Vendredi 12 décembre, avait lieu la première des quatre réunions publiques organisées à Rouen (amphi 150 de la faculté de droit) par le collectif des quinze géographes universitaires normands. Celle de vendredi dernier avait pour thème la:"naissance d'une nouvelle région, la Normandie"...
Le doyen du collectif, le professeur émérite François Gay nous propose ce bref mais éclairant compte-rendu:
"Un écho de la présentation de notre projet Normand à la faculté de Droit de Rouen : amphi plein , public intéressé et qu’on ne voit pas souvent dans ce genre de débats, une soif de participer, bien entendu aucun ténor de la politique sauf l’ancien maire de Rouen (Albertini ) et Bourguignon en disgrâce du PS ancien maire de Sotteville . Brennetot et Granier ont été très bien ainsi que le juriste...
Le 6 janvier prochain, à Caen, le séminaire de l'Université populaire aura l'occasion d'accueillir nos amis géographes sur ce thème essentiel de l'organisation de la future Normandie à commencer par la question de la "capitale régionale" et des solutions intelligentes et alternatives que l'on peut proposer (par exemple: un réseau coopératif de villes).
Après la bataille des régions, celle des capitales
Si l'Assemblée a adopté mardi en seconde lecture la carte établissant une France à 13 régions, les tractations politiques autour des capitales de régions ne font que commencer.
Les députés ont adopté ce mardi en deuxième lecture la réforme territoriale. Mais la bataille des régions ne fait que commencer. L'une des prochaines étapes consistera à désigner une capitale à chacune de ces méga-régions. Comment seront-elles choisies et par qui? Éléments de réponse.
Désignation des capitales régionales: ce que dit la loi
D'après l'article 2 du projet de loi, la désignation de la capitale régionale se fera en deux temps. D'abord, un chef-lieu provisoire sera déterminé en 2015 et fixé par décret gouvernemental après consultation des villes et des conseils régionaux concernés. Ensuite, le choix définitif n'interviendra qu'après les élections régionales de décembre 2015. À ce moment-là, le conseil régional nouvellement élu proposera au gouvernement le choix d'un chef-lieu définitif, qui sera fixé par décret en Conseil d'État avant le 1er juillet 2016. Quoi qu'il en soit, c'est finalement l'État qui aura le dernier mot et qui devra arbitrer en cas de désaccord.
Strasbourg, déjà fixée sur son sort
Situation exceptionnelle: sur la région Champagne-Ardenne-Alsace-Lorraine, Strasbourg a déjà raflé la place de première capitale régionale. Sur la base d'un amendement PS, les députés ont désigné cette ville par avance, jeudi dernier, pour apaiser les élus alsaciens mécontents de la réforme territoriale, aux dépens de Metz et de Châlons-en-Champagne. Cette désignation implique implicitement que Strasbourg abritera bien la préfecture de région. Le lieu de l'hôtel de région restera en revanche déterminé par le conseil régional, tout comme le ou les lieux de tenue des réunions du conseil régional.
Batailles en perspectives
Pour les autres régions, tout reste à faire. Au total, une vingtaine de villes souhaitent décrocher la place très convoitée de capitale régionale. Un enjeu de taille pour les agglomérations en lice qui, une fois choisies, se retrouveront à la tête de méga-régions concentrant d'importants pouvoirs. «Qui seront les nouveaux barons? On peut imaginer qu'il va y avoir d'énormes rapports de force pour décrocher le titre de capitale, commente un habitué du dossier qui voit déjà les tractations politiques. Il y a fort à parier que des négociations auront lieu pour trouver un terrain d'entente», estime-t-il.
Des villes gagnantes et perdantes
Si aucune décision n'a encore été prise, certaines agglomérations s'imposent déjà. C'est notamment le cas de Lyon sur la méga-région Auvergne-Rhône-Alpes ou de Lille sur le Nord-Pas-de-Calais-Picardie, Clermont-Ferrand et Amiens faisant difficilement le poids face à ces deux métropoles. De même, difficile d'imaginer que Limoges (pour le Limousin) et Poitiers (pour le Poitou-Charentes) puissent l'emporter face à Bordeaux. En revanche, le jeu sera plus serré dans trois méga-régions: en Normandie, les deux villes de Rouen et de Caen se disputent depuis plusieurs mois le titre de capitale. Même combat entre Montpellier et Toulouse ou Dijon et Besançon, deux villes de poids relativement similaire. Enfin, il ne devrait y avoir aucun suspense du côté des régions qui n'ont pas fusionné: Paris (pour l'Île-de-France), Rennes (pour la Bretagne), Nantes (pour Pays-de-la-Loire), Marseille (pour PACA) et Ajaccio (pour la Corse) resteront sans surprise capitales régionales.
L'avenir des capitales perdantes en question
Pour éviter les querelles de clochers, des élus proposent que les grandes villes se répartissent les compétences afin qu'aucune ne soit lésée. «Rien n'oblige à mettre tous les œufs dans le même sac et de concentrer tous les pouvoirs dans la même agglomération», commente un autre connaisseur du dossier. «On peut très bien imaginer, par exemple, que Montpellier et Toulouse se partagent des attributions pour former deux villes complémentaires». Autrement dit, l'une pourrait faire office de capitale politique (hôtel de région, préfecture, etc.) quand l'autre pourrait constituer le pôle économique de la région (siège d'entreprise, chambres de commerces et d'industrie, etc.). Au final, tout ne sera qu'une question de négociations entre villes concurrentes. Metz, Châlons-en-Champagne et Reims n'ont d'ailleurs pas tardéà réclamer des compensations depuis que Strasbourg a été désignée capitale régionale.
Des critères de sélection encore inconnus
Sur quels critères ces capitales seront-elles choisies? Pour l'heure, difficile de le savoir puisque le projet de loi fait volontairement l'impasse sur cette question. On peut imaginer que les poids économique et démographique des villes pèseront dans la balance. «Bien que ce ne sera pas forcément la ville la plus puissante qui sera retenue, estime un proche du dossier. Il faudra surtout tenir compte des critères d'avenir et du potentiel économique de la ville».