transport d’électricité, la présence des ports de Cherbourg (100 M€ investis dans les EMR) et du Havre (57 M€ d’investissements) qui disposent d’un grand nombre d’atouts de nature logistique et industrielle et s’apprêtent à accueillir des unités de production dédiées, dans l’optique de créer une filière et des milliers d’emplois.
D’ores et déjà, dans le cadre du premier programme français d’éolien offshore, les projets d’implantation des parcs éoliens au large de Courseulles-sur-Mer, de Fécamp et du Tréport, ainsi que le site démonstrateur de Veulettes, attestent de ce potentiel inégalé.
Par ailleurs, la filière des énergies marines renouvelables peut s’appuyer sur une offre de formation et de recherche significative : les universités de Rouen et du Havre, l’antenne de l’université de Caen, les école d’ingénieurs ESIX Normandie, INSA de Rouen, ISEL, ESIGELEC, les IUT de Cherbourg Manche et du Havre, INTECHMER, les campus des métiers et des qualifications énergies et efficacitéénergétique présents dans les deux régions, et, pour la Recherche, les laboratoires du GRR « Electronique, énergie, matériaux », le futur centre R&D d’Areva sur le site du Madrillet, le LUSAC, le GREYC, le CORRODYS, CEVEO, le LOMC, le GREAH, le LEMA et, prochainement, au lycée de Fécamp, un chantier-école destinéà la formation initiale et continue en matière de maintenance éolienne.
Ces développements pourront également trouver application dans le domaine des énergies fossiles et du nucléaire ainsi que dans les domaines à forts enjeux tels que l’aéronautique, l’automobile, l’électronique, les télécommunications et les systèmes d’information.
Dans le domaine des nouveaux matériaux (fibres végétales, bois-construction, matériaux pour l'énergie et la combustion propre...), une fois encore, les coopérations entre production, recherche et industrie seront favorisées, de même que la structuration des filières, la recherche et l’innovation pour relever les défis du développement durable et de l’efficacitéénergétique (lin, chanvre, bois, biopolymère, etc.). Cela offre l’opportunité de mieux valoriser des productions traditionnelles et d’ouvrir des perspectives plus diversifiées aux terroirs agricoles.
Au regard des potentialités et des enjeux du territoire en matière d’économie circulaire, d’énergies renouvelables, de valorisation des déchets, de construction / déconstruction, d’alimentation et d’agroalimentaire, la vallée de la Seine aura vocation à devenir un territoire d’expérimentation d’une industrie responsable, notamment en accompagnant les démarches d’écologie industrielle. Dans cette perspective, les dynamiques de coopération entre entreprises sur les grandes plateformes industrielles (zones portuaires en particulier), sont des vecteurs importants pour identifier et diffuser les bonnes pratiques.
La santé est un thème stratégique majeur identifié comme l’un des marchés porteurs par la Commission européenne et sur lequel la vallée de la Seine dispose d’un fort potentiel et d’indéniables atouts. Dans le secteur de la santé et de la sécurité sanitaire, les synergies entre recherche académique et utilisation thérapeutique favorisent les mutualisations dans le domaine des sciences de la vie (c'est-à-dire la chimie des matériaux, la biochimie, le diagnostic moléculaire, la toxicologie et toxicologie alternative), mais aussi les domaines propres à l’instrumentation (alliant physique et problèmes inverses, électronique embarquée, capteurs, traitement du signal, imagerie, contrôle et interfaçage homme-machine). La recherche et l'innovation en matière de santé humaine, de santééquine et de sécurité sanitaire feront progresser l’imagerie nucléaire, l’hadronthérapie, les technologies biomédicales et thérapeutiques, les biomarqueurs ou encore la cosmétique.
Le numérique est au cœur des enjeux liés au concept des «smart cities» ou villes intelligentes, qui utilisent les technologies issues des télécommunications et des systèmes d’information pour améliorer la vie des habitants.
Cela se traduit par une meilleure gestion de la consommation d’énergie, des transports plus fluides et plus rapides ou un accès simplifié aux différents services et administrations. Levier de modernisation de secteurs existants ou d’épanouissement de filières émergentes, le développement numérique bénéficiera lui aussi de la mise en réseau des acteurs afin de garantir le passage de la recherche académique à la commercialisation de produits. Cet enjeu s’appuiera utilement sur une structuration renforcée des filières autour des trois pôles de compétitivité actifs dans la vallée de la Seine (Cap Digital, Systematic et Transactions Electroniques Sécurisées), permettant ainsi à cette vallée de se positionner comme territoire d’expérimentation en matière de sécurité informatique ou de systèmes embarqués et d’utiliser au mieux le croisement des champs propres à ces différents pôles.
PROJETS COMMUNS AUX TROIS PÔLES NUMERIQUES DE LA VALLEE DE LA SEINE
La vallée de la Seine compte trois pôles de compétitivité qui travaillent dans le secteur de l’économie numérique : Cap Digital et Systematic, deux pôles franciliens, et TES (transactions électroniques sécurisées), pôle à vocation normande.
Ces pôles se sont déjà engagés dans des projets collaboratifs dans des domaines tels que TIC et santé qui associent Systematic et Cap Digital ainsi que le pôle Medicen, des projets Ville numérique avec Cap Digital, Systematic et Advancity, une action sur le secteur de l’internet des objets entre Cap Digital et Systematic et une action sur le marché du tourisme commune à Cap Digital et TES.
A partir de ces collaborations existantes, trois domaines ont été identifiés, qui pourraient donner lieu à des projets communs entre les trois pôles ou entre deux d’entre eux : la logistique/transport ; le tourisme ; l’esanté. Dans ces domaines stratégiques, ils animent un réseau de pôles et de clusters pour développer des solutions françaises en matière de projets, de produits et services, sources de compétitivité et d’emploi.
Dans la perspective de la cohérence territoriale, il conviendra de mettre en place les conditions d’implication équilibrée des trois acteurs.
D’ores et déjà, dans le secteur du tourisme, une collaboration entre Cap Digital et TES porterait sur l’identification d’un parcours type d’un visiteur étranger comportant des étapes de diffusion innovante, ainsi que sur des sujets transversaux liés au paiement sur mobile et au m-tourisme dans une stratégie ATAWAD.
Dans le secteur de la santé, TES et Systematic envisagent une collaboration autour de la gestion électronique d’un établissement hospitalier et, également, de la sécurisation des documents médicaux (avec ASIP Santé). Une autre collaboration entre TES et Cap Digital est à l’étude, sur l’enseignement par simulation et l’aide pour le chirurgien qui opère, via l’utilisation de la réalité augmentée.
III.1.3. Enseignement supérieur et recherche : développer la recherche partenariale et
accroître la visibilité de formations interrégionales
L’innovation, le transfert technologique et leur lisibilitéà l’international constituent une des clefs du succès du développement économique de la vallée de la Seine. C’est pourquoi il convient de soutenir les initiatives dont l’objectif est de valoriser les résultats de la recherche académique par le monde industriel. Le regroupement des compétences académiques et les centres de transfert technologique au sein de campus dédiés permettront de créer de véritables réseaux de compétence thématiques : Plateau de Saclay, Plateau Nord de Caen, Technopôle du Madrillet, Campus biomédical de Rouen, Université du Havre, Pôle de Recherche et d’Enseignement Supérieur de Cergy-Pontoise.
L’investissement dans l’enseignement supérieur et la recherche contribue à l’innovation des entreprises et au développement économique régional. Une coordination à l’échelle des trois régions permettra de proposer une offre de formation harmonisée sur le territoire de la vallée de la Seine, en adéquation avec les besoins de l’économie, des entreprises et des salariés. Renforcer les liens entre entreprises et établissements d’enseignement et de recherche résonne de ce point de vue comme une constante qu’il faut traduire pour atteindre les objectifs fixés.
Il s'agit de rendre plus visibles les formations supérieures de qualité qui s'inscrivent dans les axes forts de coopération interrégionale et susceptibles de bénéficier aux étudiants dans une logique de continuum formation-recherche-valorisation. La démarche vise à coordonner, voire co-accréditer, les formations supérieures pour éviter les concurrences territoriales stériles et identifier la valeur ajoutée qu'offre un cercle élargi de formations dans le périmètre défini sur les trois régions Ile-de-France, Haute Normandie et BasseNormandie.
L'objectif final est de renforcer l'attractivité des territoires et le dynamisme des filières, et faire bénéficier les étudiants de la vallée de la Seine de cette coordination, notamment par des « circulations » entre académies. Pour mener à bien ce travail et repérer les coopérations potentielles entre campus, les formations prioritaires de niveau master ont été classées en fonction de leur maturité et de l’ancienneté de leur implantation :
1)les formations confirmées et reconnues
• La physique des matériaux et le nucléaire
• La chimie pharmaceutique et la sécurité sanitaire
• L'énergie propulsion / systèmes embarqués (en lien avec les pôles de compétitivité MOV'EO et ASTECH)
• Les sciences de l'environnement
• La biologie neurosciences
• Les sciences humaines
• Les sciences nucléaires ;
• La mémoire : patrimoine et culture à l’ère du numérique.
