A l'aide d'un solide bon sens, tout à chacun conviendra que notre climat normand n'est pas celui d'Almeria (Andalousie, Espagne) où se concentre près de 80% de la production européenne actuelle de tomates, à grand coup d'engrais de synthèse, d'eau, de pesticides, de laine de roche (pour remplacer la terre naturelle), de milliers de travailleurs payés au lance pierre d'un contrat OMI, le tout sous la plus grande bâche plastique du Monde...
Sauf que pour quelques cerveaux malades et quelque peu embrumés du côté de la FNSEA et de ses affidés, la Normandie et plus précisément dans le département de la Manche, ça pourrait donc être aussi ça:
Les serres de la plaine littorale d'Almeria (Andalousie, Espagne) vues du ciel: impressionnant !
A moins qu'il ne s'agisse de faire chez nous dans la Manche en Normandie ce que d'autres font déjà en Bretagne, dans le cadre de ce fameux Grand Ouest qui, paraît-il, stimule les intelligences... (on a plutôt envie de rire...)
Par exemple, la coopérative Savéol de Plougastel qui confond allègrement une tomate aumônière sans goût particulier avec une tomate "coeur de boeuf" au lieu de nous cultiver (dans tous les sens de ce mot) une variété de tomate authentiquement bretonne (si cette dernière existe...)
Visiblement, on attendant de préparer l'avenir du marché de la tomate en France (qui consistera à proposer une réponse pertinente et crédible à la remarque impertinente ci-dessus, le créneau des escrocs de la tomate hors sol, hors saison, hors goût véritable est déjà bien occupé et le business des tomates pour attrape-nigauds marche à fond ! Mais pour combien de temps ? Le temps que les Qataris, les Kenyans, les Ukrainiens, les Roumains, les Chinois s'y mettent à fond aussi pour ruiner dans dix ans nos glorieux empires de la tomate espagnole, bretonne ou marocaine...
Les agriculteurs normands d'une Normandie déjà exceptionnellement dotée de 11 AOC agro-alimentaires, pourvue d'un Institut Régional de la Qualité Alimentaire unique en son genre, d'un terroir encore riche d'une grande diversité et authenticité en raison de la modération toute normande qui fut mise ces trente dernières années à ne point trop embrasser (comme nos voisins Bretons) le modèle agro-industriel productiviste aujourd'hui en crise, ont-ils vraiment besoin de copier ce qui ne marche plus ailleurs?
A t-on besoin d'ajouter une course à la tomate à la course à l'échalotte au moins disant en toute chose où le modèle agro-industriel breton s'essouffle aujourd'hui pour l'avoir lancée en France il y a près de quarante ans?
La FNSEA et ses affidés promoteurs d'usines agro-industrielles à la campagne (pour y concentrer tomates ou vaches laitières) ont une conception SUICIDAIRE de la production agricole: on n'est donc pas obligé de les suivre comme des veaux partant à l'abattoir !
Les producteurs normands ont même plutôt le devoir de démontrer qu'un autre modèle de production agricole est possible en France avec pour finalité, la qualité gustative, environnementale, sociale, culturelle de la production agricole: l'enjeu, comme le dit justement le slogan de la chambre régionale d'agriculture de Normandie présente en force au Salon International de l'Agriculture de Paris qui s'ouvre ce samedi 21 février 2015, étant de "régaler le Monde entier" (tandis que d'autres se contentent de le nourrir à n'importe quel prix...)
En conséquence, l'agriculture normande n'a nullement besoin d'une USINE GEANTE pour produire des tomates sans saveur ni originalité dans le département de la Manche !
Ouest-France, comme il se doit encense ce projet d'introduire plus encore en Normandie, le modèle agro-industriel intensif breton alors que ce dernier donne des signes inquiétants de faiblesse...
Pas un mot sur l'impact de ce projet dément sur les nombreux maraîtchers normands du littoral de la Manche qui fonctionnent en circuit court, qui alimentent les marchés locaux ou qui ont déjà fait la démarche de l'agriculture biologique...
Et les saisonniers qui seront chargés du travail pénible de la récolte sous les serres géantes : combien seront-ils payés et d'où viendront-ils?
http://www.entreprises.ouest-france.fr/article/manche-25-ha-serres-tomates-projet-12-11-2014-169845
Manche. 25 ha de serres à tomates en projet

Sur le bureau du président de la communauté de communes du Val de Sée, Bernard Tréhet, deux barquettes de belles et grosses tomates. Autour de ce même bureau, des représentants de l'État, de la société hollandaise Van Den Bosch, de son homologue française les Jardins charentais, de la Safer (Société d'aménagement foncier) de Basse-Normandie et de la communauté de communes. L'objet de cette réunion ? Un projet de production de tomates dans le pays du Mont-Saint-Michel.
