Alors que l'on met actuellement la dernière main aux trois contrats de projets à financer selon un soi-disant principe de parité entre l'Etat et les collectivités régionales concernées (CPER Basse-Normandie; CPER Haute-Normandie; CPIER HNBN Ile de France pour la vallée de la Seine) pour la période 2015 /2020, il est toujours utile de regarder ce qui peut se décider ailleurs sur le même sujet afin d'en tirer d'utiles et lucides conclusions...
Tout d'abord, et c'est inévitable, commençons par faire état de l'autosatisfaction officielle de la majorité présidentielle actuelle qui, rappelons-le, a imposé le principe de l'unité normande après plus de 40 années d'inertie politique sur la question régionale normande...

Contrat de plan État-région Normandie :
"Il pose les fondements d’un avenir en commun"
"Les deux Normandies avancent, ainsi, résolument."
Pour accompagner la mise en œuvre de la réforme territoriale, le Gouvernement a décidé de mettre un terme à la dispersion de moyens en rationalisant les financements des régions à travers un outil de coopération rénové : les CPER. Modernisés et mieux dotés, ils renouvellent l’action de l’État en profondeur pour répondre aux défis des territoires et relancer l’investissement local au service de projets porteurs d’avenir.
Malgré nos contraintes financières, le Gouvernement a fait le choix d’augmenter leur budget par rapport aux CPER ancienne génération. Sur la période 2015-2020, l’État investira 12,5 milliards d’euros aux côtés des régions, qui mobiliseront des montants au moins équivalents. Cet engagement pour 6 ans d’un territoire et de l’État autour d’une ambition commune témoigne d’un dialogue rénové avec les régions.
Donner aux territoires tous les moyens de réussir
Pour le CPER Normandie, l’Etat mobilisera 617 millions d’euros. S’y ajouteront bientôt les crédits du
Avec les nouveaux CPER, le Gouvernement a souhaité mobiliser et coordonner d’autres sources de financement. Certains opérateurs de l’État seront parties prenantes des CPER : l’Ademe, les Agences de l’eau, mais aussi le programme des investissements d’avenir. Pour les régions, ces crédits "hors CPER" représentent près de 270 millions d’euros, dont 160 millions d’euros pour le très haut débit, 48 millions d’euros pour le programme "Usine du futur" et 59 millions pour l’enseignement supérieur.
Dans un souci de cohérence des politiques publiques, le calendrier des contrats de plan s’articule avec celui des fonds européens, puisque ce sont désormais les régions qui en assurent la gestion.
Au total, ce sont donc près de 2 milliards d’euros d’investissements publics qui vont accompagner les projets des territoires de la Basse-Normandie et de la Haute-Normandie jusqu’en 2020.
Deux CPER pour une Normandie forte et tournée vers l’avenir
Détaillés par le Premier ministre, les CPER pour les deux régions normandes financeront des projets majeurs qui s’articulent autour de 4 priorités :
- Les projets relatifs aux transports sont dotés d’un financement de 387 millions d’euros pour moderniser les infrastructures portuaires, routières et ferroviaires. Des investissements importants sont notamment prévus pour les grands ports maritimes du Havre, de Rouen mais aussi de Cherbourg. Ils pourront ainsi faire face à la compétition internationale et "tenir leur rôle de porte d'entrée de la France". Des projets routiers structurants sont également programmés avec, notamment, l’aménagement des accès du pont Flaubert en rive gauche de la Seine, le boulevard périphérique de Caen et les RN 27, RN 12 et RN1. Enfin, les opérations ferroviaires liées à"la ligne nouvelle Paris Normandie" commenceront àêtre concrétisées d’ici à 2020.
- La transition écologique sera dotée de 120 millions d’euros. L’État mobilisera, en particulier, les outils de l’Ademe et des Agences de l’eau, pour un total de 61,1 millions d’euros de crédits État, pour la région Haute-Normandie et de 58,6 millions d’euros en Basse-Normandie. Concernant la transition énergétique, le CPER contribuera à la construction d’une écorégion normande.
- L'enseignement supérieur et la recherche sont une autre priorité avec un investissement de près de 41 millions d’eurospour affirmer la Normandie comme pôle de recherche. Deux projets sont particulièrement représentatifs de cette ambition : à Caen, le projet d'accélérateur linéaire au Ganil et la construction de la deuxième partie de Spiral2, prévue pour 2016 ; les infrastructures numériques de recherche et d’innovation, gérées par exemple par le Crihan. Près de 55 millions d’euros sont mobilisés dans notre partenariat pour accompagner la structuration et la valorisation de la recherche.