2)les formations confirmées mais plus récentes
• La logistique (en lien avec les pôles de compétitivitéNov@loget TES) ;
• La chimie cosmétique (en lien avec le pôle de compétitivité COSMETIC VALLEY) et la sécurité sanitaire ;
• La performance énergétique du bâtiment ; Numérique et mémoire.
3)les formations récentes liées à la diversification des champs industriels
Les énergies renouvelables et l'éolien.
Les formations supérieures de niveau Master et doctorat, dans les thématiques citées plus haut, sont implantées sur les différents campus qui intéressent selon les cas, deux voire les trois régions du territoire de la vallée de la Seine.
Les nombreuses formations, du niveau Master, présentes sur des campus de deux ou trois régions de la Vallée de la Seine, doivent permettre des synergies et des coopérations formalisées se traduisant par des coaccréditations et des parcours de formation intégrant des temps de formation en présentiel sur des sites normands et franciliens. 1) Formations supérieures, niveau Master, implantées sur des campus des trois régions ● Physique des matériaux : Saclay ; Nanterre ; Cergy-Pontoise ; Caen ; Madrillet ; Le Havre. ● Chimie pharmaceutique : Saclay ; Cergy-Pontoise ; Caen ; Rouen ; Le Havre. ● Energies renouvelables et éolien : Saclay ; Caen ; Madrillet ; Cergy-Pontoise ; Fécamp ; Cherbourg, Le Havre. ● Biologie et neurosciences : Saclay ; Nanterre ; Cergy-Pontoise ; Caen ; Madrillet ; Mont- Saint-Aignan. ● Sciences de l’environnement : Saclay ; Nanterre ; Cergy-Pontoise ; Caen ; Mont-Saint-Aignan ; Le Havre
2) Formations supérieures, niveau Master, implantées sur des campus de 2 régions
● Logistique : Saclay ; Caen ; Cergy-Pontoise ; Le Havre ● Chimie cosmétique et sécurité sanitaire : Saclay ; Madrillet ; Le Havre. ● Energie propulsion/systèmes embarqués : Saclay ; Caen ; Nanterre ; Madrillet. ● Performances énergétiques du bâtiment : Saclay ; Cergy-Pontoise ; Madrillet ; Le Havre. ● Mémoire, patrimoine et numérique : Caen ; Mont-Saint-Aignan ; Le Havre.
|
Les atouts des trois régions sur ces formations d'excellence trouvent leur prolongement dans l'offre de recherche et les débouchés économiques. On note à ce propos la bonne cohérence des pôles de compétitivité avec les thématiques des formations dispensées.
L'implantation des pôles renforce l'intérêt de développer les coopérations au sein de la vallée de la Seine. Il s'agit cependant d'accroitre la visibilité des formations offertes par la Haute et la Basse Normandie et de les rendre plus attractives. Il convient d’avoir pour objectif de proposer à un grand nombre d’étudiants, dans le cadre de co-accréditations, des parcours intégrant des temps de formation en présentiel sur les sites à la fois normands et parisiens, par exemple des stages intégrés dans les cursus dans les laboratoires situés en Île-deFrance.
Ces formations sont souvent en lien avec les pôles de compétitivité qui passent des conventions avec l'Etat dans lesquelles sont intégrés des éléments relatifs au renforcement des coopérations interrégionales.
III.1.4. Renforcer le potentiel économique à travers le développement touristique et culturel
Le tourisme est au service de l’attractivité du territoire et du rayonnement international. Il est en même temps un des tout premiers secteurs économiques dans la vallée de la Seine et un pourvoyeur d’emplois et de richesses important. Il dispose d’une forte capacité de mobilisation des énergies, grâce notamment à l’appui des deux comités régionaux du tourisme (CRT) et en termes de coordination des événements liés au fleuve, au littoral, au patrimoine et à l’histoire.
LA CONVENTION DU 12 JUILLET 2012
ENTRE LE CRT NORMANDIE ET LE CRT PARIS ILE-DE-FRANCE POUR LA PROMOTION
DES OFFRES TOURISTIQUES LIEES A L’IMPRESSIONNISME
Cette convention, dans son préambule, part du constat d’une histoire de l’impressionnisme marquée par la continuité et une imbrication entre la Normandie et l’Ile-de-France:
« L’histoire de l’impressionnisme, de sa naissance à sa consécration mondiale, mêle intimement et à chaque moment la Normandie et l’Ile-de-France. (…)
Suivant la Seine et utilisant les chemins de fer, « les peintres du bonheur » sont allés en permanence de l’Ile-de-France à la Normandie, de la Normandie à l’Ile-de-France, à la recherche d’un lieu de vie ou d’un motif, d’un marchand ou d’un lieu d’exposition.
Comme l’a démontré en 2010 le premier Festival « Normandie impressionniste » qui ouvrait ainsi la voie, les exemples sont innombrables. Corot naît à Paris, fait ses études à Rouen et sera l’un des premiers peintres à travailler à Barbizon ; Jean-François Millet naît dans le Cotentin, vit à Cherbourg puis au Havre mais s’installe à Barbizon où il mourra ; Claude Monet naît à Paris mais passe sa jeunesse au Havre où il peindra, plus tard, « Impression, soleil levant », monte régulièrement à Paris rencontrer ses marchands, s’installe à Vétheuil puis à Giverny ; Pissarro vivra à Paris, Pontoise et Eragny sur Epte ; Renoir vit à Paris et fréquente la côte d’Albâtre ; Degas peint ses premières courses de chevaux dans l’Orne. Tous les peintres se retrouvent régulièrement en Normandie, à la ferme Saint-Siméon à côté d’Honfleur ou à Dieppe, et à Paris, chez Nadar ou au café Guerbois. »
Or, si les hauts-lieux et les œuvres sont mis en valeur pour être proposés au public (villages d’artistes comme Giverny, Barbizon, Honfleur ou Auvers-sur-Oise, musées, grands événements, promenades pédestres et croisières thématiques), « la promotion n’a pas été systématiquement conduite auprès des amateurs d’art du monde entier pour leur proposer des offres complètes mettant en valeur la richesse de cette histoire, la proximité géographique et culturelle de tous ces sites, accessibles à partir des grands points d’entrée en France de la clientèle internationale pour qui l’Ile-de-France est le hub naturel. »
Dans ces conditions, les deux CRT « ont décidé de coopérer au travers de la présente convention pour inventorier l’ensemble des offres disponibles sur la thématique impressionniste, faire émerger de nouvelles offres touristiques d’excellence internationale et les promouvoir auprès d’opérateurs identifiés sur l’ensemble des marchés ciblés pour qu’ils les mettent en marché. »
Les démarches et les actions mises en place doivent être inscrites dans le long terme pour avoir une portée significative.
Le tourisme culturel est un point d’accroche manifeste. Dans ce domaine, le territoire de la vallée de la Seine dispose d'une offre extrêmement diversifiée : il compte des sites emblématiques mondialement connus, classés (UNESCO[1]) et tire parti du rayonnement et de la force d’attractivitééconomique, touristique et culturel de Paris.
Page 36 / 74
ENCADRE : Les maisons d’écrivains en croisière
Les nombreuses maisons d’écrivains de la Vallée de la Seine bénéficient du label « Route historique». Cette richesse patrimoniale pourrait constituer un volet du tourisme culturel, cette route pouvant se combiner avec un mode de transport fluvial dans la mesure où ces maisons sont, pour la quasi-totalité, à proximité de la Seine (Vulaisnes-sur-Seine pour Mallarmé ; Bougival pour Tourgueniev ; Port-Marly pour Alexandre
Dumas ; Montmorency pour J.J. Rousseau ; Chatenay-Malabry pour Chateaubriand ; Médan pour Maeterlinck et Zola ; Petit-Couronne pour Corneille ; Canteleu pour Flaubert ; Villequier pour Victor Hugo) Seules les maisons d’Aragon et Elsa Triolet (Saint-Arnoult-en-Yvelines), de Michelet (Vascoeil) et de Maurice Leblanc (Etretat) sont quelque peu éloignées de la Seine.
Parallèlement à cette route historique, la région Basse-Normandie compte également d'importantes ressources culturelles à mettre en évidence en référence à des lieux de tourisme importants comme Cabourg, Honfleur ou Trouville en écho à Baudelaire, Duras, Proust, Allais et Sagan.