40 ha au total
« Pourquoi le Sud-Manche ? » a demandé Claude Dulamon, la sous-préfète d'Avranches. « Notre choix a été orienté par Seenergie, chargée du développement de l'Ecoparc du Val de Sée, a répondu l'entrepreneur français Jean-Pierre Chambers. Votre territoire au sens large agrège toutes les conditions nécessaires à la réussite de notre projet et de notre implantation ici: la proximité de l'axe Calais-Bayonne via l'A84 pour le transport, la température qui ne doit pas dépasser les 18° et un potentiel de main-d'oeuvre. »
« En termes de terrains ? » a demandé le directeur de la Safer. « Au moins 17ha de serres, 25 à terme, d'une hauteur de 6m, plus une dizaine pour les installations nécessaires à l'accueil du personnel et des clients, au conditionnement et à la commercialisation des produits. Soit 40ha au total. » Ces terrains doivent satisfaire en outre des impératifs logistiques : terrain plat, présence d'eau, proximité d'un réseau de transport de gaz et d'un poste source d'ERDF, le chauffage étant accompagné de cogénération à partir du gaz.
Ce projet est dénoncé comme il se doit par la Confédération Paysanne (second syndicat agricole français dans les chambres départementales d'agriculture):
Après la très controversée «ferme des 1.000 vaches» en Picardie, contre laquelle la Confédération paysanne s'est mobilisée, le syndicat agricole révèle ce vendredi que 29 autres projets du même type sont lancés ou à l'étude en FRANCE.
Ces exploitations sont situées en majorité dans le Grand Ouest et au nord de Paris 2.200 animaux sur une exploitation laitière à Monts (Indre-et-Loire), 23.000 porcelets à Trébrivan (Côtes d'Armor) et à Poirou (Vendée), 250.000 poules dans la Somme...
Le syndicat fondé par José Bové a recensé pendant un an des projets qu'il considère comme de l'«agriculture industrielle». «Nous nous sommes aperçus qu'il y avait aussi des fermes usines végétales», comme ce projet de serres de tomates hors-sol sur 40 hectares en Charente-Maritime, alors que «2-3 hectares c'est déjà beaucoup en maraîchage», explique Laurent Pinatel, porte-parole du mouvement. «Ce qu'on nous vend depuis les années 60, poursuit-il, c'est qu'il faut se concentrer pour résister. Ce n'est pas la solution: on sauve la production mais pas les producteurs». Ainsi, analyse-t-il, un centre d'engraissement de mille taurillons prévu dans le Limousin «risque de détruire de la main d'oeuvre», en empêchant d'autres petites fermes de pratiquer cette activité, alors que «le marché n'est pas infini».
«Des produits standard, sans goût»
Laurent Pinatel dénonce «l'ultra-spécialisation» de ce type d'agriculture, et les conséquences en termes de transport routier «alors que l'on est en pleine année sur le climat». A l'inverse, la Confédération paysanne défend une «agriculture diversifiée», entre les productions animales, céréalières et maraîchère, «basée sur l'agronomie». En termes de qualité, regrette-t-il, les productions des fermes usines «n'auront aucun souci sur les normes sanitaires, mais ce seront des produits standard, sans goût». Selon lui, nombre de fermes géantes, bien que portées par des agriculteurs, font appel à des investisseurs extérieurs.
Sont cités entre autres Sofiprotéol (rebaptisé récemment Avril), le poids-lourd des huiles et protéines végétales qui détient les marques Lesieur et Puget, SVA Jean Rozé (filiale d'Intermarché), ou le groupe de gestion de l'eau, des déchets et de l'énergie Veolia. L'extension d'une ferme laitière à Monts, bien que détenue par trois agriculteurs «reste un projet industriel qui va faire disparaître des paysans», assure-t-il. L'exploitation accueillera à terme 420 vaches laitières, 260 génisses, 210 taurillons, 1.300 chèvres, soit 2.200 animaux au total, selon le syndicat.
Le Foll : «On a besoin d'une industrie agroalimentaire»
«Ceux qui disent qu'on peut se passer d'agriculture industrielle sont des gens qui se mentent à eux-mêmes», estimait pour sa part le ministre de l'Agriculture Stéphane Le Foll, lors d'un entretien mercredi à l'AFP. «La ferme des 1.000 vaches, fait valoir le ministre, ce n'est pas mon modèle parce que derrière, c'est un investisseur et il n'y a pas d'agriculteur. Mais il ne faut pas qu'il y ait de faux débat. On sait qu'on a besoin d'une industrie agroalimentaire et on sait, pour la production d'un certain nombre d'aliments, qu'on a besoin d'une production suffisamment industrialisée pour qu'elle soit accessible».