Pour le Premier ministre, "ces quatre priorités dessinent les contours d’une Normandie forte et tournée vers l’avenir". Cette volonté d’assembler les forces pour faire entendre la voix de la Normandie se traduit, pour Manuel Valls, à travers "la candidature que vous construisez aujourd’hui autour de la French Tech Normandy", réussite du travail collaboratif des Normands de Haute et de Basse-Normandie.
Et de conclure :

Manuel Valls a validé, jeudi 18 décembre (2014) à Brest, des engagements financiers pour la Bretagne, dont le contrat de plan Etat-région (CPER) qui « mobilisera 1 milliard d'euros à parité entre l'Etat et la région » sur la période 2015-2020. S'y ajouteront pour l'Etat, hors CPER, 1 milliard d'euros. L'Union européenne s'engagera enfin à hauteur de 1 milliard, a précisé le premier ministre.
« En tout, pour les six prochaines années, les subventions publiques en Bretagne dépasseront 3 milliards d'euros», a indiqué le premier ministre, un an après la signature du pacte d'avenir pour la Bretagne, élaboré pour répondre à l'importante crise économique et sociale qu'a connue la région en 2013, et qui« a tenu ses promesses », même si « les problèmes ne sont pas tous réglés ». Manuel Valls a ajouté :
« L'ampleur de cette mobilisation, c'est aussi le fruit du temps d'avance que la Bretagne et ses responsables publics ont su prendre à l'occasion de la crise. »
« La Bretagne a su saisir cette opportunité pour rebondir, identifier ses fragilités mais aussi ses atouts, pour penser elle-même son avenir en nouant un dialogue approfondi avec l'Etat », a déclaré le premier ministre qui s'exprimait au parc Océanopolis avant la signature d'un protocole d'accord portant sur les engagements de l'Etat, en présence de plusieurs responsables économiques et sociaux régionaux.
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MANIFESTATION
Des rassemblements à l'appel de l'intersyndicale Force ouvrière-Confédération générale du travail-Solidaires, unitaires, démocratiques-Solidaires-Union nationale des étudiants de France ont ponctué la venue du premier ministre, réunissant 100 à 150 personnes devant le parc Océanopolis, puis quelque 250 devant l'hôtel de ville. Thierry Gourlay, secrétaire régional de la CGT, a ainsi déclaré :
"On manifeste parce qu'on veut mettre un contenu social, économique et industriel dans le pacte d'avenir pour la Bretagne, qui n'en a pas."
Pour Marc Hébert, secrétaire de l'union départementale FO, « on manifeste contre la politique d'austérité de Manuel Valls, contre le pacte de responsabilité, qui est de l'enfumage, et contre le pacte d'avenir pour la Bretagne, le subsidiaire du pacte de responsabilité ». « Depuis un an, en Bretagne, le pacte d'avenir n'a pas empêché les catastrophes sociales, on veut un changement de politique complet », a-t-il affirmé.
Une petite dizaine de Bonnets rouges ont participé aux rassemblement mais n'ont pas été autorisés à s'exprimer au micro.
ACCUEIL MITIGÉ IL Y A UN AN
Il y a un an, à l'époque de la présentation du pacte d'avenir, les élus bretons s'étaient montrés divisés sur l'accueil à réserver au dispositif. Chef de file des Bonnets rouges et maire de Carhaix (Finistère), Christian Troadec, avait qualifié ce projet de « coquille vide », estimant qu'il était « marqué de l'empreinte de la technostructure administrative parisienne » et ne « répondait nullement aux attentes de la société bretonne ».
A l'inverse, le député (PS) du Finistère, Gwenegan Bui, avait salué un plan qui « dit à la Bretagne que la France a entendu sa détresse » et « répond à l'urgence et donne les outils à la Bretagne pour se projeter dans l'avenir ».
Le pacte pour la Bretagne devait répondre à de nombreuses attentes, dont celles des Bonnets rouges, ces routiers et entrepreneurs de l'agroalimentaire et de la grande distribution bretons qui avaient porté la contestation locale en 2013, née de la fronde contre l'écotaxe. Le mouvement demandait notamment une plus forte décentralisation et une plus grande autonomie financière de la Bretagne, ainsi que des mesures de simplification des règles administratives. Les syndicats avaient ensuite rejoint la contestation pour réclamer un volet social.
Commentaire de Florestan:
Mode d'emploi pour obtenir TROIS MILLIARDS pour l'avenir d'une région...
Gueuler, détériorer des biens publics, passer à la TV, avoir bien voté ce qu'il fallait avant d'avoir à s'énerver... Quant à revendiquer une unité territoriale sans pouvoir l'obtenir sur le mode: "arrêtez moi où je fais un malheur!"ça peut aider aussi à débloquer les fonds ! La Bretagne n'aura pas sa réunification territoriale avec cette majorité présidentielle mais elle obtiendra TROIS MILLIARDS sur les cinq prochaines années !