A titre d'exemple, l’édition 2013 de la manifestation « Normandie impressionniste » illustre bien la prise en compte des enjeux touristiques dans le cadre d’une programmation culturelle mêlant expositions patrimoniales et contemporaines, et d’une programmation dans les autres domaines artistiques autour d’une thématique commune qui est celle de l’eau.
L'enjeu « Vallée de la Seine » autour de cette thématique commune à tout le territoire, est maintenant d’élargir la construction d’événements et produits touristiques et culturels, à l’ensemble des trois régions en s’appuyant notamment sur les deux CRT. Il est ainsi possible de proposer un parcours jalonné de paysages impressionnistes et de musées, depuis l’amont de Paris jusqu’à la baie de Seine. Ce potentiel touristique, aux atouts historiques connus du monde entier, doit être mieux exploité notamment en structurant sa lisibilité interrégionale et sa visibilitéà l'international.
L’analyse partagée des nombreuses informations déjà disponibles (schémas, plans, études de marché) permet de développer des actions communes à l’échelle de la vallée de la Seine et d’identifier de nouveaux produits à destination des visiteurs locaux, nationaux ou internationaux, (circuits touristiques ou guides interrégionaux valorisant les potentialités du territoire) :
• les croisières maritimes et fluviales, dont la clientèle se diffuse sur l’ensemble du territoire ;
• l’impressionnisme, à travers les nombreux sites emblématiques de ce mouvement ;
ENCADRE : Itinéraires impressionnistes
Le comité régional de tourisme de Normandie a publié récemment un manuel des ventes destinéà suggérer aux professionnels des itinéraires d’une ou plusieurs journées liés à l’impressionnisme afin d’en faire des produits touristiques.
La Seine impressionniste de Paris à la mer. Ce circuit peut être abordé de différentes façons. Il peut être conçu en un seul tronçon de Paris à la mer ; il faut alors compter quatre à cinq jours pour découvrir l’ensemble. Il peut également être divisé en plusieurs séquences, comme, par exemple, l’itinéraire ParisRouen ou l’itinéraire Rouen-Honfleur ; il faut alors compter deux à trois bonnes journées de visite par séquence.
1) De Paris à Giverny et à Rouen : le musée d’Orsay, à Paris ; le musée de l’Orangerie, à Paris ; le musée Marmottan-Monet, à Paris ; la maison et les jardins de Claude Monet à Giverny ; le musée des impressionnismes à Giverny ; la cathédrale Notre-Dame de Rouen ; la collection impressionniste du musée des beaux-arts de Rouen ; la visite commentée de Rouen Sur les traces des impressionnistes. D’ores et déjà des produits existent, sur lesquels il est possible de s’appuyer : la croisière Impressions de Paris proposée par les vedettes de Paris ; une excursion fluviale sur la Seine autour de Giverny ; un survol en avion de la vallée des impressionnistes, vers Giverny ; l’atelier Peindre comme Claude Monet dans l’ancien atelier de l’artiste, face à la cathédrale de Rouen ; un déjeuner ou diner impressionniste dans l’ancien atelier de Claude Monet ; les soirs d’été, le spectacle impressionniste sur la façade de la cathédrale.
2) De Rouen à Honfleur et au Havre : le Vieux-Bassin de Honfleur représenté par de nombreux peintres (Corot, Boudin, Monet, Seurat…) ; le musée Eugène Boudin, à Honfleur ; le musée d’art moderne André Malraux (MuMa), au Havre ; la promenade impressionniste du Havre à Saint-Adresse ; la visite commentée Sur les pas des peintres à Honfleur. Les produits existants sont les suivants : une excursion en bateau sur l’estuaire, depuis Honfleur ; l’atelier culinaire impressionniste, au Havre ; les itinéraires impressionnistes du comité départemental du tourisme de Seine-Maritime (Dieppe, Fécamp, Etretat, Rouen et le long de la vallée de la Seine).
* * * * Un opérateur offre déjà un produit conforme à cette logique Vallée de la Seine : La croisière La Seine et les peintres impressionnistes : Ce parcours original permet d’appréhender l’impressionnisme par la Seine. Au départ de Paris, cette croisière de sept jours alterne visites de sites et conférences thématiques à bord. En région parisienne, vous visiterez le fameux musée de Marmottan-Monet et l’étonnant château d’Auvers-sur-Oise. Vous poursuivrez ensuite en Normandie par les sites de Giverny, de Rouen, de Caudebec-en-Caux et d’Honfleur. Des excursions vous permettront de découvrir la route des abbayes aux alentours de Rouen ainsi que la côte d’Albâtre d’Etretat à Fécamp, si souvent représentée par les artistes impressionnistes.
|
La Seine impressionniste de Paris à la mer
• la mémoire autour de la Bataille de Normandie et de la Libération de Paris ;
• les circulations douces empruntant les itinéraires des véloroutes et voies vertes (la Véloscénie ParisLe Mont-St-Michel, l’Avenue Verte London-Paris, Seine Impressionniste, véloroute du littoral) ;
• la qualité environnementale et paysagère (les trois parcs naturels régionaux, les réserves naturelles, etc.).Le tourisme d’affaires (meeting industry) constitue une porte d’entrée intéressante pour le territoire dans la mesure où il permet, au-delà l’évènementiel professionnel, de donner envie de revenir, soit comme touriste, soit comme habitant. En complément des points forts bien connus que sont l’agglomération parisienne et Deauville, dans des registres différents, l’articulation entre les acteurs est susceptible d’être renforcée.
• Dans le tourisme aussi, l’innovation, technologique et non-technologique, joue un rôle primordial pour le développement du secteur, à l’image de l’introduction des usages liés aux nouvelles technologies (services numériques, géolocalisation et navigation, virtualisation et réalité augmentée, etc.).
III.2.Flux, déplacements et réseaux : favoriser le maillage du territoire, la complémentarité des infrastructures et le développement des services logistiques
La Commission européenne a intégré la vallée de la Seine comme un élément structurant du« Corridor atlantique », reliant le cœur de l’Europe à sa façade océanique. Cette reconnaissance permet l’inscription de ce maillon ouest au réseau transeuropéen de transports (RTE-T), et assure l’éligibilité des projets de transports au financement européen au titre du mécanisme pour l’interconnexion en Europe.
Le système portuaire de l’estuaire de la Seine dans les grands flux européens maritimes et terrestres de marchandise
Prenant en compte cet enjeu interrégional et européen, le présent schéma pose le principe d’une démarche interdisciplinaire, qui intègre et valorise les différents bassins de vie au sein de son espace naturel, et conçoit le renforcement des réseaux dans le but de contribuer au développement économique du territoire.
Pour cela, les actions et opérations doivent traduire un effort spécifique d’insertion dans un milieu économique, urbain et naturel existant, déjà fortement occupé.
Ainsi, qu’il s’agisse de l’acheminement de l’information, des personnes ou des marchandises, les infrastructures sont primordiales mais ne produiront leur plein effet qu’en renforçant leur complémentarité et les services qui y sont associés. Leur adéquation optimale avec les besoins permet de consolider le développement du territoire et d’apporter une réelle valeur ajoutée pour les utilisateurs.
III.2.1. Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : la nécessité d’aborder le sujet dans sa globalité
Dans la mesure où le développement des infrastructures numériques relève d’abord des acteurs locaux, le schéma stratégique pour la vallée de la Seine n’a pas vocation à traiter du détail de projets spécifiquement numériques.
En revanche, il convient de faciliter le maillage du territoire en termes d’infrastructures et de services en partant des orientations définies par les stratégies régionales et précisées par les schémas départementaux d’aménagement numérique. De ce point de vue, deux axes de travail sont prioritaires :
Ø Inclure le réflexe « fibres » dans tous les investissements qui seront soutenus par ailleurs, de manière à disposer de fourreaux en attente, dûment repérés et localisés, sous maîtrise d’ouvrage public, permettant de faire face aux insuffisances qui pourraient apparaître et de disposer de capacité pour répondre aux exigences de connexion d’équipements de transmission mobiles. Le respect de ces prescriptions peut constituer une condition de labellisation ou, si nécessaire, de financement.
Ø Veiller à la création des interconnexions entre réseaux, en identifiant les plus stratégiques et en contractualisant leur réalisation. En contrepartie, une aide financière et/ou une labellisation serait susceptible d’être accordée pour les zones d’activité très haut débit « Vallée de la Seine », constituant un atout important pour leur commercialisation et le développement des services. Une des actions à promouvoir est la réalisation d’une étude pour identifier des interconnexions utiles et déterminer les modalités appropriées pour les garantir, en lien avec la labellisation de services numériques et /ou de zones d’activités « Vallée de Seine ».