Mercredi, le gouvernement a annoncé plusieurs mesures pour aider les agriculteurs: les exploitants pourront par exemple plus facilement créer ou agrandir les élevages de volailles.
La Confédération paysanne envisage des «actions publiques fortes» pour dénoncer les fermes-usines.
En attendant qu'un futur conseil régional de Normandie s'empare du volet agricole et agro-alimentaire pour faire de la Normandie la grande région de la qualité agro-alimentaire tant au niveau territorial, environnemental, social que gustatif dans le but de "régaler le Monde" ou plus simplement les 12 millions de consommateurs habitant la région parisienne, les Normands ont décidé de venir en force et unis au Salon International de l'Agriculture de Paris...
Mais pour qu'un projet agricole normand soit réellement crédible, il faudra commencer par cesser d'importer chez nous des modèles agricoles d'ores et déjà périmés si l'on considère que l'avenir de l'agriculture française, dans la mondialisation de l'alimentation en cours, sera d'occuper la niche très convoitée de la qualité extrême en toute chose...
Lire ci-après l'article de Paris-Normandie:
Les Normands « montent » en force au Salon international de l’agriculture avec un défi en tête : faire aussi bien qu’en 2014, alors que la Normandie « accueillait le monde », entre anniversaire du Débarquement et jeux équestres mondiaux.«Alors cette année, nous avons choisi comme postulat de régaler le monde!», revendique Daniel Génissel, président de la chambre d’agriculture Normandie, basée à Caen.
L’esprit normand
Pour « régaler le monde », il faut une brigade de professionnels - agriculteurs, producteurs et chefs cuisiniers -, et les produits qui vont avec : fruits et légumes, produits de la mer, de la filière cidre, viandes et charcuteries, produits laitiers et céréaliers. Au total, 60 producteurs sont annoncés, et pas moins de 45 chefs.
Un espace retrouvé
Oublié le vaste hall 7, certes vaste mais qui perd finalement tout le monde. Retour dans le hall 3 pour les régions, le pavillon Normandie occupant 400 m2, en un lieu à même de capter le flux des visiteurs. De nombreuses animations y sont proposées, avec un « piano des chefs » pour régaler le monde. Pédagogique et interactif, il accueille des chefs normands réalisant en direct des recettes de saison, œuvrant parfois à quatre mains (chef et producteur). Avec l’éveil des sens, le jeune public se frottera notamment au moulage de fromages.
Bar à cidres
À consommer avec modération, mais à découvrir assurément. Pour la première fois, la chambre d’agriculture propose un bar à cidres. L’accent est mis sur les produits et modes de consommation : cidres pression, petits contenants, cidre de glace. De quoi repartir en se disant qu’une entrée, un plat, un fromage, un dessert peuvent avoir chacun un cidre approprié (hall 3, allée F, stand 91).
Cinq départements
Épicerie du Calvados, inventaire à la Prévert de la Manche, l’Orne au service du goût, l’Eure avec un producteur par jour, la Seine-Maritime sous la bannière de la diversité... Les cinq départements ont chacun leur pavillon, déclineront leurs atouts.
Saveur des viandes
Terre d’élevage, la Normandie produit des viandes de grande qualité : bœuf, mouton et agneau, volaille, porc. Les filières sont en bonne place, avec là encore la possibilité de dégustations. À retenir : un temps fort vendredi 27 au piano des chefs (hall 3) avec une journée viandes et charcuteries.
Richesse du lait
Les AOC/AOP laitières normandes (camembert, livarot, pont-l’évêque, neufchâtel, beurre d’Isginy, crème d’Isigny) s’affichent résolument (hall 1, allée L, stand 52). Elles sont également présentes sur le stand Prestige Normandie (hall 3, stand 96, allée D). L’occasion d’échanger avec les éleveurs et les fabricants, et de déguster évidemment.
Trésors des mers
Bulot de la baie de Granville, homard du Cotentin, bar de ligne de Normandie, huître de Normandie (dont la Veulaise en Haute-Normandie), coquille Saint-Jacques..., les produits sont à découvrir dans l’espace filière (hall 3) ou encore au piano des chefs. À noter que le comité régional des pêches de Haute-Normandie est présent le 26 février sur le stand Normandie.
Sous les projecteurs
Le concours général agricole accueille cette année 438 produits normands, présentés par une centaine d’entreprises. Résultats sur www.normandie.chambagri.fr.
Bêtes de concours
Le concours des animaux (hall 1) est très prisé. Mais pour bien connaître la vache normande, rendez-vous dans l’allée L, stand 52. C’est elle qui produit le meilleur lait.
Marc BRAUN