III.2.2. Transport de personnes et de marchandises : promouvoir le transport durable et supprimer les goulets d’étranglement dans le réseau principal d’infrastructures
De nombreux projets visent à améliorer le niveau de services offert par le territoire de la vallée de la Seine grâce à ses infrastructures et aux services associés. Il s’agit ici de mettre l’accent sur ceux dont la réalisation conditionne le développement du territoire à l’échelle interrégionale.
Pour répondre aux trois enjeux évoqués précédemment (maillage du territoire, complémentarité des infrastructures et soutien aux acteurs logistiques), cinq orientations sont proposées et déclinées en action.
1)Identifier et financer les projets routiers, ferroviaires, fluviaux, portuaires et aéroportuaires d’échelle nationale ou interrégionale
Une liste des projets susceptibles de figurer dans le schéma stratégique a été constituée, corroborée par les contributions transmises. En matière de coût, elle reprend les données disponibles et notamment celles issues des travaux de la Commission Mobilité 21.
Est proposée une première sélection d’opérations qualifiées « d’exemplaires » pour le développement de la vallée de la Seine, présentant un caractère interrégional structurant affirmé et dont la réalisation est, à ce jour, compatible avec l’application des principes évoqués au titre du développement durable. Quatre projets majeurs sont ainsi clairement identifiés :
• LNPN : (Ligne Nouvelle Paris Normandie) : cette opération a été déclarée prioritaire par le Premier ministre, selon un phasage et une temporalité compatibles avec les financements mobilisables et la capacité de réalisation du maître d’ouvrage. Il s’agit du seul projet assurant la desserte des quatre territoires métropolitains concernés, qui permettra une interconnexion directe et rapide entre les différents pôles d’emplois, de recherche et d’innovation et garantira la désaturation de l’axe ferroviaire historique.
• Modernisation de l’axe ferroviaire – Serqueux-Gisors : cette opération relève de la promotion des itinéraires alternatifs pour le transport de fret. Ce maillon ferroviaire est inscrit au réseau transeuropéen de transport au titre de l’amélioration de la desserte pour les biens et les personnes, entre la façade océanique et le cœur de l’Europe. Nouvel itinéraire entre Le Havre et l’Ile-de-France, il contribue au rééquilibrage des flux au profit d’un mode de transport massifié alternatif à la route, libérant en contrepartie des capacités sur l’axe ferroviaire de la vallée de Seine. Il est indispensable à la massification des transports de conteneurs, pour assurer la desserte des ports.
• Aménagement de Port Seine Métropole, dans la zone d’Achères : Point d’interconnexion entre la Seine, l’Oise et l’Escaut, et entre les régions de la vallée de Seine et celles du nord de l’Europe, réalisé par phase, l’ouest d’abord, il représente une opportunité majeure pour conforter le système logistique francilien, en articulation étroite avec l’ensemble des ports fluviaux et portant, au surplus, l’ambition d’une insertion environnementale exemplaire.
• Développement des installations portuaires liés aux énergies marines renouvelables : L’importance du potentiel énergétique de la Manche et la complémentarité des ports permet de concevoir une offre optimale et articulée : sites industriels à Cherbourg et au Havre pour la production d’éoliennes ; fonctions de maintenance à Caen, Fécamp, Dieppe et au Tréport.
A côté de ces quatre opérations exemplaires, l’analyse menée à partir des contributions et des études déjà réalisées, a permis d’établir une liste d’opérations plus large, pouvant être labellisées « Vallée de la Seine », même en dehors de financement spécifique.
üAménagements portuaires et/ou fluviaux :
o L’accès fluvial à Port 2000 au Havre et l’accueil des portes conteneurs, pour consolider la croissance actuelle des trafics ;
o Les accès nautiques au port de Rouen, grâce à l’arasement du chenal de navigation et à l’adaptation des quais ;
o La modernisation et la valorisation des équipements fluviaux de la Seine aval (barrages, écluses, passes à poisson…) et la prise en considération d’opérations ciblées en amont (liaison Bray – Nogent, bassin de l’Oise).
Cette dernière série d’investissements sera à intégrer dans le cadre global du projet Seine-Escaut, pour favoriser en particulier le développement de l’hinterland portuaire d’HAROPA et reprendre des parts de marché aux ports concurrents de la rangée Nord.
o L’évolution du réseau de ports fluviaux sur la Seine à l’amont de Rouen, Alizay, Limay, Triel notamment.
ü Renforcement des axes ferroviaires :
Il s’agit principalement de compléter le maillage ferroviaire existant accessible au transport de fret, afin de mieux raccorder des territoires ou des équipements structurants limitrophes (Port de Dieppe, Plateforme bimodale de Mézidon, axe Rouen – Caen – Le Mans – Tours, etc.) au réseau principal, et de favoriser ainsi le report modal au détriment du mode routier. Cette démarche sera conduite au regard des apports issus du Grand Projet de Modernisation du Réseau, conduit par RFF.
ü Desserte terrestre routière et désenclavement des zones urbaines denses et des zones logistiques d’intérêt majeur :
oLiaison A 28 / A 13 avec la desserte de plateformes logistiques multimodales du Sud de Rouen :
Opération déclarée d’intérêt national, retenue comme prioritaire par le Premier ministre en juillet 2013, cette infrastructure améliorera les conditions d’accès au Port de Rouen, les conditions de vie des habitants de l’agglomération rouennaise (réduction des nuisances et développement des modes alternatifs à la voiture) et facilitera les échanges avec les autres territoires nationaux et européens en particulier pour les flux nord-sud. Cet aménagement assurera une desserte qualitative avec les platesformes logistiques multimodales existantes ou projetées (Rouen-Sud, secteur d’Alizay).
oAmélioration de la desserte des pôles logistiques majeurs en Ile-de-France, en particulier pour la plate-forme d’Achères, la périphérie de Roissy et le port de Bonneuil, grâce à la réalisation progressive des chaînons routiers manquants, pour la Francilienne en particulier.
2)Hiérarchiser et développer les plateformes d’échelle interrégionale identifiées dans le cadre du Maillon Ouest et du Corridor atlantique
Cette orientation reprend la logique exprimée dans plusieurs démarches, comme celle du « Maillon Ouest » menée par les 8 Régions du Bassin parisien (« C8 ») ou celle de Seine Gateway, concernant les plateformes logistiques multimodales.
L’enjeu majeur que constitue le maillage de l’espace « Vallée de Seine » par des plateformes dédiées à la logistique, offrant des coûts immobiliers compétitifs, et présentant une interface efficiente entre trois modes de transports, ressort de l’ensemble des contributions et des travaux.
Ces plateformes fluviales,ferroviaires, routières et aéroportuaires devront permettre de concilier le développement économique de ces espaces, leur intégration urbaine et leur acceptabilité, mais également la préservation des espaces naturels par la requalification des friches, industrielles en particulier.
A partir du recensement de l’existant, de l’identification des projets annoncés, il est nécessaire de construire une cartographie précise, traduisant la répartition des fonctions. Cette démarche permet d’alimenter un système d’information permanent et d’apprécier la nécessité de susciter de nouveaux projets correspondant à cette ambition d’une chaine logistique cohérente.
Ces plateformes sont également le fondement d’une politique foncière adaptée, permettant de consolider les capacités d’anticipation.
3)Favoriser la rencontre de l’offre et de la demande, réunissant tous les modes de transport
Dans le cadre de cette orientation, plusieurs initiatives des acteurs institutionnels (gestionnaires d’infrastructures, chambres consulaires) ou des socio-professionnels (clusters, pôles de compétitivité, filières professionnelles), en lien avec le thème de l’innovation, pourraient être soutenus telles que :
ñ une démarche commune des gestionnaires d’infrastructures auprès des chargeurs et des opérateurs de la chaîne de transport pour opérer la massification et l’équilibre des flux entre l’amont et l’aval, de manière intermodale ;
ñ une déclinaison particulière du Plan d’accompagnement au report modal (PARM) susceptible d’être labellisée « Vallée de Seine » pour accompagner l’émergence d’un réflexe « intermodal » de la part des chargeurs ; ñUn effort constant d’innovation, dans les champs administratif, juridique et financier, pour faciliter le développement de l’offre en matière de plateformes physiques ou de services, et favoriser le report modal ;
ñ le développement de services numériques, à l’appui de clusters (ex. Marétique) sur le plan logistique de nature à améliorer la fiabilité de l’acheminement des marchandises ;
ñ une démarche permanente d’animation des réseaux professionnels de la logistique et des transports comprenant un dispositif d’observation aux bonnes échelles ;
ñ Une articulation des systèmes d’information facilitant le suivi de la marchandise et les interfaces entre opérateurs, dans une approche intégrée.
4)Observer, évaluer et s'interroger sur les flux de demain
Au regard du rythme des évolutions technologiques et de l’impact de celle des prix de l’énergie, il est essentiel, via les acteurs de l’aménagement de ce territoire et les opérateurs de logistique et de transports, de suivre les évolutions en termes de trafics, d’usages et de qualité de services.
Ainsi, la conduite d'une démarche prospective intégrant des questionnements sur le devenir des modes de vie et de consommation est nécessaire pour développer une capacité de remise en cause ou de tests de robustesse des choix opérés. Le système universitaire et de recherche présent sur la vallée sera mobilisé au service de cette fonction.
III.3. La gestion de l’espace au service du développement durable
Le développement durable et équilibré de la vallée de la Seine nécessite la coordination interrégionale des politiques d’aménagement et de protection de l’environnement.
Sur un territoire où les réseaux sont déjà très denses et l’empreinte industrielle ancienne, l’objectif premier est d’accueillir les infrastructures et les activités nécessaires au développement du territoire en garantissant leur bonne insertion urbaine, environnementale et paysagère. A ce titre, les actions préconisées par le schéma doivent reposer sur le triptyque«éviter – réduire – compenser »: il faut non seulement compenser les éventuels impacts négatifs, mais surtout les minimiser en amont. Les projets correspondant aux orientations du schéma sont par ailleurs l’occasion de rétablir des continuités écologiques, d’améliorer et mettre en valeur les paysages, de reconvertir les friches (industrielles notamment) et de promouvoir une utilisation plus économe de l’espace et du foncier.
L’aménagement est également une source d’attractivité pour le territoire et d’amélioration du cadre de vie des habitants. Les nombreuses initiatives pour construire des quartiers urbains de qualité tournés vers le fleuve, reconvertir des espaces industriels dégradés et valoriser un patrimoine remarquable ont vocation à converger vers une ambition collective : faire de la vallée de la Seine une référence de l’aménagement durable, en particulier grâce à la valorisation du lien avec le fleuve et à un équilibre adapté entre espaces bâtis et naturels.
Ce travail collectif sur les aménagements futurs dans la vallée est enfin l’occasion de forger une culture commune de la vallée de la Seine, en identifiant de manière partenariale les traits distinctifs du territoire, les solidarités à renforcer et les ambitions partagées pour l’avenir. Cette vision commune servira notamment à l’élaboration des critères de sélection et de labellisation des projets, à l’échange d’expériences et à la diffusion des bonnes pratiques.
Le socle d’orientations et d’actions nécessaire à leur approfondissement, proposé ci-dessous, traduit cette approche. Certains enjeux, et en particulier la gestion des inondations et des continuités écologiques, nécessitent une coordination interrégionale plus poussée. C’est le cas des sites particulièrement stratégiques pour le développement de la vallée de la Seine, qui présentent souvent des problématiques complexes en termes d’aménagement durable. De même, la reconversion des friches, la valorisation du cadre naturel et paysager et la gestion de l’eau demandent un effort renouvelé de coopération entre les acteurs du territoire.
III.3.1. Construire une vision commune de l’aménagement en vallée de Seine
La vallée de la Seine compte déjà de nombreuses opérations d’aménagement exemplaires. Plusieurs écoquartiers et nouveaux quartiers urbains en bordure ou à proximité du fleuve inventent un urbanisme de qualité, économe en énergie et résilient aux risques naturels et aux évolutions climatiques. Des initiatives collectives, comme Seine Park et Arc en Seine, cherchent à généraliser les aménagements de qualitéà une échelle intercommunale. Et les sites portuaires et économiques ne sont pas en reste, comme le souligne la charte« Sable en Seine », portée par Ports de Paris, dans un souci d’économie de foncier et de densification.
Il importe désormais de généraliser et relier ces expériences à l’échelle de la vallée. Cinq priorités doivent guider les opérations individuelles et les coopérations interrégionales :
1)Une consommation maîtrisée du foncier et la reconversion des friches
Le développement de la vallée de la Seine implique le respect des espaces agricoles et naturels, en privilégiant la reconstruction de la ville dans et sur la ville. Étant donné le grand nombre de sites économiques en mutation sur le territoire, la reconversion des friches, notamment industrielles, est indispensable pour limiter l’étalement urbain et la consommation d’espace. Elle constitue de fait une opportunitéà exploiter pleinement, en choisissant les usages les mieux adaptés, notamment les activités nécessitant une proximité avec le fleuve.
Le traitement des sites aura plusieurs traductions :
§ la réhabilitation de sites industriels dont le foncier est sous-utilisé, tels que certains sites automobiles ;
§ la requalification de friches en vue de l’accueil de nouvelles activités, à l’instar du site Petroplus à Rouen ;
§ la densification des zones d’activité, notamment industrialo-portuaires ;
§ la réutilisation des terrains pour le développement urbain ;
§ l’extension des zones d’espaces verts urbains
§ la renaturation et la création de zones d’expansion de crues ; §la constitution de réserves foncières de court et long terme.
Afin d’avoir une vision globale des besoins et des opportunités foncières de la vallée de la Seine, les recensements existants doivent être mis en cohérence. Ce travail est appeléà déboucher sur la création d’un observatoire du foncier destiné notamment à l’accueil d’activités économiques.
Le recyclage des terrains relève principalement des collectivités territoriales, des opérateurs fonciers publics et des établissements d’aménagement. La démarche « Vallée de la Seine » peut accompagner ces acteurs dans la définition des plans de gestion et des systèmes de portage foncier les plus adaptés, l’optimisation des coûts des projets, les opérations d’acquisition, la connaissance et le traitement des pollutions et le maintien d’activités industrielles. Le partage de l’information, structuré entre acteurs, facilitera la convergence des pratiques, en s’appuyant sur le réseau des établissements publics fonciers ou d’aménagement et celui des agences d’urbanisme.
2)La mixité des fonctions et la qualité de vie
L’équilibre et la mixité entre les fonctions urbaine, économique et écologique de la vallée de la Seine est à chercher non seulement au niveau des grands territoires, mais aussi à l’échelle des quartiers, des zones d’activité, voire des opérations d’aménagement. Il faut créer les liaisons et soigner les lisières entre ces différents types. En particulier, la bonne insertion urbaine, paysagère et naturelle des activités industrielles et portuaires renforce leur acceptabilité sociétale, réduit leur empreinte environnementale et construit de nouvelles interfaces avec la ville.
La qualité de vie et la dimension humaine du territoire constituent des objectifsprimordiaux en vallée de la Seine. La construction de logements, l’amélioration de l’habitat et la réalisation de quartiers urbains de qualité participent à la redynamisation des territoires en perte de vitesse et renforcent l’attractivité de la vallée dans son ensemble.
Tous ces objectifs nécessitent un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes des territoires concernés afin de déterminer les conditions d’insertion des nouvelles activités et la mobilisation des espaces qui y sont dédiés, dans la recherche permanente d’équilibre entre urbanisation et protection des zones naturelles.
3)L’excellence environnementale, patrimoniale et paysagère
L’excellence environnementale est à rechercher en vue non seulement de la préservation et de la restauration des milieux écologiques, mais aussi de l’attractivité de la vallée et de la qualité de vie pour les habitants et comme pour les touristes. Toute nouvelle opération respectera bien sûr les obligations réglementaires en termes de continuités écologiques, de pollution et de risques d’inondation. Aussi souvent que possible, il convient d’aller plus loin afin que la vallée de la Seine devienne un territoire exemplaire en matière écologique.
La même remarque vaut pour le paysage. Au-delà de la préservation des sites remarquables, il faut aujourd’hui valoriser la diversité du paysage de la vallée : cette succession de sites industriels et portuaires, de villes et villages de renom et d’espaces naturels, agricoles et forestiers, qui a inspiré les peintres impressionnistes, voit alterner espaces naturels et urbains, coteaux souvent accentués et fonds de vallées humides. Cet enjeu paysager ne se limite pas aux berges du fleuve ni à son immédiate proximité. La trame paysagère de la vallée est également structurée dans sa profondeur, incluant par exemple les espaces agricoles, plaines et plateaux, et la diversité des reliefs qui configurent l’espace visuel.
4) La transition énergétique et la réduction des pollutions
Les futurs aménagements concourent aux ambitions de la vallée de la Seine en matière de transition énergétique. Il s’agit non seulement d’améliorer leur insertion écologique, mais aussi de soutenir plusieurs filières économiques d’avenir identifiées dans le volet développement du présent Schéma stratégique. Ainsi les constructions, qu’il s’agisse de quartiers d’habitat ou de sites économiques, doivent faire appel aux énergies renouvelables, à la biomasse et notamment au chauffage à base de bois dans une démarche qui s’appuie sur la proximité des approvisionnements. Ces constructions doivent aussi privilégier les écomatériaux d’une part, d’autre part recourir aux modes durables d’acheminement des matériaux, d’enlèvement des déchets et de recyclage, notamment la voie d’eau. L’importance des ouvrages prévus au titre du Grand Paris et du SDRIF appelle au demeurant une réflexion interrégionale sur l’organisation de ces flux de matériaux, la Seine et ses ports étant des atouts évidents pour une logistique économe en énergie et pour développer les sites de recyclage.
Ces efforts concourront à la réduction des pollutions de l’air, en développant au surplus des outils d’analyse commun grâce à la coopération entre les observatoires existants. Quant aux pollutions de l’eau, les futurs aménagements intégreront différents objectifs : réduire la consommation d’eau, minimiser le rejet des eaux pluviales et traiter sur place les eaux usées. Ces pratiques et méthodes contribuent par ailleurs à la restauration des milieux aquatiques et à l’utilisation de l’eau comme élément d’agrément et de lien identitaire au fleuve.
5)Une conception à l’échelle de la vallée
L’aménagement appelle une « montée en échelle ». Les opérations locales participent à la mise en valeur de la vallée de la Seine, en intégrant les spécificités du fleuve et les enjeux patrimoniaux partagés. Il faut instaurer un dialogue interrégional sur l’aménagement et généraliser les pratiques réussies. Plusieurs types d’actions sont de nature à contribuer à cet objectif:
- l’adoption par les partenaires de la vallée de la Seine d’une charte d’aménagement proposant des principes communs ;
- l’organisation de manifestations professionnelles (colloques, ateliers, etc.) ;
- la sensibilisation des acteurs territoriaux, la diffusion de guides pratiques et l’évaluation des projets ;
- le soutien à l’ingénierie des collectivités territoriales et l’accompagnement des porteurs de projet pour la mise en œuvre de projets de qualité ;
- l’institution de cadres pour alimenter le dialogue et faciliter les projets de territoire interrégionaux dans les espaces aux « franges » tels que le Vexin, trait d’union entre l’Ile-de-France et la HauteNormandie.
III.3.2. Coordonner l’aménagement des sites stratégiques
Le comité directeur labellisera, d’étape en étape, un certain nombre de sites particulièrement stratégiques pour le développement de la vallée de la Seine à l’horizon 2030, que ce soit au titre des fonctions interrégionales qu’ils accueillent, de leurs potentialités de développement ou de l’exemplarité de leur aménagement. Le choix des sites stratégiques prendra également en compte l’intégration des principes d’aménagement décrits plus haut et l’effet levier d’un accompagnement public pour la réalisation des projets.
Quatre catégories de sites peuvent être distinguées :
1)Les sites d’activités portuaires et logistiques
Le développement des ports et des grandes plateformes logistiques nécessite un accompagnement particulier en termes de densification des zones bâties, de maîtrise foncière et d’insertion urbaine, écologique et paysagère. La prise en compte des articulations entre pôles logistiques à l’échelle de la vallée est un impératif, de même que le renforcement des capacités d’anticipation et de dialogue.
2) Les sites d’activités économiques et les friches industrielles
Si certains projets se distinguent par leur taille et leur poids économique, tels que le secteur de Flins, le site Petroplus à Rouen, d’autres se singularisent par leur capacitéà renforcer les filières prioritaires de la vallée de la Seine telles qu’elles sont définies dans le volet développement économique. La liaison avec les filières et leur potentiel de développement est un enjeu important, pour développer des coopérations de proximité.
3)Les quartiers urbains
Certains aménagements urbains ont vocation à remplir des fonctions interrégionales, par exemple dans les quartiers des gares de la ligne Paris-Normandie ou autour des campus technologiques. Ils se distingueront tout aussi souvent par leur exemplarité au regard des objectifs d’aménagement durable, comme c’est le cas sur la Presqu’île de Caen ou dans l’éco-quartier de Carrières-sous-Poissy.
4)Les sites écologiques, paysagers et touristiques
En complément des protections existantes, le comité directeur labellisera enfin des sites concourant à la restauration des grandes continuités écologiques, à la valorisation de milieux naturels, patrimoniaux ou paysagers remarquables de la vallée de la Seine et à la promotion des objectifs interrégionaux en matière de tourisme. Certains sites pourraient répondre aux trois critères, comme le marais Vernier dans le Parc naturel régional des Boucles de la Seine normande ou le secteur de la boucle de Moisson et du confluent Seine-Epte.
III.3.3. Restaurer les continuités et les milieux écologiques d’intérêt interrégional
Ambition majeure pour la vallée de la Seine, la reconquête écologique se déploie grâce à trois champs d’action interrégionale :
1) Un traitement exemplaire des nouvelles infrastructures
Le Schéma préconise des travaux d’infrastructures de grande envergure en faveur de la mobilitéà l’échelle de la vallée et de l’aménagement des sites stratégiques. Ces opérations sont naturellement l’occasion de favoriser une approche intégrée des enjeux de mobilité, de développement et de reconquête écologique et paysagère, notamment à travers le rétablissement des continuités écologiques lors de la réalisation des travaux. La Vallée de la Seine développera ainsi une nouvelle exemplarité environnementale, qui va au-delà des contraintes réglementaires sans pour autant remettre en question la réalisation d’opérations nécessaires à la vie économique et sociale du territoire.
Les Schémas régionaux de cohérence écologique (SRCE) permettront d’identifier les sites écologiques sensibles et de déterminer avec les maîtres d’ouvrage les besoins en études complémentaires et travaux. Les études lancées par les parcs naturels régionaux (PNR), le GIP Seine aval et l’Agence de l’eau Seine Normandie joueront un rôle important dans la mise en œuvre de ce volet. De façon générale seront utilisées les méthodes et pratiques déjàéprouvées dans la vallée.
2)Le rétablissement des continuités sur les axes existants
La coordination des acteurs de la Vallée de la Seine est également nécessaire au rétablissement des continuités écologiques dans les cas suivants :
- coupures créées par les infrastructures interrégionales (par exemple l’A13) ; - territoires à cheval entre deux régions, notamment :
- entre l’Ile-de-France et la Haute-Normandie : les vallées de l’Epte et de l’Eure ;
- entre la Basse-Normandie et la Haute-Normandie : les vallées de la Vilaine et de la Callone, les bocages du Pays d’Auge et du Pays d’Ouche.
- grandes fonctionnalités écologiques de l’axe Seine (par exemple continuités pour les poissons migrateurs, restauration des annexes hydrauliques).
Le comité directeur de la vallée de la Seine définira les sites à traiter par priorité, les actions à envisager et s’attachera à identifier les porteurs de projet les mieux adaptés pour garantir une maitrise d’ouvrage efficiente.
3)Une gestion coordonnée de l’estuaire de la Seine
Le système estuarien, zone humide d’une grande importance fonctionnelle et patrimoniale, est aujourd’hui fragilisé par les activités humaines. Les problématiques particulières de cet espace nécessitent un effort coordonné pour préserver, voire restaurer ses fonctions écologiques et son patrimoine naturel remarquable, dans un cadre compatible avec le développement des grands ports, des activités économiques et des infrastructures de transport et de logistique.
Il faut ainsi élaborer une vision commune des fonctionnalités écologiques et des travaux de restauration à mener à l’échelle de l’estuaire, en s’appuyant sur le GIP Seine aval et le PNR des Boucles de la Seine Normande.
Enfin, l’estuaire constitue un territoire d’expérimentation, par exemple pour l’enlèvement des macro-déchets accumulés en berge de Seine et dans l’estuaire.
III.3.4. Valoriser les paysages, les berges et les sites naturels à forte valeur patrimoniale
Le cadre naturel et paysager de la vallée de la Seine est extrêmement riche, comme en témoigne le classement des sites des Boucles de la Seine les plus emblématiques.
La valorisation de cette richesse nécessite une approche globale qui traite ensemble :
§ la mise en valeur paysagère et l’articulation entre espaces naturels et bâtis ;
§ la restauration des fonctions écologiques et de la biodiversité ; § la réappropriation du fleuve par les habitants et les visiteurs ;
§ la contribution à l’identité et à la culture de la vallée de la Seine.
Ce chantier repose sur un partenariat étroit avec les nombreux acteurs qui interviennent en faveur du patrimoine naturel et paysager de la vallée, notamment les services de l’Etat (STAP en particulier), les collectivités territoriales, l'Agence de l'eau Seine-Normandie, les parcs naturels régionaux et les différents conservatoires du territoire (Conservatoire de l’espace littoral et des rivages lacustres, Conservatoires régionaux des espaces naturels, Agence des espaces verts d’Ile-de-France, Observatoire de la Biodiversité de Haute-Normandie, Conservatoire botanique national du Bassin parisien).
III.3.4.1. Améliorer la connaissance du patrimoine naturel
La première tâche est d’améliorer la connaissance des enjeux à l’échelle de la Vallée de la Seine. Il s’agit d’identifier les traits distinctifs, les fonctionnalités, les sites à forte valeur patrimoniale et les problématiques communes de la Seine aval, en s’appuyant sur les nombreux documents régionaux ou locaux existants.
Ce travail de recensement, fondé sur les travaux antérieurs, alimentera des initiatives de sensibilisation, par exemple une communication sur les sites naturels remarquables, des parcours culturels ou un travail d’éducation auprès des jeunes. L’objectif est de favoriser la prise de conscience écologique tout en développant l’identité patrimoniale de la vallée de la Seine.
III.3.4.2. Développer l’éco-tourisme
La stratégie de développement de l’éco-tourisme passe par le renforcement des hébergements de qualité et une place accrue donnée aux modes de déplacement doux. Il faut en particulier valoriser le potentiel touristique des grandes voies vertes, d’une part en poursuivant l’amélioration des véloroutes existantes (Paris - Londres et Paris - Le Mont Saint-Michel), d’autre part en préparant le classement et l’aménagement de l’itinéraire Paris - Le Havre au regard des critères régionaux, nationaux et européens. Le développement de la navigation de plaisance sur le fleuve, en lien avec le tourisme littoral, répond au même objectif et impose une action de long terme sur les infrastructures d’accueil.
III.3.4.3. Coordonner l’aménagement des berges
L’aménagement et la gestion des berges de Seine nécessitent un travail spécifique de coordination et d’échange d’expériences entre les partenaires du territoire, en s’appuyant sur les outils existants. Sont notamment concernés la gestion intégrée des berges, la protection contre les inondations et l’érosion, les opérations de restauration écologique et l’enlèvement des macro-déchets.
III.3.5. Mieux gérer l’eau et les risques d’inondation
Les vulnérabilités de la Vallée de la Seine sont importantes face aux enjeux de gestion de l’eau : non seulement les risques d’inondation, mais aussi la pollution, l’artificialisation des milieux écologiques, la sécheresse et les problèmes d’approvisionnement en eau potable.
Ces sujets sont appréhendés à l’échelle plus large du bassin versant de la Seine. Touchant huit régions administratives, le bassin est doté de nombreux dispositifs de gouvernance et de planification de l’eau, dont le comité de bassin, le Schéma directeur d’aménagement et de gestion des eaux (SDAGE) et un contrat de plan interrégional État-Régions spécifique, dédiéà la gestion quantitative de l’eau (inondations, étiages), piloté par le préfet coordonnateur de bassin. La mise en œuvre de la directive cadre stratégie pour le milieu marin (DCSMM) impose également une démarche au sein des bassins hydrographiques, tant en termes de gouvernance que de définition des actions à engager. Elle débouchera sur une réflexion intégrant l’estuaire et ses prolongements littoraux.
Le projet porté pour la Vallée de la Seine doit ainsi s’articuler avec la logique de bassin, dont la pertinence géographique est évidente, et ses outils spécialisés, en particulier le contrat de plan spécifique précité. Cela permettra d’atteindre les cinq objectifs décrits ci-après :
1)Améliorer l’état écologique de l’eau et maîtriser les pollutions
Selon l’état des lieux établi par le Comité de bassin en 2013 au titre des directives européennes sur l’eau, l’ensemble des masses d’eau de la Seine et de son estuaire est en état écologique moyen, médiocre ou mauvais et présente un risque de non atteinte du bon état écologique en 2021, date butoir fixée par la directive cadre sur l’eau (DCE).
Les efforts de réduction des apports de polluants (azote, nitrates d’origine agricole, métaux, PCB et hydrocarbures aromatiques, etc.) doivent être intensifiés dans le cadre de la mise en œuvre du prochain SDAGE (2016-2021). Les plans territoriaux d’actions prioritaires de l’Agence de l’eau Seine Normandie identifient notamment les domaines nécessitant des actions spécifiques.
2)Restaurer le bon fonctionnement des milieux aquatiques
Sur l’ensemble du bassin, il faut corriger de nombreuses altérations physiques qui entravent le bon fonctionnement des milieux aquatiques : l’artificialisation des berges, les obstacles hydrauliques, les activités de dragage... La démarche Vallée de la Seine contribue à l’identification des potentialités de reconquête écologique et de restauration des zones humides autour d’un axe dont la fonction première est de favoriser la circulation des biens et des personnes. Cette démarche offre également une échelle pertinente pour le partage d’expériences, par exemple sur la restauration des berges, comme indiqué ci-dessus.
3)Réduire la vulnérabilité aux inondations
Volet majeur des démarches au niveau du bassin, la réduction de la vulnérabilité aux inondations trouvera plusieurs traductions à l’échelle de la Vallée de la Seine :
§ l’intégration du risque d’inondation dès la conception des nouveaux projets d’aménagement ;
§ la préservation et la restauration des zones naturelles d’expansion de crues ;
§ le développement de la culture et de la conscience du risque, y compris auprès des acteurs économiques, des gestionnaires de réseaux et des services publics ;
§ l’appropriation des enjeux et des objectifs qui seront définis dans les stratégies locales de gestion du risque d’inondation (SLGRI) et des territoires à risques importants (TRI), territoires qui couvent les principales agglomérations.
4)Prendre en compte l’élévation du niveau des mers
L'élévation générale attendue du niveau des mers résultant du changement climatique devrait induire une augmentation générale du risque d’érosion, d’inondation et de difficultés d’alimentation des populations littorales en eau potable. De même, cette élévation aura un impact important négatif sur les infrastructures portuaires et le transport fluvial. La vulnérabilité de l’estuaire de la Seine nécessite dans un premier temps de mettre en place des outils d’observation pour, dans un deuxième temps, définir les stratégies d’atténuation et d’adaptation nécessaires.
5)La gestion du grand cycle de l’eau sur la Seine aval
Si la gouvernance de l’eau est déjà bien structurée, la maîtrise d’ouvrage mérite, quant à elle, d’être mieux coordonnée. Une étude préalable à la création éventuelle d’une structure de gestion du grand cycle de l’eau sur l’aval de la Seine a ainsi été lancée par le groupement « 276 » (région de Haute-Normandie, départements de Seine-Maritime et de l’Eure) sur la gouvernance. Les partenaires de la vallée de la Seine s’appuieront en particulier sur les préconisations de cette étude, tout en prenant en considération les évolutions des compétences consécutives à la promulgation de la loi de modernisation de l’action publique et d’affirmation des métropoles (MAPAM).
* * * *
* * *
ü Promouvoir des actions de marketing territorial afin d’accroître la visibilité nationale et internationale du territoire, notamment par la mise en place d’un label « Vallée de la Seine ».
ü Conforter les pôles d’excellence des filières historiques (automobile, chimie, aéronautique, pharmacie) en accroissant leur rayonnement et en anticipant les mutations.
ü Développer la logistique et les mobilités durables, véritables piliers économiques de la Vallée de la Seine, en s’appuyant notamment sur les deux pôles de compétitivité interrégionaux, Nov@log et Mov’eo.
ü Maximiser les atouts du territoire en matière d’énergies renouvelables, notamment marines, par le développement de la recherche et de l’innovation dans les domaines de la production, du transport, du stockage et de la gestion.
ü Valoriser les atouts du territoire en matière de nouveaux matériaux et d’économie circulaire en recourant à l’expérimentation.
ü S’appuyer sur le potentiel de la Vallée de la Seine dans le domaine de la santé pour développer les projets mutualisés.
ü Diversifier les débouchés agricoles autour des circuits courts et des usages non alimentaires.
ü Structurer le développement numérique autour des pôles de compétitivité afin de permettre à la Vallée de la Seine de se positionner comme territoire d’excellence dans ce domaine.
ü Harmoniser l’offre de formation sur le territoire de la Vallée de la Seine en coordonnant les formations supérieures au niveau interrégional, en adéquation avec les besoins des entreprises et des salariés et en lien avec les pôles de compétitivité.
ü Tirer parti des atouts patrimoniaux et culturels en construisant une offre touristique à l’échelle de la
Vallée de la Seine pour développer son rayonnement international et son attractivitééconomique
Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : la nécessité d’aborder le sujet dans sa globalité et faciliter le maillage du territoire en termes d’infrastructures et de services en partant des orientations définies par les stratégies régionales et précisées par les schémas départementaux d’aménagement numérique.
ü Inclure le réflexe « fibres » dans tous les investissements qui seront soutenus
ü Veiller à la création des interconnexions entre réseaux, en identifiant les plus stratégiques et en contractualisant leur réalisation, sut la base d’une étude pour identifier des interconnexions utiles et déterminer les modalités appropriées pour les garantir, en lien avec la labellisation de services numériques et
/ou de zones d’activités « Vallée de Seine ».
Transport de personnes et de marchandises : promouvoir le transport durable
1) Identifier et financer les projets routiers, aéroportuaires, ferroviaires, fluviaux et portuaires d’échelle nationale ou interrégionale : une première sélection d’opérations qualifiées « d’exemplaires » pour le développement de la vallée de la Seine, présentant un caractère interrégional
- LNPN : (Ligne Nouvelle Paris Normandie) : cette opération a été déclarée prioritaire par le Premier ministre, selon un phasage et une temporalité compatibles avec les financements mobilisables et la capacité de réalisation du maître d’ouvrage.
- Modernisation de l’axe ferroviaire – Serqueux - Gisors : cette opération relève de la promotion des itinéraires alternatifs pour le transport de fret. Ce maillon ferroviaire est inscrit au réseau transeuropéen de transport au titre de l’amélioration de la desserte des biens et des personnes entre la façade océanique et le cœur de l’Europe.
- Aménagement de Port Seine Métropole, dans la zone d’Achères : Point d’interconnexion entre la Seine, l’Oise et l’Escaut, et entre les régions de la Vallée de Seine et celles du nord de l’Europe,
- Développement des installations industrialo-portuaires dédiées à l’éolien offshore et aux énergies marines renouvelables (Ports Normands Associés, HAROPA, Dieppe et Fécamp), avec :
* Pour la Basse-Normandie : l’accueil de EMR sur le port de Cherbourg, et Caen Ouistreham, des travaux portuaires évalués à 105 M€.
* Pour la Haute-Normandie : dans le cadre du programme « Eolien en mer », des investissements importants pour libérer des espaces actuellement occupés et renforcer des infrastructures portuaires publiques afin notamment de les adapter à la manutention de charges lourdes exceptionnelles pour un coût total prévisionnel évaluéà 57,4 M€ HT.
A côté de ces quatre opérations exemplaires, l’analyse menée à partir des contributions et des études déjà réalisées, a permis d’établir une liste d’opérations plus large, pouvant être labellisées « Vallée de la Seine », même en dehors de financement spécifique.
- Aménagements portuaires et/ou fluviaux : l’accès fluvial à Port 2000 au Havre et l’accueil des portes conteneurs, les accès nautiques au port de Rouen, grâce à l’arasement du chenal de navigation et adaptation des quais ; la modernisation et la valorisation des équipements fluviaux de la Seine aval (barrages, écluses, passes à poisson…) et la prise en considération d’opérations ciblées en amont (liaison
Bray – Nogent, bassin de l’Oise) et l’évolution du réseau de ports fluviaux sur la Seine à l’amont de Rouen, Alizay, Limay, Triel notamment.
- Renforcement des axes ferroviaires pour compléter le maillage ferroviaire existant accessible au transport de fret, (Port de Dieppe, Plateforme bimodale de Mézidon, axe Rouen – Caen – Le Mans – Tours,…) en lien avec le Grand Projet de Modernisation du Réseau, conduit par RFF.
-Desserte terrestre routière et désenclavement des zones urbaines denses et des zones logistiques d’intérêt majeur : la liaison A 28 / A 13 avec la desserte de plateformes logistiques multimodales du Sud de Rouen, les dessertes des plateformes logistiques en en Île-de-France (Roissy, Achères, Bonneuil sur Marne) incluant le bouclage de l’autoroute A 104 (dont la complexité est notoire, mais indispensable à la fluiditéà long terme des trafics).
2) Hiérarchiser et développer les plateformes d’échelle interrégionale identifiées dans le cadre du Maillon Ouest et du Corridor atlantique : A partir du recensement de l’existant, de l’identification des projets annoncés, construction d’une cartographie précise, traduisant la répartition des fonctions pour apprécier la nécessité de susciter de nouveaux projets correspondant à l’ambition d’une chaine logistique cohérente et posant le fondement d’ une politique foncière adaptée.
3) Favoriser la rencontre de l’offre et de la demande, réunissant tous les modes de transport en soutenant les initiatives des acteurs institutionnels (gestionnaires d’infrastructures, chambres consulaires) ou des socio-professionnels (clusters, pôles de compétitivité, filières professionnelles), en lien avec le thème de l’innovation.
4) Observer, évaluer et s'interroger sur les flux de demain, pour développer une capacité de remise en cause ou de tests de robustesse des choix opérés. Le système universitaire et de recherche présent sur la vallée sera mobilisé au service de cette fonction.
üFaire de la vallée de la Seine une référence de l’aménagement durable en lien avec le fleuve et le littoral.
üFédérer les nombreuses initiatives locales autour d'une charte d'aménagement, de la procédure de labellisation, de l’échange d’expériences, de la diffusion des bonnes pratiques et de l'appui à l'ingénierie territoriale.
üApporter un soutien particulier aux sites les plus stratégiques pour le développement de la vallée de la Seine à l’horizon 2030.
üPromouvoir la bonne insertion urbaine, paysagère et naturelle des activités industrielles et portuaires en assurant un dialogue avec l’ensemble des parties prenantes des territoires concernés.
üSur les territoires à cheval entre deux régions, tels que le Vexin, favoriser les dialogues et les projets de territoire interrégionaux.
üConstruire une vision globale des besoins et des opportunités fonciers en s'appuyant sur les recensements locaux et régionaux.
üRéhabiliter les sites industriels dont le foncier est sous-utilisé et reconvertir les friches.
üEncourager dans les futurs aménagements le recours aux éco-filières de la vallée de la Seine notamment dans les domaines des mobilités durables, des énergies renouvelables, de la biomasse, des éco-matériaux, des modes durables d’acheminement des matériaux construction et de la valorisation des déchets.
üRestaurer les continuités et les milieux écologiques d’intérêt interrégional en assurant le traitement exemplaire des nouvelles infrastructures, le rétablissement des continuités sur les axes existants et la gestion coordonnée de l'estuaire de la Seine.
üValoriser les paysages et le patrimoine naturel à travers la gestion coordonnée des berges, des communications sur la trame paysagère de la vallée de la Seine et le développement de l'éco-tourisme, notamment autour des véloroutes.
üMieux gérer l’eau et les risques d’inondation, de sécheresse et de pollution en lien avec les démarches à l'échelle du bassin hydrographique de la Seine, notamment en structurant la gestion du grand cycle de l’eau sur la Seine aval.
Commentaire de Florestan:
Ce projet est typique d'une démarche à la française sur le mode du "yakafokon" récapitulant tout le potentiel d'une réalité qu'aucun pouvoir aussi rationnel et aussi centralisé qu'il puisse être ne pourrait saisir totalement et définitivement! Ce n'est pas au Saint Esprit technocratique d'ordonner l'action mais bien aux acteurs locaux et régionaux !
En effet, s'il doit y avoir une stratégie concrète et pragmatique de "marketing territorial" ou de lobbying elle devrait se faire depuis la Normandie pour que les ports Normands prennent enfin conscience de leur responsabilité commerciale d'avoir un tenir un... hinterland!
Il n'y aurait donc qu'en France où l'on verrait un hinterland (Paris, Etat central) s'emparer d'une façade portuaire?
Une fois de plus, on confond ici territoire régional et espace de projets comme si le second pouvait générer le premier...
Cette labélisation "Vallée de Seine" tient du gadget inutile car, en terme de notoriété et d'identité, ce sont les noms de "Normandie" et de "Paris" qui comptent dans le Monde entier !
La dilution du bien public prestigieux de la Normandie dans la Seine pour la seule utilité de renforcer le rayonnement de Paris "Ville Monde" sur la base d'un schéma stratégique quoiqu'élargie mais ignorant les arrières pays ruraux normands du Sud, du Sud Ouest ou du Nord Est, est inacceptable et le sera d'autant plus lorsque la nouvelle région Normandie émergera: il faudra tout remettre à plat après 2016. 2030 peut encore attendre un peu, ne serait-ce que pour trouver les financements nécessaires !
Enfin, on observera qu'il n'est quasiment fait aucune allusion au futur canal Seine Nord Europe qui branchera directement le port d'Anvers sur le grand marché parisien et ses 12 millions d'habitants...
Le port d'Anvers, justement, voilà un exemple qui vaudra tous les autres:
Le port d'Anvers a décidé d'être le port de Paris. Nul besoin d'un quelconque "schéma stratégique de développement" pour atteindre cet objectif: du marketing et du lobbying; un démarchage efficace de la clientèle et le maire d'Anvers qui préside toujours aux destinées d'un port... municipal qui est tout autant sinon plus un Grand Port Maritime que ceux du Havre ou de Rouen.
Au lieu de subir la leçon sortie de la casquette d'un préfet, les acteurs régionaux Normands devraient aller faire un tour à Anvers...